Un film d’horreur avec Martin Freeman, directement ça attire le regard... « Qu’est ce que ça va donner ? »
Et bah...Pas grand chose.
Niveau forme :
- Martin Freeman tient la route, des fois très bon, des fois moins.
-Certains personnages sont assez intéressants, comme le militaire par exemple, bien que très partiellement dressé...
-Le début est franchement assez bon, la mise en scène tient en haleine mais cela déchante assez rapidement et on se retrouve vite à s’ennuyer pendant une bonne partie du film.
A noter quand même quelques scènes marquantes comme
celle de l’homme et ses trois filles, simple, mais diablement efficace.
Dans le fond vient le vrai problème : Le message du film n’a absolument rien à voir avec l’enjeu principal du film : sauver le bébé , qui semble plus un simple prétexte à l’élaboration de l’univers du film, une sorte de toile de fond... je m’explique :
Attention, on passe dans la partie un peu plus compliquée, et peut être moins intéressante (je suis des fois un peu difficile à suivre mais je fais de mon mieux)
Bon...je dois l’avouer, j’ai quand même passé une grande partie du film à tenter de comprendre le pourquoi des autruches...forcément ça gâche un peu l’expérience .
En effet, un parti pris aussi étrange ne peut être qu’un simple délire de scénariste...il doit y avoir un sens.
Et il y en a un...le film joue de la dichotomie nature / civilisation occidentale , et je ne vais pas faire un commentaire littéraire en citant tous les exemples (bien que le « sauvage » répété de Martin Freeman en soit un notable...)
Ainsi les personnes adaptées à la civilisation sont inéluctablement zombifiées, que ce soient des parents aimants, un homme profitant de l’épidémie, ou un autochtone ayant choisi de s’adapter à la civilisation. Seuls restent les aborigènes, ayant gardé un contact avec la nature et la réalité (« ceux qui ont les pieds sur Terre » disait la professeure) et le bébé, symbole d’un infime lien restant entre les deux camps, brisant le manichéisme.
Donc on peut considérer le fait de faire l’autruche comme un retour à la terre ? Moui...Peut être...
"Ok donc il y a du fond...pourquoi tu nous embêtes alors jeune sacripant ?"
Et bien tout simplement parce que , en prenant le résumé, on remarque que le voyage du père pour protéger sa fille est clairement le plus important, mais il n’a rien à voir avec le fond... L’enjeu, le fondement même du film : un père en phase de zombification souhaitant sauver sa fille...ne veut fondamentalement rien dire en soi ici. Seul ce qui entoure cette histoire a un sens. et c’est pour ça que je me posais la question de l’Autruche...Quel est le rapport avec la relation père/fille ?
Je n’ai peut être au fond pas vraiment compris, mais il me reste une grande impression de vacuité dans le fond. Un terrain joliment préparé (avec ce qui est écrit en haut) pour rien du tout...
Dans shaun of the dead par exemple, la relation au zombie a un intérêt : le personnage doit se lester de son ancienne vie pour passer à l’âge adulte, et tout ce qui pouvait représenter sa puérilité devient archaïque, zombifié.
Ici il n’en est rien, et c’est bien dommage...