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Cinememories
481 abonnés
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3,5
Publiée le 26 septembre 2022
Le britannique Richard Eyre fait appel à la bonté et à la sensibilité des spectateurs, dans une cour où la vie d’un enfant est en jeu. Après de longues années d’errance entre les productions de l’opéra et quelques tentatives d’amorcer une carrière riche en poésie, il hérite enfin d’un scénario poignant. Adapté du roman de Ian McEwan, le metteur en scène sublime son actrice vedette et saisi le cœur de ceux qui veulent bien s’intéresser à un cas relevant de la fois et de la raison. Le dilemme est sévèrement discutable et on en profite pour juger nos sentiments les plus profonds, si bien que l’on abandonne l’idée du facteur rigide de la justice.
Juge de la Haute Cour d’Angleterre, Fiona Maye (Emma Thompson) défile devant de nombreuses affaires dont l’issu réside dans les textes de loi, dans les droits civiques. Elle tranche avec aisance et assurance ses dossiers avec une objectivité remarquable. Cette force d’opposition et de proposition font de ce personnage un symbole féminin fort, où la sensibilité sera sa seule faille et deviendra la seule cicatrice apparente qu’elle veuille bien reconnaître. Elle aura beau être rigoureuse dans son travail, mais à domicile s’il est encore possible de l’appeler ainsi, elle n’entretient pas correctement la flamme conjugale. Son mari, Jack (Stanley Tucci), le souligne en permanence, reflétant ainsi les faiblesses de sa personnalité. Elle est dorénavant une femme d’âge mûr dont les passions sont limitées et dont les émotions sont réprimées par l’objectivité de son emploi qui la prive de liberté créative. Elle ne fait que suivre des procédures, comme elle suit des partitions. Ce n’est pas une façon de s’épanouir et on nous le fait comprendre dans une toute nouvelle complicité qui changera sa manière d’aborder les mœurs.
Témoin de Jéhovah dans l’âme, Adam Henry (Fionn Whitehead) est malade de la vie et de sa foi. Le sujet est durement introduit par des citations très radicales, mais qui entretienne un certain savoir, incompris par la population. Les valeurs de cette croyance ne font pas pour autant un objet d’étude approfondi, mais on s’en sert habilement pour nous diriger vers une rencontre qui brisera la conventionnalité. Comme une cerise sur le gâteau, le film apparaît comme un signe d’espoir sur les écrans, laissant entendre que l’on peut accomplir autre chose que des drames qui recyclent les thèmes de la dépression et des conflits internes que l’on transport en soi. Malheureusement, le récit peine à rendre intéressante la relation qui existe entre ces deux êtres d’exception. On fait l’impasse sur un brin d’émotion qui aurait pu aboutir sur un dénouement plus marquant. Le développement reste tout de même source d’inspiration et cela ne fera qu’alimenter nos interrogations quant à la structure d’une famille qui se déchire ou qui tente de se reconstruire.
Là où « My Lady » (The Children Act) réussit son tour de force, c’est dans la maîtrise de la subjectivité dans la mise en scène. On jongle sur les différents points de vue des personnages avec une telle subtilité que s’en est bluffant. Et quand bien même le scénario reste maigre en comparaison des moyens techniques employés, c’est bien sûr à l’intensité d’entrer en scène et de nous séduire par le biais de la tendresse et d’un amour inconditionnel pour chaque victime de cette dramaturgie. Et en plus de souligner un formidable portrait de la femme et du chaos qui la guette, le discours est sublimé par une proximité sincère entre l’enfant et l’adulte, deux conditions que tout oppose et qui se complètent.
Un film captivant qui aurait pu être ennuyeux mais grâce à l'intelligence du réalisateur ce film nous touche, nous émeut. Une interprétation magistrale Emma Thompson dans le rôle de cette juge femme forte mais qui peu à peu va se dévoiler un plus fragile que l'on imagine.
Coup de cœur pour ce film avec une Emma Thompson qui incarne une juge pour enfants, très impliquée dans son métier et délaissant son couple. Le seul loisir qu'elle s'octroie, c'est pour jouer du piano et accompagner un collègue qui chante. Sinon, les affaires qu'elle traite réclament beaucoup d'implication et d'humanité car ce sont des cas difficiles. Justement, elle a une décision délicate à prendre face à une famille de témoins de Jéhovah qui préfèrent voir mourir leur fils unique plutôt que d'accepter une transfusion de sang qui le sauverait de sa leucémie. Pour être à la hauteur, sans se précipiter, elle prend la décision inhabituelle pour une juge, de consulter l'adolescent concerné à l'hôpital pour ensuite, statuer sur son sort. Le jeune va l'impressionner et ce sera réciproque. Tout va s'enclencher à partir de là et la vie de cette juge ne va plus être la même. Le film évite tous les pièges et le jeu d'Emma Thompson est parfait pour que l'on comprenne cette confusion des sentiments. Comme le nom du film l'indique, la centration est sur elle tout le temps pour nous faire comprendre ce qu'elle éprouve, ce que lui dicte son éthique professionnelle mais aussi des sentiments enfouis de mère qui ne l'a pas été. Elle y arrive parfaitement et, par son jeu subtil, nous fait partager ses émotions. Magnifique de non-dit.
Peu accrocheur au départ par sa lenteur et ses tergiversations, ce film que l’on attend dur et technique se déroute complètement pour nous livrer un drame romantique. Emma Thompson réalise une magnifique prestation en juge tiraillée entre rigueur, éthique, déception et passion.
Contrairement à d'autres films la bande annonce ne dit pas tout. J'ai été ému, j'ai ri. Je suis Emma Thompsonphile. Sa voix, son charme, son jeu évidemment. Je suis sa carrière depuis beaucoup de bruit pour rien que j'avais vu ado. Je recommande ce film.
De Richard Eyre (2018). Un film aussi fort qu'intimiste sur à la fois le parcours d'une juge pour enfant comme celui d'une femme face à elle même. La force du film est de nous balader dans une multitude de sentiments cotradictoires avec ne force emplie de grande finesse. Le film parle de droit de l'enfant mais aussi et surtout d'éthique, de déonthologie (de la justice autant que celle de la médecine) et de religion travers de plusieurs points de vue. Celui d'une simple croyance comme celui du respect de la liberté de coire et donc de respecter les principes de sa croyance. La puissance de jeu notamment d'Emma Thomson est incroyable. On voit les grandes comédiennes comme les grands comédiens à leur visage, aux émotions qui les traversent . Emma est exceptionnelle dans son rôle. Pour autant il y a aussi la prestation tout aussi forte, juste et surtout troublante (et émouvante) à bien des égards de Fionn Whitehead , un jeune mais brillant comédien en devenir ! L'autre intérêt et non des moindres du films est de nous faire sentir l'autre justice , la justice de tous les jours au plus près de la vie des gens ! Passionnant . Bravo !
Une histoire prenante avec une immense interprétation de son actrice principale Emma Thompson qui porte presque entièrement le film sur ses épaules. Ce long-métrage nous rappelle comme le cinéma anglais à encore de belle choses à nous raconter et ce de manière qualitative , sachant nous captiver tout en prenant le temps de dérouler l'intrigue. Si on cherche une petite critique, ça pourrait être le fait de ne pas assez creuser les personnages, notamment dans cette communauté des témoins de Jèhovah, afin de mieux comprendre leurs règles et principes, mais il est vrai que ce n'est pas le sujet principal du film...
Ce film, notamment la première heure, est passionnant. Mené d'une main de maître, si j'ose dire, E. Thompson démontre encore une fois son grand talent lorsqu'elle incarne cette juge dévouée, autoritaire et ferme, mais juste aux affaires familiales. S. Tucci, en mari délaissé est aussi très bon, comme toujours dans ce rôle, où il joue le "méchant". Le film nous fait poser des questions, celles de la justice, la justice légale vs. la justice morale peut-être, la religion et ses rites, et le fait que cette dernière est séparée de l'état et de la vie sociétale et juridique, mais sans pouvoir s'empêcher de s'y immiscer. De plus, le film nous jette à la figure notre vie, celle du couple, avec ou sans enfant, celle de la vie professionnelle vs. la vie personnelle. Tout est fin et subtil. Bref, c'est un film poignant, fort et rempli d'émotions, qui ne verse jamais dans le pathos.
Tirons notre révérence à la remarquable Emma Thompson, grande et émouvante. My Lady a consacré toute sa vie à défendre des affaires familiales épineuses, en particulier les mineurs. Comme elle le décrit si bien, son tribunal est un lieu de Loi et non de Morale. Toute sa vie, elle l’a passée dans les clous de la Loi. Au prix de son couple et d’une maternité qui n’a jamais vu le jour. Puis une affaire se présente, et là, elle va sortir des clous et se retrouver confrontée à Loi versus Foi, rationnel versus irrationnel, rigueur versus émotion, cadre versus impulsion. Bref la Vie versus la Mort, autant physique que morale. Ce jour sera un tournant dans sa vie, sans même qu’elle s’en rende compte. Il est aussi question de sincérité, les différents protagonistes exprimant leurs pensées et sentiments. Quand ils en ont conscience, mais encore faut-il qu’ils en aient conscience… Emma Thompson et Fionn Whitehead (jeune, frais, précoce, fougueux, romantique) forment un duo étonnant et touchant. Stanley Tucci est le mari dans l’ombre depuis plus de 30 ans. Une mention toute spéciale pour Jason Watkins qui interprète l’attachant assistant de My Lady, tout en dévouement, discrétion et candeur. Sur fond d’une très balade irlandaise.
Excellent film qui pose la question de la liberté de religion, des sectes, et du Droit à vivre et à être sauvé par la Médecine. Magistralement interprété, ce film est assez bouleversant.
Quel ennui ce film. Un vrai film pour le 4e âge qui d'ailleurs était fortement représenté dans la petite salle. Il ne se passe rien d'intéressant, rien d'imprévisible et les (trop) longs plans sur le visage de l'actrice principale ne font qu'alourdir l'histoire. A moins d'avoir Alzheimer on a vite compris l'intrigue ou à défaut d'intrigue on a cerné le sujet au bout de 20 minutes. Pas de ressorts, pas de montée en puissance, pas de tension émotionnelle. Et le maquillage mal réalisé rajoute 15 ans de plus à l'actrice principale. Quand au jeune acteur, il m'a paru surjouer et n'a pas réussi à me convaincre. Une fin en eau de boudin pour clôturer un film bien insipide. Allez voir "Woman at war", un film bien meilleur que cette camomille sans saveur.
My Lady est tout ce que l'on peut attendre d'un beau drame à l'anglaise, sans démonstrations larmoyantes ni renforts de violons. Résultat : cela marque bien davantage les esprits, surtout s'il s'agit comme ici d'un cas de conscience à la fois humain et moral... Cette juge qui connais des déboires dans son couple sans enfants, comment pourrait-on s'imaginer un seul instant qu'il n'y ait pas de transfert affectif face à l'affaire difficile qui implique la décision de laisser mourir ou forcer à vivre un jeune homme ? D'autant plus quand ce dernier la prend tour à tour pour une mère, une messie, voire une amante... Étonnant, parfois dérangeant (sans jamais être choquant) et poussant toujours à la réflexion du "qu'aurais-je fait à sa place ?", le scénario est brillant et rend bien hommage au roman dont il est tiré. Emma Thompson nous offre une interprétation mémorable, très touchante et pourtant tout en retenue, d'un personnage facilement identifiable par chaque spectateur. Plus en retrait, Stanley Tucci divise un peu plus les avis entre l'envie qu'il en fasse plus au niveau de l'émotion (son personnage est tout de même en proie à une crise existentielle, ce que rend davantage visible Thompson), et l'envie de saluer sa discrétion pour laisser briller la Lady. Les seuls reproches, subjectifs, sont quelques baisses de rythme au milieu du film, et un final qui aurait pu être plus percutant. Mais il n'en reste pas moins que My Lady est un film intelligent, qui nous questionne sur nos propres agissements, jamais superficiel et très bien interprété.