Qu'est-ce qui attire tant les créateurs dans les récits post-apocalyptiques ? Pas seulement l'envie de se (nous) faire peur mais aussi, entre autres, l'occasion de se confronter à des situations extrêmes, où la survie est la grande question, et ainsi de revenir à l'essence de l'existence humaine, marquée par la conscience de son obsolescence programmée.Cette année, Sandrine Collette a publié Et toujours les forêts, s'appropriant, avec une certaine originalité, les grandes thématiques d'un tel sujet.
Les forêts, elles sont aussi dans Light of my Life un lieu de refuge pour des rescapés d'une épidémie, loin de l'hostilité des autres hommes
. Là encore, nous voici dans un monde d'après, qui ressemble peu ou prou à celui d'il y a longtemps, du temps des cavernes, ou peu s'en faut.
Casey Affleck joue la carte de la sobriété, insistant peu sur les raisons de l'épidémie de peste féminine (sic) qui a décimé la moitié de l'Humanité.
Peu porté sur l'action et la dramaturgie, Light of my Life s'attache à des thèmes comme la transmission, l'amour filial, la culture (les deux personnages principaux se repaissent de livres et de fictions davantage que de nourriture) et, de manière sous-jacente, l'harmonie avec la nature. Certes, le danger est toujours présent mais ce n'est pas l'essentiel dans un film qui privilégie les dialogues père/fille qui sont parfois de quasi monologues. Le parti-pris, pas très spectaculaire, est intéressant, mais on n'échappe pas à une certaine monotonie, du fait d'une mise en scène qui ne va pas au-delà d'une simplicité illustrative et à des péripéties sans surprise. Casey Affleck, lui-même, se restreint à un jeu économe, permettant à la jeune actrice canadienne Anna Pnowsky la possibilité de montrer un talent certain, dans une partition d'une bienvenue retenue.