Quelle drôle d'idée que ce film ! Je reste perplexe sur ce que j'ai vu en tant que spectateur. D'abord, il y a l'attente anxieuse, qui m'a poursuivi tout du long de cette histoire peut-être banale. La banalité tient dans le fait que ce sont de vrais gens, qui vivent sans être des héros, sans débordements. Des français d'origine maghrébine aux antipodes de ceux que décrient les discours extrémistes, des gens honnêtes, dignes, qui prennent leurs responsabilités avec des valeurs, qui leur sont propres, qui soutiennent leur mode de vie. Il y a la boxe, qui est l'élément central de cette histoire. Karim, un boxeur de 27 ans, entame une carrière professionnelle. C'est sa part de rêve, sa propension à devenir un héros. A l'issue de son premier combat professionnel, dont il sort victorieux, il doit subir une intervention chirurgicale, qui pourrait entraver sa carrière future. Karim aime Faten, une femme, qui a un jeune enfant. Faten aime Karim. Ils projettent de se marier. Elle a un travail, est responsable. Lui est dans son rêve de boxe, c'est sa vie, c'est à elle, qu'il donne beaucoup de temps et d'énergie. Faten vit chez son frère, Karim avec son père. Comment résoudre l'équation d'intérêts contradictoires ? Comment la raison et le désir peuvent-ils s'articuler ? Quels renoncements seront nécessaires ? Mon sentiment, c'est d'avoir effectué une excursion ethno-sociologique, d'avoir traversé des univers, dans lesquels je me sens étranger et où mon sentiment d'altérité est resté intact, il n'a pas été entamé par les personnages, ni par l'histoire. Comme si ce film n'était pas fait pour moi. Une bien curieuse sensation avec laquelle je ne me sens pas très à l'aise... Soulignons que les entrainements dans les salles de boxe, les instants de combats sont bien filmés, mais pour avoir une fois été présent il ya bien longtemps lors d'une compétition au stade Pierre de Coubertin, la maltraitance orchestrée lors des combats de boxe me glace d'effroi.