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fradet thomas
8 critiques
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0,5
Publiée le 30 décembre 2021
Cc... C'est l'exacte antithèse du film d'auteur. Antonioni nous fait tourner la tête avec ses cadrages vertigineux mais pas seulement... Il propose un scénario plein d'asperités qui questionne l'intime. Cuaron reste en surface malgré une esthétique soignée.
Beaucoup de choses ont du être dites sur ce film, tellement il possède une puissance indéniable. L'histoire est pourtant simple, le film long, mais cela fonctionne, grâce à la maestria du réalisateur. On peut toujours lui reprocher un passage au milieu du film où il semble se perdre, mais l'évolution de l'histoire et des personnages trouve une logique implacable, notamment car y sont insérés de multiples références à des débats sociétaux. Bref, un quasi chef d'œuvre dont certaines scènes marquent l'esprit.
Être critique, ce n'est pas facile. Même si l'on s'adresse à qui veut bien nous lire et qu'on écrit de chez soi sans rien risquer que d'éventuels retours un peu brusques, ce n'est pas facile. Je publie ce texte après quatre brouillons.
Il y a toujours un moment où l'on se demande ce qui nous permet de parler comme on le fait d'arts qu'on ne maîtrisera jamais. On contemple l'œuvre d'une myriade d'artistes avec des yeux curieux, certes, mais qu'assombrissent des sourcils éternellement froncés dans un jugement qu'on réfrène plus ou moins bien – déformation non professionnelle. Ou alors le sourcil est levé, dans l'expectative d'une surprise ou d'une compréhension qui ne viendra pas toujours. Et puis on ouvre sa gueule, espérant parfois que notre assurance est bien placée et non le fruit de quelque cuistrerie. Mais en tout cas, on ouvre sa gueule.
Il y a des films dont je ne sais que dire. Ils ne me donnent pas envie de parler d'eux, et il fut un temps où je me forçais, poursuivant ardemment l'idée qu'un bon critique doit pouvoir tout dire sur tout, sans quoi sa parole n'est pas digne de confiance. J'ai arrêté en réalisant que ces films n'étaient pas l'expression de ma faiblesse, mais simplement là pour me donner des repères et s'assurer que je continue à faire de mon mieux. Ils sont là parce que je ne suis pas de ceux qui se complaisent dans le venin qu'ils déversent.
Roma est un de ces repères. Un film mûri pendant des décennies, qui a germé dès les débuts de Cuarón au cinéma, écrit avec une précision impensable pour un film social, et rempli d'une infinité de symboles. Roma, film dont je ne sais que dire parce qu'il me dépasse. Pourtant je le comprends : je vois le traversement des classes sociales par la grâce, la beauté de relations qui s'établissent au-delà des carcans, le mémento de moments historiques forts à la lumière tamisée du souvenir, et la purification du moi à travers le regard des autres. Roma m'est *accessible*, mais ce n'est pas pour ça que je sais par quel bout le prendre.
Déterminer si je l'ai aimé ou non est tâche impossible, mais il me (re)convainc d'une chose : le cinéma n'aurait plus de sens si on pouvait toujours le broyer en particules irréductibles, alors il faut qu'il nous dépasse parfois. Il faut que parfois, ce ne soit pas au critique d'analyser le film, mais au film d'analyser le critique.
Malheureusement je suis passé à côté de ce film. J'adores Alfonso Cuaron mais là, je n'ai juste pas compris où il voulait en venir avec son histoire. Le film est lent, ce qui n'est pas un défaut, j'aime un beau film qui prend son temps. Mais la façon de filmer est très impersonnelle et ne nous rapproche pas des personnages: tout en plan large avec de long panorama (qui donne parfois envie de vomir). Quelques scènes sont belles et provoquent des émotions: scène d'accouchement, scène de noyade. Mais à par ça difficile de tirer plus de réaction.
L'esthétique est brute, l'histoire est brutale. Le hors champs est, à plusieurs instants, révélateur de l'angoisse. Voir le pistolet arriver dans le champ est inquiétant, spoiler: mais lorsque la caméra révèle que c'est Fermín qui pointe l'arme contre Cléo, la réelle violence se dévoile. spoiler: Il suffit aussi d'un hors champ pour que les enfants de la famille disparaissent sous la mer. Et, alors que la mer les a avalés, la caméra les garde sous l'eau, hors du champ.
Il faut cependant avouer qu'entre ces moments brutaux, le film est plutôt contemplatif. Il y a une lutte des classe, une sororité, mais ce qui est plutôt montrée est une part de vie, avec continuité, un témoignage plutôt qu'une histoire à suspense.
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18 103 critiques
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1,0
Publiée le 9 juillet 2021
Avec ce film j'ai su que j'avais des ennuis dès la scène d'ouverture montrant un sol carrelé symétrique en train d'être lavé par des femmes. Ce n'était pas intéressant mais ça a duré très longtemps. Le générique de début peu excitant a été suivi d'épisodes déconnectés de la vie d'une grande famille et de ses deux domestiques. Je n'arrivais pas à distinguer une femme de chambre de l'autre. Au bout d'un moment j'ai appris que l'une s'appelait Cleo et l'autre Adela. Nous nous concentrons sur Cléo qui tombe enceinte d'un amant inconsidéré (euphémisme de l'année). Pendant ce temps Sofia la maîtresse de maison se fait larguer par son mari médecin pour un mannequin plus jeune. Sofia doit s'occuper seule de leurs quatre enfants mais ne semble pas tout à fait à la hauteur de la tâche. Un film sur ma grand-mère qui se promène dans sa maison qui fait le ménage et qui nettoie la vaisselle ou qui pleure son mari disparu serait moins ennuyeux et plus divertissant que Roma...
La photographie est belle, point. C'est chiant, mais qu'est-ce que c'est chiant ! Je me suis ennuyé à mourir à partir de la 15e minute. C'est de la masturbation artistique.
Je me suis vraiment accroché pour essayer d’apprécier Roma mais malheureusement, je n’ai pas réussi à accrocher. Roma est visuellement magnifique et les acteurs sont excellents, mais hormis cela, je ne vois vraiment pas qu’est-ce qui peut tenir en haleine le spectateur devant le film, tant il n’y a aucune action, retournement de situation, tension ou autre. Seul les 40 dernières minutes viennent un peu bouleversées cette monotonie et offre de l’émotion au film. C’est ça qui est vraiment dommage, c’est que si tout Roma était à la hauteur des 40 dernières minutes, j’aurais vraiment été bouleversé devant. Malheureusement, les 2 premiers tiers du film sont quasiment vides d’événements majeurs dans l’intrigue (ou du moins ils sont dispersés toutes les 20/25 minutes, ils ne sont donc vraiment pas nombreux) ce qui rend le film très ennuyeux à mes yeux. Bref, je suis triste de ne pas avoir accroché à Roma qui a pourtant une esthétique incroyable et une fin assez crue et bouleversante, mais je n’y arrive vraiment pas. Dommage.
Le réalisateur mexicain Alfonso Cuarón (« Gravity », « Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban », etc.) livre ici une œuvre très personnelle. Inspiré des souvenirs de son enfance passée dans les années 1970 à Mexico, ce film en noir et blanc bénéficie d’une très belle photographie et de plans séquences esthétiquement parfaits. Cinématographiquement parlant, il s’agit d’une peinture devant laquelle on reste contemplatif. Mais c’est également la limite de ce long-métrage. L’histoire de cette tranche de vie familiale sans véritable finalité est bien trop intime pour emporter émotionnellement le spectateur. Bref, on admire mais on ne se sent pas concerné.
Une chronique de vie d'un esthétisme magnifique qui démontre toute la maestria d'Alphonse Cuaron qui soigne les plans et les sons pour nous plonger au cœur de cette famille mexicaine et l'aventure de sa nounou. On peut seulement regretter un surplus de forme qui reste assez froid et manque d'émotions la plupart du temps.
C'était donc ça Roma !Quelle arnaque ...Un n&b bien chichiteux et pas grand chose au final à se mettre sous la dent : le destin d'une Félicité chicanos qui rejoindrait celui d'une bourgeoise blanche de Mexico en somme. Un battage médiatique du au nom du réalisateur de Gravity (authentique chef d’œuvre pour le coup)et du fait que celui-ci sortait directement sur une plateforme & non pas au cinéma (tellement ringard vous voyez). Ici tout est mis en œuvre pour produire de l'effet en permanence : recherche du plan esthétique(scène de la plage),ample travelling,générique lourdement métaphorique,violence impromptue et au final aucune émotion,aucun moyen de se raccrocher à quoi que ce soit.Les personnages sont tous brossés en un seul coup (la bonne au cœur d'or, la bourgeoise cocue, le mari veule,les enfants de bourgeois tous frais sortis d'une séance photo pour une marque de vêtement pour enfants ). Et attention ça dure 2h15 !Intense déception.
C'est jolie c'est vrai et les plans sont minutieux mais où est le scénario ? Pourquoi passer 2 heures à parler d'une histoire qui se résume 20 minutes. C'est bien dommage car la forme est soignée mais pour le fond on repassera...
Cuaron auteur jusqu a present de films grand public, décidé de lorgner vers le cinéma d d'art et essais. Les aficionados de " Gravity" risquent fort d etre déçus en allant voir Roma, dont le titre renvoi à un quartier de Mexico city ou se passe l essentiel du film. Cuaron se retourne vers son enfance pour nous raconter un épisode de la vie de sa famille bourgeoise et de celle de sa nounou qui vit en compagnie d autres servantes au domicile des parents de l auteur. L action se déroule sur fond d evenements politiques qui touchèrent profondément le Mexique dans les années 70. Le film est l occasion de montrer, dans la première partie ,la vie de cette nounou aimante et aimée des enfants dont elle s occupent, dont les difficultés existentielles sont liées malgré tout à sa position sociale. Soudain, le film bascule. A son tour, cette famille bourgeoise qui semblait protégée des affres de la vie est touchée par le malheur. Leçon d existence empreinte de nostalgie, Roma a beaucoup pour séduire le spectateur exigeant. Le rythme du film très lent et sa durée rendent parfois le film ennuyeux. On a le sentiment que Cuaron à voulu montrer qu il était capable de faire un film intimiste de qualité , mais il n y parvient pas tout à fait. La petite déception est accentuée par les critiques dithyrambiques à l égard de Roma. Certes en comparaison avec le niveau de la plupart des films qui sortent depuis une décennie, il est sans nul doute parmi ce qu on fait de mieux. A voir tout de même et finalement peut-être à revoir.
Alfonso Cuarón est un cinéaste sincère et on ne peut pas lui enlever sa volonté d'aller jusqu'au bout de ses envies. En fait ce film qui est une sorte de "documentaire reconstitué" comme si il avait posé sa caméra pendant son enfance. Il a méticuleusement reproduit son passé, sa maison, sa rue, avec les souvenirs qu'il en avait. Le problème c'est que nous on y était pas et on a pas cette nostalgie que lui doit ressentir à travers ses images. Et c'est bien ce qu'il nous manque, s'attacher aux personnages. D'autant qu'il a choisi de rester à distance, pratiquement pas de gros plans sauf pour Cléo, la bonne mexicaine qui devient le personnage principal. Les autres personnes de la famille ne semblent qu'en arrière plan, presque comme des figurants. Roma est un film qui séduit par son expérimentation mais qui out comme Gravity reste à mi chemin. Dommage.
Après Gravity, Alfonso Cuaron change de registre. Et c'est très bien. Autant je n'ai pas aimé Gravity, sans âme et plein d'incohérences, autant ce film intimiste est profond. Certes, il est sur un sujet que le réalisateur connait bien mais la sobriété avec laquelle le quotidien est traité est saisissante. L'esthétique en noir et blanc est magnifique et le rythme est parfait. On pourrait croire à un documentaire sur une famille bourgeoise et son environnement dans les années 70. Un film atypique comme on aimerait en voir plus souvent.