Sur l'affiche on peut lire "un suspense total" et comme si ça ne suffisait pas dans l'exagération , il est ajouté "un thriller proche de la perfection". Rien que ça....
Je ne pense pas être devenue, au fil des années, complètement blasée, désabusée et hermétique à tout mais après avoir vu ce prétendu "thriller proche de la perfection", alors que je voulais voir simplement un bon "thriller", j'ai l'impression surtout d'avoir été quelque peu dupée car ce "thriller", c'est surtout pour moi un énième biopic du genre. Je précise que je n'avais rien voulu lire sur le film avant de l'avoir vu.
En effet, comme "Les crimes de Snowtown" de Justin Kurzel était un film australien retraçant l'histoire de John Buntin, "Love Hunters" semble retracer d'assez près (euphémisme) l'histoire du couple que formèrent dans les années 1980 David et Catherine Birnie en Australie (à l'exception de la fin du film qui me semble être le seul moment de "libre adaptation" de l'affaire).
La mère du réalisateur Ben Young est auteur de romans policiers. Comme il l'a dit lui même, elle lui a souvent fait lire des livres parlant d'authentiques affaires criminelles (dont elle s'est inspirée pour ses propres romans).
Ben Young a développé ainsi son intérêt non pas pour les tueurs en série mais pour les femmes meurtrières qui, elles, en arrivent à des "passages à l'acte" monstrueux pour "des raisons bien plus complexes que les hommes".
Il a voulu réaliser avec "Love Hunters" un thriller avant tout psychologique, pour "démontrer" essentiellement jusqu'où la dépendance amoureuse toxique (dix fois plus que fusionnelle) peut conduire des femmes qui sont plus encore sous domination que sous "seulement" influence.
L'analyse de la psychologie des personnages, surtout celui d'Evelyn , je conviens qu'elle aurait pu être intéressante, en effet, au sens littéral du terme et ce sans essayer de jouer les experts psychiatres en criminologie.
Toutefois, si Ben Young voulait, à en croire ses interviews, surtout exposer la complexité ô combien "trouble" d'Evelyn, et si le spectateur comprend l'ambivalence de cette femme, certes "bien cinglée" mais beaucoup moins que son compagnon (ce que Vicky va elle même vite piger et dont elle va profiter aussi) il ressort que du film, cependant, beaucoup de spectateurs ne retiendront que les scènes visant à les mettre mal à l'aise, de manière même "insoutenable" pour certains alors que la caméra, elle, ne filme rien qui pourrait faire cataloguer le film dans la catégorie "horreur" (surtout quand on le compare à d'autres).
Il est vrai que ce qui n'est que suggéré est souvent bien plus efficace pour incommoder et troubler le spectateur que ce qui est justement filmé.
Or, et c'est bien ce qui m'a le plus dérangée, fut que ce réalisateur qui n'a pas voulu d' images choquantes (aucune outrance macabre) pour que son film ne soit surtout pas catalogué dans les films d'horreur a tellement abusé des hurlements (même en hors-champ) que le résultat fut finalement "pire", je crois, pour bon nombre de spectateurs.
La preuve en est que les spectateurs (du moins pour beaucoup d'entre eux) ont écrit que "Love Hunters" les avait "perturbés", "oppressés", même stressés.
J'ai trouvé l'ensemble "bancal", avec, en plus, des ralentis à outrance qui m'ont agacée plus qu'autre chose.
Bref, le résultat de l'ensemble donne, en gros, une réalisation plutôt appréciée par certains ou alors carrément qualifiée d'indigne et de méprisable par d'autres. Une fois de plus, les goûts et les couleurs.
Mes quatre étoiles sont pour l'interprétation des acteurs. A ce niveau là, je ne trouve rien à critiquer.
Stephen Curry dans le rôle de John s'en sort vraiment bien et interprète de manière très juste cet homme à l'apparence plus que banale en proie à des démons incontrôlables.
C'est le jeu de la jolie blonde Emma Booth, que j'avais dernièrement vue dans la série "Glitch", cette fois-ci dans le rôle de la brune Evelyn que j'ai trouvé absolument bluffant. Elle figure à nouveau au casting du dernier film de Ben Young, à savoir "Extinction".
Ashleigh Cummings, quant à elle, m'a d'autant plus surprise en interprétant de manière convaincante le personnage de Vicki qu'elle restait uniquement pour moi la douce et gentille "Dorothy "Dot" Williams, la dame de compagnie (et amie) de Miss Fisher dans la série australienne "Miss Fisher enquête".
Pas un film ni médiocre ni bien sûr totalement insignifiant mais trop "inégal" pour m'avoir séduite.