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Bernard D.
111 abonnés
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4,0
Publiée le 24 septembre 2017
« Lumières d’été » Jean-Gabriel Périot met en scène- Akihiro -un jeune japonais qui a fui Tokyo pour aller faire une école de cinéma à Paris mais ses vivres étant coupées, a décidé de rester en France et fait des documentaires pour la télévision. Le film se déroule en 3 parties : 1)Une très longue interview quasiment en plan fixe d’une hibakusha – Takera - une survivante d’Hiroshima qui avait à l’époque 14 ans et a vu « des corps calcinés, des corps brulants courants dans les rues, des corps avec des lambeaux de peau, des têtes noircies et gonflés comme des ballons, la rivière de la ville « rougie » par le sang des survivants qui voulaient boire ou y mourraient » … et dont la mère n’a pas été retrouvée « pas de restes, pas d’ossements, pas sépulture » et dont la sœur – Michiko – infirmière à l’hôpital est revenue un mois plus à la maison pour mourir de la « maladie de la bombe ». 2)Le titre du film et le générique des interprètes. 3)On apprend alors qu’Akihiro était en train de filmer au mémorial de la Paix pour le 70ème anniversaire d’Hiroshima et qu’il doit repartir le lendemain en France … mais le destin lui fait croiser une jeune fille très loquace qui va lui expliquer qu’elle commence seulement à comprendre ce qu’a été ce bombardement atomique et qui va expliquer que 70 000 corps de cendres reposent dans le parc du souvenir, qu’après la guerre le fleuve était à marée basse exploré à la recherche de traces, que l’épicentre a néanmoins été réinvesti par les hibakusha que la ville a du déloger pour raser toutes les masures et construire le parc de la Paix ! Intriguée par cette jeune fille à la nuque attirante mais attachée à la mémoire et aux traditions : elle porte un vêtement japonais traditionnel et respecte la cérémonie du thé … ce qui amuse Akihiro car pour lui toutes ces histoires et traditions sont très loin et oubliées depuis qu’il vit en France ... Cette jeune fille s’appelle évidement aussi Michiko et est élève infirmière. Elle va réussir à piquer l’attention de notre cinéaste qui va la suivre dans la nouvelle ville d’Hiroshima puis au bord de la mer « qu’elle n’a jamais vue car il y a trop d’usines », et assister à une partie de pêche d’un petit garçon vivant chez son grand-père lui aussi, un hibakusha. Finalement tout le monde va manger le produit de la pêche et participer à la Fête des Ancêtres où on prie, on danse, on chante, on brûle des baguettes d’encens … bien que qu’Akihiro et Michiko s’éprennent l’un de l’autre en silence et sans geste. Michiko partira le soir même après la fête et qu’Akihiro restera très songeur, ne voulant plus répondre aux appels de son équipe qui l’attend pour reprendre l’avion pour Paris. La première partie est un document de très grande valeur pour ceux qui ne connaissent pas les hibakusha qui ont été longtemps considérés comme des pestiférés (le mot n’est pas trop fort) ... à diffuser dans les écoles. La seconde partie montre le basculement subtil de ce japonais vivant à Paris mais retrouvant par hasard son pays avec son histoire, ses racines ! Ce n’est pas un chef-d’œuvre mais un excellent témoignage – documentaire – sur le décalage entre les morts irradiés et les hibakusha alors qu’en France « on projette des documentaires sur bombardements nucléaires pour se donner bonne conscience » !
Akihiro est un réalisateur japonais venu tourner à Hiroshima pour la télévision française un documentaire à l'occasion du soixantième-anniversaire de l'explosion de la bombe atomique. Après l’interview particulièrement éprouvante d'une survivante, il se promène dans la ville et y rencontre une jeune fille au charme surannée. Elle l'entraîne dans une longue errance jusqu'au bord de la mer où leurs pas croisent ceux d'un vieil homme et de son petit fils.
Quelles traces laisse un événement historique aussi dramatique que la première explosion atomique et sa centaine de milliers de victimes ? Nous condamne-t-il à un révérencieux devoir de mémoire ? Nous autorise-t-il à continuer à vivre ? Autant de questions profondes que prend à bras-le-corps le documentariste français Jean-Gabriel Périot. Il aurait pu le faire sous la forme d'un documentaire - à l'instar du chercheur Barthélémy Courmont qui, dans son autobiographie "Mémoires d'un champignon" (Lemieux Editeur, 2016) raconte le traumatisme qui l'a subi à l'occasion de sa visite dans la ville martyre et l'effet déterminant qu'il eut sur sa carrière universitaire. L'auteur du très réussi "Une jeunesse allemande" aurait pu installer sa caméra outre-Rhin, à Auschwitz ou à Berlin.
Il choisit l'exotisme radical de l'archipel nippon. Et il a la bonne idée, pour nous faire sentir cette distance radicale, de donner à un acteur chinois parfaitement francophone le premier rôle.
La première séquence du film est particulièrement éprouvante. Elle ne dure pas moins d'une vingtaine de minutes. C'est une longue interview d'une Hibakusha, une survivante de l'apocalypse nucléaire. Quand le réalisateur sort de la salle d'enregistrement et se promène dans le parc ensoleillé construit en plein centre ville sous l'épicentre de l'explosion, le spectateur et lui retrouvent une respiration régulière. Et la longue balade qu'il effectue en galante compagnie constitue une parenthèse enchantée. On pense à Rohmer ou à Ozu. Au "Conte d'été" du premier pour le raffinement un peu snob des dialogues. Au "Dernier caprice" du second pour la réunion familiale décrite dans le dernier tiers du film.
On comprend des deux films que compte "Lumières d'été" - le témoignage poignant de la survivante, la longue balade en bord de mer du documentariste - que leur juxtaposition est précisément son sujet : la vie, toujours, continue. Mais cette juxtaposition aurait gagné à être plus travaillée. Car passée l'émotion suscitée par le témoignage de cette vieille femme courageuse, on se laisse lentement amollir dans une promenade languissante dont on perd de vue le lien qu'elle est censée entretenir avec la première séquence du film.
Ça aurait pu faire un bon court ou moyen métrage, il y a De bonnes choses, une belle sensibilité, des acteurs intéressants mais pas assez de ressorts dramatiques et tout est tiré par les cheveux (si vous m'excusez l'expression pour ceux qui ont vu le film...) Dommage que le chef op ne maîtrise pas la caméra en travelling. Quand même intéressant, sensible et sincère.
Loin des grosses sorties estivales, Lumières d'été, le nouveau film de Jean-Gabriel Périot, sous forme de fiction, cette fois, fait entendre une voix douce et sereine bien que se déroulant à Hiroshima et ses environs. Le film commence pourtant par le témoignage d'une survivante de l'horreur. Un long monologue terrible et poignant. Mais la vie continue, y compris dans la ville martyre. Et avec la rencontre d'une jeune femme enjouée, culottée et enthousiaste. Symbole d'une nouvelle génération qui connaît l'Histoire mais qui n'a rien vu à Hiroshima, et pour cause. L'histoire ténue de Lumières d'été se faufile avec respect, pudeur et insouciance dans les interstices de la mémoire qui ne sera jamais ensevelie et du présent, qu'il faut vivre, intensément. Plaisirs de la pêche, d'un barbecue entre amis, d'une chanson a cappella. Et bonheur d'être bousculé et entraîné vers l'inattendu. A sa façon, fragile et gracile, Lumières d'été est le contrepoint parfait de Fukushima mon amour, le beau film de Dorris Dörrie. Rien de didactique ni de pesant dans ces deux films mais des moments de grâce et de douleur pour ne jamais oublier.
Je viens d'Hiroshima. Moi-même, je suis la 3ème génération de la victime de bombe A. J'ai détesté ce film. Il ne comprends rien "Hiroshima". En plus, c'est pas beau de tout comme un film. Les acteurs sont mauvais aussi. Je suis en colère parce qu'il y a les gens qui utilise "Hiroshima" pour gagner l'argent. C'est la honte!
L'affiche est très belle et le film conforte ce ressenti. Nous avons là un film d'une grande splendeur, d'un grand sérieux et d'un grand intérêt. Le début, qui nous montre un dôme avant et après l'explosion de la bombe, est très poignant. On voit comment la vie passe, est détruite, se reconstruit. On se met aisément à la place du réalisateur de documentaires qui interview des personnes survivantes et qui ensuite va se promener dans un parc de la ville. Il y rencontre une toute jeune japonaise avec qui il va bien discuter, passer la journée et partir avec elle au bord de la mer. Ils vont y rencontrer un vieux monsieur et son petit fils. Tous les quatre vont passer la soirée ensemble. Cette journée et cette soirée sont très intéressantes, poignantes et sensibles. Et en prime, il y a une grosse surprise à la fin.
Le scénario n'a aucun sens. Le témoignage est intéressant au début , cette femme est impressionnante. Le reste du film est très banal, c'est pas bien filmé et l'histoire est trop poussé. Nullité !
Un joli film, simple, parfois enjoué et émouvant, dont certaines séquences ne sont pas exemptes de longueurs, malgré tout (le témoignage de la survivante). Même si l'on saisit rapidement la vraie nature de Michiko, on suit avec intérêt le vagabondage du couple, bercé, il est vrai, par une très belle lumière.
J'aurais dû me méfier : "Une jeunesse allemande", le précédent film de Jean-Gabriel Périot, encensé par la quasi totalité de la critique, ne m'avait pas vraiment convaincu. Mais ce film était un documentaire alors que "Lumières d'été" est le premier long métrage de fiction de Périot. Eh bien, pour moi, ce n'est toujours pas convainquant. Après une introduction qui permet d'assister à l'interview d'une survivante du bombardement d'Hiroshima, séquence intéressante mais un peu trop longue, on se retrouve dans la ville japonaise auprès d'un japonais vivant en France depuis de nombreuses années, réalisateur de documentaires pour la télévision française. Abordé dans un parc par Michiko, une jeune japonaise, il la suit dans une pérégrination urbaine et ... on s'ennuie profondément : rencontre qui apparait totalement artificielle, film qui n'approfondit rien de ce qu'il aborde, émotion totalement absente. Vu le cadre ("Hiroshima") et tout ce qui s'y rapporte, on a vraiment le droit d'être déçu !
C'est un magnifique film dramatique japonais qui parle des survivants et des personnes décédées suite à la bombe atomique pendant la seconde guerre mondiale. Le film est sobre, émouvant, délicat, sensible et très juste. A ne pas louper si on aime l'histoire et les films sensibles.
Un film rare, simple et magnifique, qui nous hante longtemps, en déroulant le film d une autre façon, une fois le film fini. A tous les amoureux du Japon, et du cinéma japonais, je le recommande. Mélancolique, profond et lumineux.