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WutheringHeights
109 abonnés
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4,0
Publiée le 14 avril 2017
Très court (59 minutes), le film est toujours d’une étonnante densité, alternant séquences quasiment oniriques et prises de parole face caméra. Un film aussi surprenant que ses protagonistes.
Simon et Sifredi sont frères. Vincent Pouplard les filme dans leur marginalité. Pas comme des bêtes sauvages menaçantes, mais comme des hommes tout simplement.
Il y a deux façons de recevoir ce documentaire anticonformiste.
La première est d'adhérer à ses partis pris radicaux. Vincent Pouplard - qui poursuit une collaboration nouée avec la Direction de la protection judiciaire de la jeunesse - ne livre pas un film à thèse dont ses deux protagonistes seraient les cobayes. Il choisit au contraire de les filmer tels qu'ils sont, dans un squat, dans la forêt où, l'été venu ils construisent une cabane. La caméra du documentariste se fait volontiers vagabonde, oublie ses sujets pour filmer la lumière dans laquelle ils vivent. Le résultat est déroutant. La paisible marginalité de Roman et Sifredi est tout sauf misérable ou menaçante. Elle résonne comme une hymne à la liberté et à l'anarchie.
La seconde est de se lasser bien vite - même si ce moyen métrage ne dure que cinquante neuf minutes - des images esthétisantes, de l'absence de scénario et surtout de ces deux slameurs quasi-analphabètes qui se prennent pour Rimbaud ou Thoreau parce qu'ils se sont construit une cabane en ânonnant des vers.
Vincent Pouplard a réalisé pendant plusieurs années des ateliers cinéma avec des jeunes pris en charge par la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Pendant ces séances, le cinéaste s’est intéressé à leurs comportements dans la société mais aussi leurs sentiments et l’image qu’ils souhaitent refléter. Les jeunes criminels sont fréquemment cantonnés au même profil dans les médias. Souvent floutés, l’accusation prime sur l’humain. C’est dans l’objectif de montrer l’humain avant tout que Vincent Pouplard a réalisé ce documentaire. Pas comme des loups suit donc un groupe de jeunes en marge de la société et plus particulièrement Roman et Sifredi, deux frères jumeaux. Les adolescents prennent de la drogue, volent, font tout un tas d’actes répréhensibles, mais surtout ils s’aiment et se débrouillent ensemble. Souvent en échec scolaire suite à leur passage dans le milieu carcéral, ces garçons sont rejetés de la société et le cinéaste porte un regarde presque poétique en mettant de côté leur noir passé et pose sa caméra dans la nature où la meute se rassemble habituellement. Pas comme des loups est souvent contestable du fait qu’il idéaliserait presque la condition de ces loups qui apparaissent comme des victimes. Mais la mise en scène atypique en fait un documentaire unique. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Un regard différent sur deux jeunes dans une trajectoire de vie hors des sentiers battus nous permet de juste écouter sans jugement et finalement de nous interroger sur notre propre parcours et notre rapport à la liberté. On sort de la salle le cœur rempli et la tête pleine de réflexions. Un hymne à la tolérance !