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    Sur le chemin de la rédemption
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    ffred
    ffred

    1 695 abonnés 4 018 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 janvier 2019
    Direct en DVD pour ce nouveau film de Paul Schrader. On se demande bien pourquoi ! Une mise en scène précise, mais sèche et aride, pour un scénario aussi passionnant que prenant où sont brassés religion, écologie ou encore pouvoir des grands groupes, Ethan Hawke trouve là un de ses meilleurs rôles. Même Amanda Seyfried est très bien c’est dire. Malheureusement le film est sorti en catimini aux USA et dans quelques pays. C’est vraiment dommage car voilà une œuvre forte, puissante et dérangeante (une seule nomination aux Oscar pour le scénario !). Une bonne claque là où ça fait mal.
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    527 abonnés 951 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 novembre 2019
    Alors oui, c'est vrai que le titre pourrait avoir un effet repoussoir, vu qu'il semble annoncer un drame pachydermique à grand renfort d'une histoire mêlant foi et glandes lacrymales.
    Mais Sur le chemin de la rédemption est une œuvre de Paul Schrader, le scénariste de quelques bluettes assez correctes : Taxi Driver, Raging Bull, À Tombeau Ouvert. Trois fois rien, hein (LOL inside)
    Bref, le genre d'homme qui impose le respect et me ferait prendre une place même si le film s'appelait "Jésus, tu peux faire une croix dessus".
    Car son dernier film (First Reformed en VO) est une vraie pépite qui ajoute de beaux éclats à l'année 2018. Tirant parti d'un dispositif simple mais diablement évocateur (95% de plans fixes), Schrader cadre à la perfection la vie de son révérend de héros. Un homme de foi magnifique dans son honnêteté face à ses semblables, face à un monde qui l'ébranle chaque jour un peu plus. Les 110 minutes sont l'occasion de sonder une âme perdue, sûre de ses doutes et doutant de ses certitudes. Sur le chemin de la rédemption est bien l'œuvre de son auteur. Toller (son héros) rappelle un peu le Travis Bickle de Taxi Driver, dans la mesure où les deux figures sont esseulées, cabossées par une société dans laquelle ils ne se reconnaissent plus.
    À l'exception de ses deux dernières minutes (lourdaudes), le film laissera le plaisir à son spectateur de juger des réflexions, pensées ou de la finalité du chemin de croix suivi par Toller. Mais la balade était des plus belles, en la compagnie d'un Ethan Hawke qui livre l'une de ses meilleures performances. Et la profondeur du script fait le reste, brassant les questionnements théologiques, politiques ou sociologiques le tout avec une simplicité biblique et une efficacité diabolique.
    Jonathan P
    Jonathan P

    67 abonnés 395 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 novembre 2018
    Nouveau film de Paul Shrader, sorti de manière incompréhensible direct en Vod et Dvd. Triste qu’un tel réalisateur n’est pas le droit à une même si elle reste modeste, distribution au cinéma. Surtout devant pareil film, d’une puissance de frappe impardonnable. La qualité du scénario est remarquable et d’une richesse dans son contenu incroyable. Que cela soit sur l’église, l’écologie et les multinationales. Mais le film traite aussi des traditions et comment continuer de vivre après la mort d’un être cher. Tout s’est thèmes, brasés pourrait apparaître trop lourd pour tout un film et pourtant la cohérence du récit l’emporte sur le tout démontrant encore une fois l’immense talent de Paul Shrader. Il est dur, voir impossible de réforme l’être humain de c’est pêché ou tout type de pardon semble inaccessible. Il est déjà trop tard, l’orgue de la vie semble inévitablement en panne, un dernier verre en guise de fin, on retire la soutane pour laisser place à Sainte Mary qui délivre du mal. Ce qui amène à la vie, ne retire en rien l’espérance. Surtout devant les prestations à tout point remarquable d’Ethan Hawke et Amanda Seyfried.
    FaRem
    FaRem

    8 623 abonnés 9 519 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 août 2018
    Paul Schrader, qui est capable du meilleur comme du pire et qui était sur une pente descendante depuis quelques années, est de retour avec un film qui semble le réconcilier avec son public et surtout avec la critique qui est quasiment unanime. Le réalisateur raconte l'histoire d'un prêtre tourmenté qui souffre à la fois mentalement et physiquement qui va faire la rencontre d'un couple d'activistes qui va bouleverser son quotidien et sa façon de pensée. On suit au plus près le Reverend Ernst Toller qui se confie indirectement à nous via son journal. Le personnage est parfaitement interprété par Ethan Hawke qui fait preuve d'une grande sobriété. Un peu à l'image du film qui est très sobre et qui bénéficie d'une photographie élégante et d'une mise en scène soignée. L'ambiance générale est très lourde tandis que le propos est vraiment sérieux, mais encore faut-il accrocher au sujet et à ce qui est raconté. J'ai bien aimé la première partie du film, c'est intéressant, voire même étonnant, tandis que les acteurs sont très convaincants par contre la deuxième est, pour moi, ratée. Je n'ai pas du tout aimé la direction que prend l'histoire et encore moins ce final que j'ai trouvé très mauvais. Avec le portrait de ce prêtre voire d'une profession, le réalisateur alterne le bon et le moins bon avec des passages puissants et engageants, et d'autres, très ennuyeux et surfaits. Au final, un peu déçu de ce film auquel je n'ai pas totalement accroché.
    Ludovic E
    Ludovic E

    14 abonnés 40 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 25 septembre 2018
    Bonjour à tous:) j'ai trouvé ce film très pompeux, prétentieux, le scénario est très bancal, le film se voudrait être très engager mais malheureusement c'est juste un sacré coup d’esbroufe, de plus ce qu'il tente d'expliquer, d'exprimer est extrêmement mal agencé et pour finir vers la fin (20 dernières minutes) ça part en total cacahuètes. Dommage, c'est un film, qui pour moi, commence de façon intelligente, très intimiste (j’aime énormément cela) prenant même, plein de promesse... mais au fils de l'histoire, il se perds de plus en plus et à la fin c'est le naufrage. Au final, j'ai une impression de pots-pourris, ou des convictions non pas des moindres, s’entremêlent, (toujours intéressant les convictions pour moi, même si l'on se trompe), mais là, justement de quelles convictions parle-t-il ? Bien, un peu tout et au final rien qui a du poids (j'ai même l’impression que le film prêche en sens inverse). Ethan Hawke est excellent mais ne parvient pas à sauver ce mauvais trip, mi- foi, mi- activiste, mi- terre, mi- amour, mi- mollette.... C’est bien filmé, c'est bien interprété donc mais le scénario devient très vite faiblard (sa position sur espoir et désespoir sont très mal montrés, je ne parle pas de sa position vis à vis de l’écologie et encore moins celle de « la Foi »), puis part ensuite dans une facilité assez déconcertante pour finir en n'importe quoi. (La fin est tout ce qu'on veut mais certainement pas de l'amour). En conclusion, bien entendu c'est personnel, c'est un film extrêmement orgueilleux et qui se perd dans son orgueil, c'est un film qui ne donne rien et qui s'écoute beaucoup parler... pour finalement ne rien dire de pertinent, de concret et d’intelligent.
    Prenez soin de vous. Karine
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 176 abonnés 4 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 août 2022
    Scénariste puis réalisateur reconnu, Paul Schrader a depuis ses débuts fait cohabiter au sein de son œuvre, regard lucide et désenchanté sur la réalité, éloge de la culpabilité et de la rédemption. Le tout quelquefois agrémenté d’un goût pour « le tape-à-l’œil » que lui reprochera souvent la critique. Sous sa plume et derrière sa caméra quelques chefs d’œuvre et grands films ont vu le jour. « Taxi Driver » (1976) et « Raging bull » (1980) dirigés par son ami Martin Scorsese, « Rolling Thunder » (1977) de John Flynn mais aussi « Blue Collar » (1978), « Hardcore »( 1979), « Affliction » (1997) ou dernièrement « The card counter » (2021) qu’il a lui-même dirigés. Sa manière si personnelle d’aborder son art a été très fortement façonnée par son éducation au sein de l’Eglise chrétienne réformée qui, alors qu’il grandissait dans une époque libertaire, lui a inculqué un sens profond de la culpabilité dont il n’a jamais vraiment su ou voulu de départir, y puisant peut-être une part de son inspiration et de son originalité créative. Lors de ses études cinématographiques à UCLA, il s’entiche de réalisateurs comme Robert Bresson , Ingmar Bergman ou Carl Theodor Dreyer dont l’orientation religieuse guidait le choix des sujets qu’ils abordaient, mais aussi leur direction d’acteurs et leur esthétique visuelle et sonore. C’est ainsi que des parallèles osés, mais bien réels car validés par Schrader lui-même, seront dressés entre le parcours du Travis Bickle de « Taxi Driver » et celui-ci du jeune curé d’Ambricourt du « Journal d’un curé de Campagne » (1951) de Bresson. De purs films de genre ont bien sûr balisé la filmographie de Paul Schrader. Mais alors qu’il aborde le dernier versant de sa carrière, il a tenu pour ses deux derniers films dont « Sur le chemin vers la rédemption » qui nous occupe ici, à se laisser aller une nouvelle fois à son tropisme religieux. Ceux qui connaissent le film de Robert Bresson ne pourront que remarquer la volonté de Schrader de mettre ses pas dans l’œuvre de celui qu’il continue de tant admirer (son choix est difficilement contestable). Les personnages occupent globalement la même fonction dans le déroulement d’une intrigue ramassée même si celle-ci a été actualisée et transposée en Amérique. En proie au doute après la mort de son fils, le révérend Ernst Toller, interprété par un Ethan Hawke encore une fois formidable, doit faire face à la même maladie qui emportera le curé d’Ambricourt et choisit comme lui de tenir un journal intime qu’il finira par abandonner. Comme chez Bresson, le révérend s’adresse au spectateur à travers une voix off jamais envahissante ni trop didactique. Comme toujours à l’écriture du scénario, Paul Schrader souligne la lourdeur de l’institution, mais aussi ses liens un peu troubles avec les généreux donateurs qu’il faut bien satisfaire pour pouvoir continuer à exister. Toutes considérations impossibles à sereinement prendre en compte pour le révérend Toller, empêché par l’urgence existentielle et médicale dans laquelle il se trouve. En phase avec son temps, le réalisateur/scénariste introduit opportunément à travers l’un des paroissiens que tente de sauver du désespoir le révérend, la problématique environnementale. Via sa présentation sans détour qui n’est pas sans évoquer le geste ultime de l’écrivain Stefan Zweig (il se suicidera avec son épouse) désespéré face au déroulement du conflit mondial en 1942, Schrader montre à quel point il a mesuré l’extrême gravité de la situation. C’est à travers la relation qui se noue avec la jeune veuve du militant écologiste, interprétée par la très gracile et convaincante Amanda Seyfried, qu’un nouveau doute inattendu s’installe dans l’esprit du révérend pour conduire le film jusqu’à une conclusion qui amoindrit quelque peu la force de son propos, voyant Schrader revenir à son incorrigible goût pour l’épate. Une conclusion qui oblige malgré tout Ethan Hawke à sortir pour la toute dernière scène de la rigueur « bressonienne » à laquelle il s’était astreint avec brio. Un Ethan Hawke désormais mature dont on a peine à recenser les faux-pas au sein d’une filmographie plutôt étoffée. Quant à Paul Schrader, on ne le refera pas et c’est bien le personnage tout entier qu’il faut accepter si l’on veut apprécier pleinement son œuvre
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    52 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 mars 2019
    Le film débute par un long travelling sur une église de la paroisse « First reformed » (dans le sens de réforme protestante). Un prêtre, Ernst Toller, 46 ans (Ethan Hawke) a décidé de rédiger son journal intime pendant 1 an, durée au-delà de laquelle il sera détruit. Un film âpre, d’une grande rigueur janséniste, tourné en hiver (les scènes d’intérieur sont peu éclairées), dans le style de Robert Bresson [cf. « Le journal d’un curé de campagne » (1951)] ou de Carl Dreyer mais imprégné de son époque où les préoccupations écologistes liées au réchauffement climatique sont prégnantes. Beaucoup de noirceur mais une lueur d’espoir apparait à la fin grâce à la jeunesse et à l’amour. Sans oublier la performance d’Ethan Hawke.
    Jorik V
    Jorik V

    1 268 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 mai 2023
    De ne pas voir la trilogie de Paul Shrader dans le bon sens n’est pas gênant puisque seules les thématiques, l’aspect visuel et la caractérisation du personnage principal se répondent mais que les histoires n’ont absolument rien à voir. Après le décevant, singulier et neurasthénique « The Card Counter », second du lot, et avant l’excellent « Master Gardener », dernier à sortir temporellement, « Sur le chemin de la rédemption » (titre français trivial et ridicule du bien plus logique « First Reformed » en version originale) traçait déjà les grandes lignes de cette entreprise artistique lancée par ce réalisateur à la carrière en dent de scie. En effet, Shrader a aussi bien tourné des œuvres cultes (comme « Affliction » par exemple) que des séries B oubliables dont certaines commises avec Nicolas Cage dans ses pires moments... On a donc ici trois récurrences formelles ou de fond avec cette trilogie entamée en 2018 : un homme au passé trouble et ou torturé en personnage principal, l’association de deux thèmes ou sujets aux antipodes l’un de l’autre et un ascétisme volontaire de la mise en scène où tout accessoire ou fioritures est proscrit (sans tomber non plus dans le Dogme95 de Lars Von Trier et consorts).

    Dans celui-ci on a donc un ancien aumônier militaire devenu prêtre, divorcé et ayant perdu un enfant, vivant dans une petite paroisse américaine en tant que protagoniste principal. Un homme d’Eglise donc qui va devoir tester sa foi envers Dieu et ses croyances lorsque le suicide d’un activiste écologique et la maladie vont réveiller en lui des sentiments contradictoires. Shrader oppose ou associe, selon le moment et le point de vue, conscience écologique et religion de manière bien plus pertinente et fluide que le faisait « The Card Counter » qui, lui, faisait se répondre tournois de pokers et torture à Guantanamo (!). Mais ce sera « Master Gardener », dont on parlera dans quelques semaines, qui représente le plus abouti et réussi des trois films sur ce versant (et les autres). Ethan Hawke livre une composition intense et forte en prêtre tourmenté et bousculé dans ses convictions les plus intimes. Shrader utilise le format carré qui intensifie le côté très froid de la mise en scène, cependant bien adaptée aux sujets et à l’atmosphère. Des décors aseptisés, une colorimétrie volontairement terne, un accompagnement sonore discret et des plans fixes mais très travaillés rendent « Sur le chemin de la rédemption » très austère. Mais cela sert l’œuvre et le propos. La plupart du temps.

    On a droit à une scène de rêverie ou hallucinée également comme dans les deux autres, mais qui s’avère peut-être la moins bonne des trois et dénote du reste. Comme si Shrader testait encore les possibilités de son projet. Quant à la fin, très sibylline, elle s’avère assez frustrante. La tension d’un final magistral retombant avec une conclusion au mieux mielleuse, au pire incompréhensible ou illogique. Les dialogues sont également très poussés et travaillés. On assiste même à de nombreux tunnels d’échanges verbeux rendant « Sur le chemin de la rédemption » par forcément très abordable malgré la puissance de ce dont on parle; ils sont donc le plus souvent passionnants. On s’accordera pour dire que le film est trop long et très plat, peut-être le plus plat des trois, mais pas le moins intéressant. La critique des puissances d’argent négligeant l’écologie et la présence de Dieu dans tout cela est vraiment originale et intéressante mais cela reste du cinéma ténu, pas forcément divertissant tout en étant pleinement assumé.

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    moket
    moket

    524 abonnés 4 327 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 juin 2020
    Le sujet est fort mais le film, malgré la prestation d'Ethan Hawke, est longuet. Démarrant de manière intimiste, il devient une espèce de pot-pourri de noirceur et, à trop multiplier les sujets (perte de foi, dépression, écologie, activisme...) ne parle de rien vraiment.
    BabsyDriver
    BabsyDriver

    80 abonnés 817 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 janvier 2020
    Avec "First Reformed" (titre bien mieux que le français très passe-partout), Paul Schrader revient avec du grand cinéma en même temps qu'à ses premières amours avec ce film bressonien désespéré avec pas mal de "Taxi Driver" dans le fond.
    Zoumir
    Zoumir

    67 abonnés 1 041 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 février 2020
    First Reformed, injustement traduit en un "Sur le chemin de la rédemption" qui dépouille le titre de toutes les intentions dont fait preuve le film, est une oeuvre jalonnée de pessimisme et d'inquiétude. Son absence de sortie sur nos grands écrans appuie cette idée de téléfilm un poil mielleux et fataliste.
    Pourtant il n'en est rien.

    Ethan Hawke y incarne avec une tristesse calcifiée, Toller, un aumônier embourbé dans une vie qui ne semble avoir plus rien à lui offrir, aussi bien physiquement que spirituellement. Il est visiblement diminué par une maladie dont on ne connait que les symptômes, urine rouge et vomissements qui ne laissent présager rien de bon, et son visage quasiment dénué d'expressions ne s'illumine plus qu'il joue son rôle de phare dans la vie de ses fidèles ou qu'il s'improvise guide touristique désincarné de sa paroisse pour de rares visiteurs.
    On pourrait penser que l'écriture du journal personnel dans lequel il s'est lancé cristallise une volonté de laisser un ultime témoignage, une trace. Mais il n'en est rien car très rapidement, Paul Schrader, aussi scénariste de son film, dévoile l'intention de son personnage de brûler ces écrits, marqueur fort de la désolation intérieure d'un homme qui n'attend plus grand chose de la vie.

    De ce postulat, c'est un film froid qui se déroule sous nos yeux. L'espoir n'y a que très peu de place mais face à cette ambiance mortifère constante, qu'il s'agisse de constat globaux (le futur de
    l'humanité face au réchauffement climatique) ou plus intimes, subsiste perpétuellement une légère branche à laquelle se raccrocher dans la chute destructrice de la psyché d'un homme déjà brisé. Elle est identifiable, comme une faible lueur dans une obscurité pesante, mais si éloignée qu'on ne s'y rattache pas. Et ainsi, First Reformed pèse de tout son défaitisme à chacune de ses scènes.
    Le film évoque avec justesse des sujets d'actualités, sans les porter en étendard en les liant étroitement à une intrigue qui se révélera au fur et à mesure des minutes, presque naturellement, sans effets de style ni présentation aguicheuse. Et lorsque l'image se fait rarement glaçante à travers les corps mutilés, elle ne fait que lever le voile sur l’abdication que l'absence de sens et de réponses peut entraîner.

    First Reformed se mâche lentement, attentivement, et les essences de tristesse et de résignation qu'il dépeint ne révèlent leur force qu'à posteriori. Ethan Hawke y est brillant d'incertitudes.
    Un film qui malgré sa sobriété ne laisse pas indifférent. Seule sa fin, à la fois prévisible et surprenante peut dérouter. Paul Schrader a fait un choix qui peut sembler être le mauvais mais à bien y penser, aussi déroutant qu'il puisse être tant il contraste avec l'ensemble, il n'est que le reflet d'une possibilité dans une apothéose à la mesure du ton général du film.

    Une oeuvre pudique et touchante dont l'austérité peut paraître rebutante, d'une tristesse parfois nerveusement drôle, qui sait se faire puissante sur le retour.
    Charlotte28
    Charlotte28

    123 abonnés 1 999 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 octobre 2020
    Une plongée très exigeante par sa noirceur et sa densité dans les méandres de psychés humaines troublées voire perdues au premier rang desquelles celle d'un pasteur sur le fil, entre reconstruction et destruction, pris entre ses douleurs, ses démons et ses espoirs. A ce drame intime s'ajoute une réflexion fataliste sur l'écologie ainsi que les corruptions politiciennes, syndromes d'un mal-être généralisé. Ainsi, même l'amour fantasmé ne peur sauver du désespoir. Douloureusement pertinent.
    Serpiko77
    Serpiko77

    58 abonnés 1 631 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 décembre 2023
    Les thématiques sont très intéressantes, beaucoup d'introspection et des acteurs très justes. Ce petit film passé totalement inaperçu ne restera certainement pas dans les annales mais il a le mérite, heureusement, de se démarquer du cinéma Hollywoodien actuel.
    Le bas blesse au niveau de la forme, Paul Schrader ne s'est pas particulièrement sublimé, sa mise en scène est très neutre.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 357 abonnés 4 177 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 octobre 2018
    Présenté à Toronto et à la Mostra de Venise, on a un peu de mal à admettre cette sortie directe en DVD en France. Heureusement le Festival International de la Roche-sur-Yon nous fait l’honneur de nous projeter Ethan Hawke dans la peau d’un curé sur grand écran. Après la mort de son fils, celui-ci est ravagé par la douleur. Il trouve alors une nouvelle raison de vivre lorsqu’il rencontre une paroissienne qui le sollicite pour son mari dépressif et activiste pour l’environnement. Celui-ci ne souhaite pas que le bébé de son épouse naisse, du fait qu’il vivrait dans un monde en pleine crise économique et écologique. Le prêtre découvre de son côté qu’un pollueur sponsorise son église. Son cahier noir ne lui suffisant plus et les doutes l’envahissant, il préfère se faire du mal et sombrer dans le whisky. « First Reformed » est le portrait psychologique d’un monde qui s’écroule. La douleur est le maître-mot de ce drame bouleversant et presque mystique. C’est un film qui pose des questions sur la foi, la passion, l’espérance et l’humanité.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Loïck G.
    Loïck G.

    335 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 août 2023
    L’industriel qui vient en aide à une association caritative, ça grince obligatoirement dans les rouages , car rien n’est gratuit et il défend l’idée d’une planète sans souci. Ce n’est qu’une parenthèse dans cette histoire de rédemption, mais elle est assez ouverte pour indiquer le ton employé par Paul Schrader pour alerter sur le sort de la planète. Bien secondé dans sa critique écologique par Ethan Hawke, le cinéaste use d’un code très stricte ( on parle de film transcendantal ) pour aller au bout de sa démonstration. Le chemin de croix d’un pasteur presque défroqué, qui pour oublier sa propre histoire ( la mort récente d’un proche ) va tout donner auprès d’un jeune couple en doute sur l’avenir du monde. Un film désespéré peut-être, mais tellement vrai . AVIS BONUS Le scénario, explication de textes par Paul Schrader. Le regard d'un spécialiste du réalisateur : Laurent Vachaud
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
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