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Kurosawa
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2,5
Publiée le 9 avril 2017
La danseuse Marie-Agnès Gillot en action à l'opéra Bastille, dirigée par un metteur scène incarné par Reda Kateb, s'approprie l'histoire de Sarah Winchester, une fortunée héritière des carabines du même nom au siècle dernier qui, après avoir perdu son bébé et son mari, s'est enfermée dans une maison qu'elle a fait agrandir afin d'y piéger les esprits. L'idée de traiter simultanément deux temporalités, dont l'une s'exprime par l'image et l'autre par les mots, est intéressante dans la mesure où il est difficile de savoir ce qui peut les lier et surtout comment elles peuvent se joindre par la mise en scène. La réussite du film, c'est de filmer les coulisses de l'opéra comme un manoir hanté et glacial, à l'instar du Grand Magasin de "Nocturama", d'en faire un véritable espace mental où le destin de Sarah Winchester investit totalement le travail de la danseuse; son échec, c'est de construire ce rapprochement temporel de façon très prévisible avec une alternance mécanique des discussions entre Kateb et Gillot, et des indications chronologiques de la vie de Winchester, un schéma pesant qui rend impossible l'angoisse horrifique pourtant visée grâce à la musique composée par Bonello lui-même et par un final qui laisse de marbre.