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    Roma
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    Victor A.
    Victor A.

    66 abonnés 388 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 décembre 2018
    Visuellement c’est incroyable mais il est vrai qu’on s’ennuie un peu. Chaque plan d’Alfonso Cuarón dans ce film est mémorable et a une signification, le noir et blanc offre un cachet au gilm et ne sert pas à rien. Si cette réalisation était mêlée à une histoire beaucoup plus prenante ce film aurai surement été l’un de mes films préférés de l’année. Malheureusement, je suis resté spectateur même si finalement la ffin m’a énormément touché.
    Mr-W
    Mr-W

    32 abonnés 38 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 mai 2020
    Alfonso Cuaron sublime chaque plan comme un tableau, le choix du noir et blanc et l'ambiance sonore accentue l'immersion dans le quartier de Roma. Une véritable prouesse artistique au service de l'histoire de la relation affectueuse d'une famille et de leur nounou qui peu à peu deviendra un véritable membre de la famille. Un film où l'histoire d'une famille s'entremêlent avec l'Histoire du Mexique des années 70.
    riki2
    riki2

    3 abonnés 22 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 16 décembre 2018
    Un cours magistral de technique cinématographique mais pour moi totalement vide d'émotion. Un scénario et des dialogues minimalistes, des personnages à peine effleurés et des longueurs interminables (la scène d'entraînement d'arts martiaux en plein air) qui n'apportent rien ou qui auraient pu le faire en trois ou quatre fois moins longtemps.
    demoph
    demoph

    2 abonnés 43 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 mai 2020
    Il faut admirer le courage de Cuaron qui après l'immense succès de Gravity, en 3D, avec Clooney et Bullock, et ses plus de cent millions de buduget choisit comme projet suivant un film en noir et blanc, en espagnol, mais avec en plus un nombre important de dialogue en langues mixtèques, et des acteurs amateurs. Cuaron fait tout le contraire du cinéma populaire actuel, jusqu'à sa mise en scène, qui prend son temps et laisse le temps au spectateur de voir tous les détails de chaque plan tout en attisant sa curiosité sur ce qui se cache derrière les frontières du cadre.
    La mise en scène reflète une unité de propos et de fond qui irrigue le film du début à la fin. On a exclusivement le droit à des plans fixes, des travellings latéraux et surtout des panoramiques. S'il est facile en littérature de cacher des informations et de jouer sur l'omniscience ou l'ignorance des personnages/du narrateur, cela est autrement plus difficile au cinéma où il faut trouver une raison pour la caméra de montrer ce que le personnage ne voit pas ou de ne pas montrer ce qu'il voit. Cuaron l'a trouvé. Sa profondeur de champ lui permet de montrer à la fois ce qui est et le fait que le personnage ne le voit pas, tel la scène au cinéma, où on a le droit, grand plaisir pour les amoureux des comédies françaises des années soixante, à l'intégralité des trois dernières minutes de la Grande Vadrouille (au passage, c'est le seul moment où le noir et blanc m'a gêné, tant j'ai l'habitude de le voir en couleur ainsi que les causses), et où on voit aussi que l'héroïne ne regarde pas.
    L'héroïne, c'est Cléo, une jeune femme qui sert de bonne et de nourrice dans une famille de quatre enfants de la bourgeoisie de Mexico en 1970. Tel les soldats de Dunkerque ou les Ryan Gosling de Drive et First Man, d'autres films récents à la narration exclusivement visuelle, qui se rapprochent du cinéma muet, du "pur cinéma", elle ne prend jamais la parole pour raconter qui elle est ou dire ce qu'elle pense. Qui elle est, on le découvre en la suivant. Ce qu'elle ressent, on le découvre en le ressentant avec elle. Dès le départ, les lents panoramiques dans la maison qui vont de gauche à droite pour revenir vers la gauche, tel le mouvement d'un métronome transmettent la banalité de son quotidien seule à nettoyer la maison, tout en capturant avec une incroyable acuité son environnement et sa géométrie, de sorte qu’après cinq minutes on connait tout de cette maison jusqu’à la sensation d’y vivre, transmise par le rapport que Cuaron entretient entre ses cadres et la géométrie de la maison, grâce au 65mm (alexa). Ainsi, on a des plans qui capture la rigidité de la géométrie avec une moitié de plan qui s’échoue sur un mur dès le deuxième plan, voire le premier, tandis que l’autre moitié du plan donne une vue très profonde de l’espace, comme deux plans qui n’ont rien à faire ensemble et qui se retrouve côte à côte grâce à la caméra grand format.
    Et ainsi, mais je ne vais pas analyser chaque scène, Cuaron réussit parfaitement à transmettre le ressenti du personnage. Et la scène de nu du film est à cet égard essentiel ; cela est si inhabituel pour le spectateur de voir du nu en noir et blanc, qu’une fois de plus on se rattache immédiatement au ressenti du personnage. De plus, d’avoir la nudité masculine sans la nudité féminine est relativement rare au cinéma où c’est classiquement l’inverse et participe de la dimension féministe du film, pour le meilleur. Car l’amour (ou la gratitude) de Cuaron pour les femmes de son enfance est un des éléments les plus émouvants du film. Il y a aussi un travelling latéral à toute allure quand elle a sa journée pour elle qui transmet toute l’excitation et la joie de vivre du personnage.
    Le film est ainsi très réussit dans sa capacité à nous plonger dans le quotidien de Cléo pendant une heure trente, à faire revivre le Mexique de 1970, à exprimer l’amitié profonde qui unit Cléo et la mère de famille ainsi que la distance qui les sépare. On pourrait s’arrêter là et se contenter de la justesse des observations de Cuaron, et de ce sentiment d’avoir pleinement vécu pendant quatre-vingt dix minutes au milieu de cette famille avec Cléo.
    Mais arrive alors la dernière partie du film. Tout commence pendant une manifestation étudiante dans un magasin de landau, (comme un présage funeste, puisque le landau le plus célèbre (ou l’un des plus célèbres, je n’ai pas fait la liste) du septième art se trouve dans une scène de manifestants mitraillés par l’armée sur l’escalier d’Odessa(Potemkine, bien sûr)), tout commence quand de la fenêtre on voit la foule se faire mitraillé dans la rue. La scène est saisissante, Cuaron y a mis les moyens, sa direction des mouvements de foule impressionne. Et puis un manifestant entre dans le magasin la caméra va de le droite vers la gauche et … je ne veux pas spoiler, disons juste que quand elle revient vers la droite, j’ai été encore une fois estomaqué par la réalisation de Cuaron et sa façon d’introduire les personnages dans le champ (il me semble d’ailleurs de mémoire qu’on a le droit ici à un champ contre-champ, un des seuls du film, mais leur rareté fait leur puissance, en particulier ici). Si sa caméra est souvent peu mobile (malgré quelques travellings à cent à l’heure), il fait mieux que compenser par sa façon de peupler le cadre et de déplacer les personnages dans le cadre pour lui donner vie.
    Et puis, ensuite, non je ne veux pas spoiler… Disons juste qu’ensuite on a une scène en plan fixe qui dure longtemps, bien assez pour nous faire pleurer, et puis une scène au bord de la mer où les vagues de cinquante centimètres deviennent soudain aussi terrifiantes et stressantes que celle d’un kilomètre de haut d’Interstellar, juste par la puissance de la mise en scène (ah ce panoramique vers la droite tandis qu’elle marche à travers les vagues combien je l’ai attendu !) et du montage sonore.
    Le film s’inscrit directement parmi les grandes œuvres du cinéma, son titre appelle d’emblée la comparaison avec Rossellini et Fellini (c’est à leur côté qu’il se trouvera dans les dictionnaire du cinéma) et si le titre renvoie au nom d’un quartier de Mexico et non à la capitale italienne, on peut penser que le film n’aurait pas eu comme titre le nom du quartier si celui-ci ne s’était pas appelé d’un nom qui renvoyait immédiatement à la grande Histoire du cinéma. L’influence de Renoir et de la Règle du jeu est aussi notable (scène des bourgeois qui tire au pistolet et importance des rapports entre maitres et valets) même si le propos est très différent. Peut-être parce que c’est le Mexique et que c’est en noir et blanc, que les travelings n’en finissent plus, le film m’a aussi rappelé La soif du mal de Welles et pour ses panoramiques très lents et l’unité de sa mise en scène, Mort à Venise de Visconti.
    Pourquoi 4,5 et non 5 ? C’est discutable et je changerai peut-être d’avis avec le temps ou en le revoyant, mais le fait de vouloir réunir des scènes de sa jeunesse qui l’ont marquées pousse Cuaron à ajouter des scènes peu utiles au récit comme l’incendie, quoique l’apparition des flammes au loin, dans ce noir et blanc, est splendide. Le problème du film, mais qui est bien plus que compensé par ses qualités, c’est que c’est un film sur les souvenirs d’enfance de Cuaron, mais qu’il fait le film sur quelqu’un d’autre que lui, ce qui fait que parfois il insiste dur ce dont il se souvient et parfois sur ce qui concerne Cléo. Dans l’ensemble il a trouvé l’équilibre, mais parfois on a l’impression que la scène est plus pour lui que pour Cléo.
    traversay1
    traversay1

    3 647 abonnés 4 878 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 décembre 2018
    Longtemps, Alfonso Cuaron s'est levé de bonne heure. Au sein d'une famille bourgeoise du quartier Roma de Mexico dont l'une des figures majeures était la bonne à tout faire. Souvenirs, souvenirs, c'est le privilège des réalisateurs à succès que d'avoir les moyens de se pencher sur leur enfance à travers leur métier de cinéaste. Sans valoir l'Amarcord de Fellini, le Roma de Cuaron est une belle madeleine proustienne dont la séduction n'est pourtant pas immédiate. Si la réalisation, images, son et montage, sont à la hauteur du grand talent de son auteur, le fil narratif est on ne peut plus ténu et s'apparente à une chronique dont on peut aussi bien louer sa simplicité et son caractère épuré que regretter son absence de rythme et sa profusion de scènes anodines. C'est surtout vrai dans la première partie de Roma, contemplative et vue à travers le personnage de la bonne. Procédé assez courant dans le cinéma latino-américain (La nana de Sebastian Silva, par exemple) et qui montre sans trop de subtilité les écarts sociaux et raciaux du pays. Il n'empêche qu'il est difficile de rester insensible à ce retour au début des années 70 au Mexique, 1971 étant marquée par la violence d'un groupe paramilitaire lors d'une manifestation d'étudiants. Même vue à distance, cette reconstitution est le début de la dernière partie de Roma, de loin sa meilleure et la plus touchante. Très affiné et peut-être trop peaufiné techniquement, le film n'est pas le chef d'oeuvre annoncé mais cela n'empêche pas le regret de ne pas avoir pu en profiter pleinement, à savoir sur le seul (grand) écran où le cinéma mérite d'être apprécié.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 15 décembre 2018
    Quelle déception, oui l'image est magnifique mais ça s'arrête là, aucune profondeur dans les personnages et dans l'histoire, film profondément ennuyeux.
    francois R.
    francois R.

    2 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 15 décembre 2018
    C’est beau mais ennuyant à mourrir. On dirait du mauvais Angelopoulos. Pour une fois je suis d’accord avec les inrocks.
    David M
    David M

    28 abonnés 175 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 décembre 2018
    Très beau film atypique
    Immersion complète!
    Histoire de vie d’une famille aisée dans le Mexique des années 70 tout simplement.
    RedArrow
    RedArrow

    1 678 abonnés 1 537 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 décembre 2018
    Notre première vision de Roma en 1970, ce quartier de Mexico qui donne son titre à cette plongée dans la mémoire d'Alfonso Cuarón, est curieusement celui du sol d'une allée en train d'être nettoyé en gros plan pendant que le générique d'ouverture défile. Alors que les vagues de jets d'eau se succèdent comme pour mieux traduire l'ordinaire d'un souvenir accompagné des bruits d'un quotidien lointain, l'une d'elles révèle le reflet de l'immensité du ciel traversé par un avion. Ce plan va rapidement prendre tout son sens lorsque les intentions de Cuarón se dévoilent peu après : "Roma" est bien évidemment un film sur la jeunesse de son auteur mais il n'est en aucun cas un agglomérat de simples souvenirs à l'état brut, il s'agit plutôt d'un travail de mémoire revisité par l'ouverture d'esprit induite par les questionnements désormais adultes de Cuarón qui se cristallisent dans cet avion survolant les zones d'ombres de son passé de manière omnisciente.
    Pour preuve, le long-métrage ne nous est pas présenté par l'intermédiaire du regard d'un des enfants, une solution facile pour symboliser celui de Cuarón, non, "Roma" préfère se focaliser sur Cleo, une bonne de la maison, personnage qui prend une toute autre considération lorsqu'on la juge d'un point de vue adulte.

    Pour les enfants de l'époque, Cleo était un membre à part entière de la famille, une impression d'ailleurs renforcée par cette forme de tendresse bienveillante que seule la bonne paraît leur apporter au jour le jour au contraire des autres "grandes personnes" de la maison prises dans leurs propres problèmes. Seulement, des années plus tard, il est désormais impossible pour Cuarón de la considérer comme telle. Quelles étaient les aspirations de Cleo ? Comment a-t-elle dévoué sa vie à un monde auquel elle n'appartiendrait jamais ? Quel était son regard sur sa famille d'employeurs ? Qui était-elle vraiment en définitif ?
    Avec ces interrogations, le personnage offre ainsi une opportunité en or à Cuarón de revisiter sa jeunesse d'un point de vue qui lui apparaissait si proche à l'époque mais dont il ne peut ignorer la part étrangère aujourd'hui.

    Cette forme de distanciation dans l'intimité est bien entendu permanente à l'écran par ce choix de dessiner la plupart du temps cette chronique intime en plans-séquences d'une beauté incommensurable donnant des allures de véritable fresque au quotidien de cette famille. Cleo y est omniprésente, certes, mais, dans la foule de détails à l'écran traduisant le caractère autobiographique méticuleux de son auteur, elle apparaît toujours en retrait de ce monde : de façon évidente lorsque les parents la ramènent sans cesse à sa condition de bonne quand elle approche d'un peu trop près de leur intimité mais aussi grâce à la profondeur de champ de chaque image où Cleo n'est qu'une sorte de point mis en relief, presque en décalage constant avec ce qui déroule dans un ensemble plus vaste où elle n'a pas vraiment sa place (l'unique fois où elle semblera réellement en osmose avec le décor sera celui de cette hacienda au petit matin lui rappelant le cadre d'un temps passé).

    Cette impossible réconciliation avant tout d'ordre sociale est pourtant mise à mal quand le destin de la mère de famille se met à suivre un cheminement parallèle au destin de Cleo. Délaissée par un mari fuyant ses responsabilités et dont la difficile rentrée en voiture dans sa propriété lors de sa première apparition laisse peu de place au doute quant à sa future disparition du tableau familial, la mère se retrouve en plein désarroi et ne cesse de le manifester plus ou moins ouvertement à diverses occasions. Dans le même temps, le petit ami de Cleo la fuit, littéralement, lorsque celle-ci lui annonce sa grossesse au cours d'une séance de cinéma ("La Grande Vadrouille"). Dans leurs solitudes respectives devant un avenir inconnu, les deux femmes cohabitant sous le même toit devraient logiquement se retrouver pour se soutenir. Hormis une réelle bienveillance (notamment financière) de la famille à l'égard de sa bonne, il n'en sera rien.

    Face à la tristesse extravertie de la mère, celle de Cleo restera silencieuse, traduisant une force de volonté insoupçonnée (symbolisée avec humour et poésie lors d'une séance d'entraînement d'arts martiaux en plein air), le seul moment où la jeune femme fera tomber le masque sera justement lorsqu'elle s'ouvrira à sa patronne pour lui révéler sa grossesse. Cette rare respiration entre les deux femmes se traitant d'égale à égale restera sans suite. Toutes deux préféreront suivre des voies différentes (mais toujours parallèles) pour s'émanciper au gré d'événements où le chaos et le hasard des coïncidences ne feront souvent plus qu'un. Pour l'une, la douleur de la trahison et de la séparation fera place à une reprise en main de son destin, pour l'autre, l'épreuve terrible d'un accouchement fendillera définitivement sa carapace. Il faudra le spectre d'une nouvelle tragédie pour que, du fracas des vagues, le vrai trait d'union entre ces deux femmes se dévoile lors d'une scène absolument déchirante où, enfin, Cleo laissera échapper l'ampleur de sa peine l'espace de quelques secondes. Ce ne sera pas suffisant pour détruire le rempart bâti par des années de différenciation de classes sociales comme en témoignera le retour à la normalité des derniers instants mais il sera impossible de ne pas y déceler la naissance d'une nouvelle famille, recomposée, plus forte, où Cleo est devenue et considérée comme un membre à part entière... sous le regard d'un dernier avion dans le ciel.

    En plus d'être une déclaration d'amour poignante d'Alfonso Cuarón aux femmes qui l'ont élevé, "Roma" est probablement un des sommets de cinéma de cette année 2018. Rappelant forcément en termes d'intelligence d'approche le retour aux sources tant recherché par les cinéastes d'une grande époque aujourd'hui révolue, le film est une espèce de tour de force esthétique nous mettant dans un état de fascination continu devant la richesse de plans où un sens inné du cadrage, la photographie, les éclairages et ce jeu presque perpétuel entre les strates qui les composent font alliance pour provoquer de véritables orgasmes cinématographiques. Non seulement, "Roma" est absolument magnifique de bout en bout mais tout cela est construit au service de ce voyage d'une durée d'un an dans la mémoire d'Alfonso Cuarón et la manière dont il a choisi de nous le faire partager à travers les yeux du personnage incarnée par la révélation Yalitza Aparicio, désarmante de naturel. Un chef-d'oeuvre ? Oui, n'ayons pas peur des mots.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 097 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 15 décembre 2018
    Bon on va pas se mentir, ce film est une immense arnaque. On se demande comment il a pu obtenir un prix à Venise. On entend ici et là que son pote Del Toro lui a refilé par amitié, mais il y a surtout dû y avoir des pots de vin... C'est pas possible autrement. Netflix a mis le chèque sur la table histoire de faire croire qu'ils avaient une exclusivité de malade... En fait j'ai juste vu un film tout pourri, sans aucun intérêt.

    Ce qui me met sur la piste des pots de vin c'est que tout le monde parle du film, on a de la pub partout, des articles de presse élogieux...

    Franchement dès le premier plan ça commence mal, on cible déjà tous les défauts du film : sa rigidité, son manque absolu de vie. On voit le sol d'une maison se faire laver, le générique défile, on voit de l'eau se faire jeter sur le sol et donc sur le générique... les mots ne bougent pas... ils restent là statique, comme si ce qui se passait sur l'image n'avait aucun intérêt... C'est vrai qu'il est joli le carrelage, mais il n'a aucun intérêt... comme le film...

    Le film est une succession de lents panoramiques rigides (je vais être honnête il n'y a pas que ça, mais il y en a beaucoup trop). On se croirait un dans un des Paranormal Activity où l'innovation de l'épisode c'était de mettre la caméra sur un truc qui pivote... Ben là c'est pareil. Je suis désolé mais je ne peux pas y croire, il n'y a aucune vie là dedans... Je m'explique, lorsque, au hasard, Orson Welles fait un plan séquence, sa caméra suit un personnage qui vit sa vie, sa vie n'est pas limitée par le cadre, par ce qui est filmé, il perd un personnage pour en suivre un autre avant de retrouver le premier qui a mené sa vie. Là chez Cuaron la vie est contenue dans ce cadre, dans ce panoramique, c'est d'une tristesse. Comment croire à cette famille si la mise en scène inintéressante nous raconte qu'elle est morte, qu'il ne se passe rien, que ce n'est pas intéressant, que c'est faux.

    Il n'y a ici aucune maestria, il n'y a rien, si ce n'est un technicien qui fait de beaux plans bien calibrés, avec des acteurs qui sont là où il faut quand il faut, qui disent leur texte mais où l'émotion est absente...

    Donc forcément s'il n'y a pas de vie dans cette maison pleine de gosses, ben c'est vite chiant... Surtout que tout ça ne dit rien, ne raconte rien de bien fou... C'est une famille bourgeoise mexicaine vue par la bonne de maison... on a déjà vu ça, c'est pas original... Le pays dans lequel ça se passe l'est éventuellement... Mais franchement, si c'est pour ne rien dire, ne rien en faire, que cette tranche de vie n'arrive ni à être émouvante, drôle, triste ou je ne sais quoi, ben pourquoi me montrer ces pions qui font bien gentiment ce qu'on leur dit de faire ?

    Et puis tout ça a un côté prétentieux, le noir et blanc, le fait que ça soit vraiment lent, appeler son film Roma alors que RIEN dans le film n'explique pourquoi il s'appelle comme ça (faut lire le résumé pour comprendre que Roma est un quartier à Mexico).

    Je ne comprends pas comment Cuaron fait pour tomber dans ce piège là, d'habitude c'est limite l'excès inverse, c'est trop virtuose, la caméra en fait dix fois trop pour être honnête (dans Gravity) et là il n'a absolument pas trouvé le juste milieu.

    En plus ça dure plus de deux heures... bordel... deux heures quinze... pour rien raconter... montrer une scène d'accouchement très jolie, mais peu crédible... Alors ouais on a un mec à poil qui fait du kung fu... mais c'est même pas drôle ou vivant, on ne sent même pas une complicité avec la fille qui regarde ce triste spectacle... C'est d'une froideur totale... Comment veux-tu que je m'intéresse à ça alors que les personnages eux-mêmes se sont désintéressés de ce qui se passe dans le film...

    Le pire dans tout ça c'est que ça n'a même pas la beauté de l'austérité que peuvent avoir certains films...

    Je ne vais pas y aller par quatre chemins, c'est juste une perte de temps.
    FaRem
    FaRem

    8 796 abonnés 9 638 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 décembre 2018
    Cinq ans après l'excellent et impressionnant "Gravity", Alfonso Cuarón est de retour avec un film beaucoup plus simple, plus intimiste et personnel. Pour écrire ce film, le réalisateur s'est tout simplement plongé dans ses souvenirs et nous propose une histoire composée d'événements qu'il a vraiment vécus il y a presque cinquante ans. Selon lui, 90 % des scènes représentées dans le film sont des scènes extraites de sa mémoire. Pour un souci de réalisme, chaque scène du film a été tournée sur le lieu où se sont déroulés les événements décrits ou sur des plateaux qui étaient des répliques exactes des lieux. Alfonso Cuarón, qui est également le scénariste, ne s'est pas arrêté là puisqu'il a caché le scénario à ses acteurs jusqu'au dernier moment pour que leurs réactions soient les plus naturelles possible. Pour tout cela, il n'y a rien à dire, le film est très authentique et naturel presque comme un documentaire tandis que la réalisation est soignée. On a parfois l'impression de voir un tableau animé et avec du son qui a une vraie importance dans certaines scènes. Tout cela est bien joli, mais je dois dire que l'ensemble m'a complètement laissé de marbre. L'histoire sur cette gouvernante, ancrée dans un contexte bien particulier avec les différences de classe sociale et ethnique ainsi que les changements qui avaient lieu dans le pays, ne m'a jamais touché ni réellement intéressé pour être honnête. Je ne pense pas être passé à côté du propos de ce portrait proposé avec ce parallèle entre ces deux femmes que tout oppose et qui sont pourtant égales face à la lâcheté de l'homme. Ce n'est pas tout puisque comme je l'ai dit il y a également le contexte de l'époque et du pays, mais je ne suis jamais rentré dans l'histoire qui n'était peut-être pas faite pour moi. Il y a bien 2 ou 3 moments marquants dans la dernière partie, mais sinon, c'est plat et vraiment banal au niveau du contenu. Je m'en suis presque voulu de ne ressentir aucune émotion ou même empathie pour Cleo qui vit pourtant des choses difficiles. Mais ce n'est que le résultat d'un film trop propre qui ne dégage rien en étant totalement dénué d'émotion, ce qui est autant la faute du format que de la direction des acteurs qui par conséquent ne véhiculent aucune émotion. Au final, c'est beau sur la forme, mais le film est vide et ennuyeux à la longue. Décevant.
    Naughty Doc
    Naughty Doc

    920 abonnés 439 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 décembre 2018
    5 ans après la claque visuelle au cinéma que fut "Gravity", Alfonso Cuaron revient avec son récit le plus personnel, fruit de 15 ans de réflexion et de reconstitution de ses souvenirs d'enfance au sein du quartier de "Roma" à Mexico City.

    Le long-métrage, écrit en 3 semaines", nous place de l'année 1970 à 1971 au sein de la vie d'une famille de la classe moyenne dont le couple bat de l'aile.

    S'ouvrant sur un plan de carrelage mouillé (répondant au plan final du film), cette histoire nous est contée de manière originale par le biais de Cleodegaria "Cleo" Guttiérez, la domestique de la maison.

    D'entrée de jeu le film surprend par sa narration et sa caméra flottante, observant tel un œil omniscient les moments de vie qui parcourent cette demeure, recrée à 70% via les souvenirs qu'a Cuaron de sa maison d'enfance.

    Scènes de jeu entre les 4 enfants, conversations à la volée entre Sofia la mère et Antonio le père, préparation des repas par les domestiques...autant d'évènements peu palpitants sur le papier sont capturés via le regard aiguisé de Cuaron, à coups de longs plans aux mouvements amples et calculés à la seconde près, ou encore via des plans-séquences de génie.

    En faisant connaissance avec Cléo et sa vie, le spectateur est rapidement familiarisé et attaché au personnage. Il faut bien sûr noter que cette empathie (en plus de cette dramaturgie visuelle) est boostée par le jeu impeccable de son interprète, Yalitza Aparicio, apportant un jeu plein de douceur, de retenue et de pureté (c'est d'autant plus incroyable sachant qu'il s'agit de son premier rôle). Son personnage est calme, timide et veut faire son boulot le mieux possible, tout en essayant à concilier ses évènements de vie personnels. L'actrice est fantastique, et devant la caméra du réalisateur, nous transmet un nombre incroyable de sentiments par un seul regard (sa meilleure amie a également été engagée pour jouer la 2e domestique, toujours dans ce souci d'authenticité).

    Se basant sur les informations de "Libo", sa réelle nourrice avec qui il a gardé contact encore aujourd'hui, Cuaron dresse le portrait intime d'une femme qui est l'épicentre fonctionnel et le pilier du foyer familial.

    Se faisant, "Roma" est une expérience sensorielle où chaque plan méticuleusement composé a une signification, et une invitation au spectateur de réellement vivre ces moments, que ce soit une danse dans une hacienda, une sortie champêtre dans les bois ou encore un feu de forêt à l’orée du Nouvel An.

    Aù-delà de cette promesse de cinéma des sens (où même le sound design apporte une vraie spatialité), Cuaron poursuit son exploration de la maternité (comme ses 2 derniers films "Gravity" et "Children of Men"), du deuil, de l'élévation spirituelle et l'acquisition d'une maturité émotionnelle (à l'instar de "Y Tu Mama También", via une utilisation similaire de la plage ou encore une scène cathartique de dîner).

    Séparation d'un couple, début d'une relation amoureuse, grossesse de Cleo..autant d'évènements en apparence anodins vont rentrés en collision et altérer de manière significative le chemin de nos personnages.

    Cuaron cherche ni plus ni moins qu'à nous faire ressentir ses émotions, ses moments, et capture tout l'humanité qui découle de l'expérience de chacun.

    Un travelling dans une rue, une forêt, un terrain d'entrainement,une salle de cinéma...chaque image imprime la rétine via une photographie en 65 mm parfaite et cristalline (le réalisateur passe pour la 1e fois au poste de chef opérateur). Le noir et blanc pourrait exercer une distance avec le propos, mais trouve tout son sens dans la volonté de transmettre des souvenirs lointains, tel un album photo ultra immersif (le réalisateur déclare que 90% des séquences découlent directement de son esprit).

    Sous cet enrobage d'intimisme pur, le long-métrage n'hésite pas à aller vers le terrain du commentaire social, de manière subtile, en montrant par exemple la révolte du mouvement étudiant et le massacre du Corpus Christi qui en découle, ainsi que la lutte des classes et la fracture sociale qui s'est opérée au Mexique (thème déjà présent par le passé dans la filmographie du réalisateur

    Sous ce regard qui confère même à la poésie et le lyrisme pur (via des séquences lourdes de sens comme cette scène monumentale avec un gourou, véritable point de basculement où Cleo et le film trouvent leur équilibre), Cuaron renvoie au cinéma italien et mexicain des 70's. Chaque cadre déborde de vie et de figurants, à se demander comment une telle prouesse est possible. On avait pas vu un travail si élaboré et perfectionniste depuis Michael Cimino et sa Porte du Paradis.

    Si le cinéma est d'abord un art visuel, "Roma" en est sans doute un des plus beaux représentants, alliant à la perfection l'art et le réalisme.

    Rare sont les films où la barrière de l'écran s'efface pour réellement nous faire vivre une expérience humaine, et Cuaron réussit ce tour de maître du début à la fin, d'un sol mouillé à un ciel immaculé, d'un champ ensoleillé jusqu'à une plage déchainée, d'un hôpital bondé jusqu'à un final inoubliable à la puissance émotionnelle qui confine au chef-d'oeuvre.

    Un grand film

    5/5
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 décembre 2018
    Un film tellement touchant !!
    Représentatif des années 70,
    En noir et blanc, il donne plus de volume à ce film.
    Un très bon moment cinématographique
    StoRmEy
    StoRmEy

    13 abonnés 62 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 février 2019
    Vibrant, apaisant et brutal parfois, Roma est un petit bijou qui permet à Cuaron de faire (re)vivre une autre époque, un autre pays, un autre cortège de personnages et surtout un autre format cinématographique que ce que l’on a l’habitude de voir ces derniers temps. Petit regret que ça ne sorte pas en salles, même si il conviendra de saluer une telle audace que de se cantonner à Netflix pour finir avec un paquet de récompenses et de félicitations. Du grand cinéma, cadré avec une minutie éblouissante, une grande sensibilité et inventivité qui n’ont rien à envier à Gravity ou un certain film avec Clive Owen... EDIT 26/02/19 : Très mérités ces oscars monsieur Cuaron et pour le "Meilleur film" on vous attend au tournant pour les années à venir
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    705 abonnés 3 059 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 septembre 2019
    Sur un sol extérieur recouvert d’eau de ménage se réverbère le ciel telle une fenêtre blanche traversée langoureusement par un avion. Tout est déjà là, dans cette ouverture merveilleuse : nous regardons les étoiles et l’évasion qu’elles nous évoquent depuis son reflet terrestre, entre deux crottes de chien. L’avion c’est le désir féminin d’échapper à sa condition. Mais rien n’y fait. Nous demeurons enracinés, terriens. Roma c’est la lecture en miroir d’Amor, et dans cette inversion nous trouvons les échos de l’amour impossible. L’homme est défaillant, dangereux, destructeur ; il brise les ménages, désacralise les symboles au point de cacher son alliance sous ses caleçons ; il menace l’union, ne serait-ce que par sa fuite, ne serait-ce que par cet énorme crabe qui semble convoiter les jeunes mariés ou la barre de kung-fu agitée comme phallus dominant. La femme se doit alors de porter la maison à la manière de ce professeur en position méditative, les deux bras croisés au-dessus de la tête pour former un toit, une jambe pliée sur l’autre pour incarner le déséquilibre apparent : pourtant l’ensemble tient, le corps porteur ne chute pas, tout est une question de volonté. La vie va au gré des vagues au risque de noyer les plus jeunes heureusement sauvés par la mère ou, ici, par son substitut maternel – l’une porte le deuil de son union devant l’Eglise, l’autre dans le lit d’un absent. Une même leçon à tirer : la solitude, partout régnant. Peu importent le statut, le rang. Sauf qu’au lieu de s’y engouffrer, la femme choisit la lutte bien que demeurant cloîtrée dans sa condition comme les sont les oiseaux dans la cage ou le chien dans le hall d’entrée. Car c’est au cœur de l’espace familial que la mère gagne les sommets, disparaît dans le soleil pour ne laisser derrière elle que le bonheur d’une reconstruction à entreprendre, encore et encore, au gré des vents et des marées. Une œuvre bouleversante à la photographie démentielle.
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