Vu dans l'avion hier. Revu juste après la fin du générique, dans le même avion, hier. Hier, dans le même avion revu la moitié seulement (car le voyage n'était pas assez long). J'ai hâte de voyager en sens inverse pour le revoir 3 fois de suite en entier.Vous l'avez compris, je suis amoureux de ce film à en avoir mal au ventre. Je vous dévoile mes secrets comme Blue et Jacques, protégé par l'anonymat et je n'ai pas peur d'affirmer que ce film est un pur chef d'œuvre. Pas d'un point de vue cinématographique (je n'ai pas les compétences pour en juger), mais par ses thèmes principaux :
- celui de l'homosexualité portée secrètement plusieurs années
à en avoir "le souffle coupé"
,
- celui la double vie constante tant que le secret n'est pas révélé, avec les faux-fuyants constants et les lâchetés évidentes
(lorsque le seul gay ayant fait son coming-out est provoqué par les deux connards homophobes de service, le héros n'intervient pas)
,
- celui de la sempiternelle interrogation "le gars sur lequel je flashe est-il bien gay?",
- celui de la terreur d'être découvert et de supporter le regard sur soi,
- celui de se demander si les autres vont changer la nature de la relation quand ils sauront,
- celui d'oser assumer qui l'on est, pas seulement face aux autres, mais face à soi quand les autres seront au courant,
- celui du cauchemar des réseaux sociaux utilisés par des personnes inconscientes
("oh ! je ne me serais pas douté que ça aurait eu ces conséquence de balancer ton secret!")
,
A ces quelques thèmes, j'ai envie d'ajouter que j'ai bien apprécié :
- les belles et vraies relations entre amis
(même ceux que l'on trahit par crainte du chantage)
, entre membres de la famille,
- des personnages vivants et puissants,
- des scènes extrêmement émouvantes,
- des acteurs et actrices convaincants,
- des personnages gays qui ne sont pas clichés une seule seconde,
- un scénario exemplaire d'alternances, avec un rythme de narration qui ne laisse pas de temps morts.
La seconde partie est d'une force incroyable : la descente au fond du gouffre et la remontée royale vers la lumière, jusqu'en haut de la Grande Roue, portée par un acteur habité par ses faiblesse puis sa force qui m'ont fait pleurer à chaudes larmes
Je suis un fan de 61 ans qui a fait son coming-out à 21 ans, sans trop de dégats (sauf avec mon père qui m'a repoussé violemment mais qui est revenu par la suite vers moi avec des excuses), et je me sens en phase complète avec ce que vit Simon. Ce film me fait chaud au cœur, à l'esprit, à l'âme, à ma vie. Merci infiniment !