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P. de Melun
57 abonnés
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3,5
Publiée le 1 mai 2024
C’est un pan méconnu et peu glorieux de l’histoire de la Suède qui nous est conté au travers de « Sami, une jeunesse en Laponie ». En effet, Amanda Kernell propose une réflexion bouleversante sur un racisme méconnu, celui de la culture et de l’identité des Samis par la bourgeoisie suédoise. Ce premier long métrage, sage dans sa mise en forme, s’attache à explorer les us et coutumes de ce peuple de Laponie tout en racontant l’éprouvant parcours d’une adolescente qui renie ses origines pour s’intégrer à une société qui épouse une certaine normalité. Ce conflit d’identité et la notion d’appartenance nous offrent l’occasion de réfléchir aux valeurs de l’inclusion, la puissance de l’école et de l’éducation qui devraient favoriser le vivre-ensemble. Excellent film donc avec de belles images et une actrice en devenir la jeune Lene Cecilia Sparrok, troublante de vérité et de sincérité.
On pourrait penser que la situation de discrimination du peuple lapon en Suède est une chose lointaine, qui nous concerne peu, et surtout que nous trouvons particulièrement anormale, à l’aune de notre regard bienveillant, cette situation d’exclusion d’un peuple nomade. La réalisatrice parle de l’intérieur. Elle a vécu ces outrages et derrière l’enfance d’Elle, se noue son propre parcours de vie. Le fond interroge, remue, bouleverse. « Sami, une jeunesse en Laponie » engage une réflexion profonde sur nos valeurs d’inclusion, à ces heures où les questions d’insertion, de vivre-ensemble sont si discutées. I met à l’honneur le droit de vivre comme les autres, et surtout puissance de l’école et de l’éducation afin de favoriser le vivre-ensemble. J’ai donc bien aimer ce film.
L'ensemble manque un peu de rythme mais la mise en scène belle et élégante, le récit intelligent, le sujet passionnant et méconnu et l'actrice remarquable nous emportent
Le portrait émouvant d’une d’une jeune femme qui choisit de renoncer à son identité culturelle au profit de son identité personnelle et professionnelle, dans un contexte colonial suédois encore méconnu. Ce premier long-métrage d’une toute jeune réalisatrice, appuyé par la brillante interprétation de la novice Lena Cecilia Sparrok, propose une réflexion universelle (à hauteur d’ados) pleine d’empathie sur l’incurabilité des déchirures morales subies par ceux qui, face à une situation extrême, n’ont d’autre choix que renoncer à leur identité d’origine, pour s’assurer une vie meilleure.
Un film très beau, qui bien qu' éprouvant, est à conseiller. Il nous fait découvrir cette minorité laponne de suède, ostracisée, moquée avant guerre, que l'on tente d'intégrer, mais en la maintenant étrangère à l'élite et à la réussite. .Cette double tension, baignée d'hypocrisie et de non dits, est au coeur du film. Slami tente d'échapper à sa condition, et fait preuve d'un bel acharnement pour tenter de s'opposer aux règles dites et induites, de cette société protestante, corsetée dans ses certitudes. Ce qui frappe, c'est la force de cette gamine, privée de sa jeunesse, luttant avec les quelques armes dont elle dispose pour tenter de se réaliser, d'échapper à sa condition. Elle rejette sa culture Laponne, son nom, son apparence qui, elle l'a compris, la condamne! Toute tendue vers ses objectifs, elle veut poursuivre ses études, en dépit des interdits et des préjugés sociaux. Elle possède en elle quelque chose de David Copperfield, la force mentale.... C'est une histoire universelle, celle de l'enfance cabossée, mais résiliente, se relevant, trouvant la force d'aimer, de se rassurer. Toutes les minorités peuvent se reconnaitre en elle, qui ont eu à affronter les clichés, l'exclusion. Et bien sûr les enfants maltraités, sans codes, perdus dans des institutions totalitaires, soumis à cette violence, parfois "feutrée" et silencieuse, que la mise en scène et le jeu de l'actrice induisent habilement. Si le film nous dit qu'elle réussira, le début, et la fin du film, où nous la voyons âgée, nous montre que cela aura été au prix d'un grand déchirement. Et l'on sait qu'elle aura abandonné bien plus que ses habits traditionnels en route.
Nous pouvons remercier la réalisatrice Amanda Kernell de nous parler d’un fait méconnu de la Suède des années trente. Les Samis, aussi désignés sous le nom de Lapons, sont un peuple autochtone d'une zone qui couvre le nord de la Suède, de la Norvège et de la Finlande. Discriminés et privés de leurs droits, de nombreux Samis ont cherché à perdre leur identité pour devenir Suédois. C’est le cas d’Elle Marja dans « Sami, une jeunesse en Laponie ». Dans un drame très douloureux mais instructif nous la suivons dans sa réflexion existentielle face au rejet des autres. La jeune Lene Cecilia Sparrok inflige un conflit d’identité poignant à son personnage. Un récit initiatique d’une brutalité mélancolique qui fait encore écho à nos sociétés actuelles. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
On pourrait penser que la situation de discrimination du peuple lapon en Suède est une chose lointaine, qui nous concerne peu, et surtout que nous trouvons particulièrement anormale, à l’aune de notre regard bienveillant, cette situation d’exclusion d’un peuple nomade. C’est là sans doute que réside la réussite principale de ce premier long-métrage « Sami, une jeunesse en Laponie » qui parvient à provoquer la compassion à l’égard de ces gens du Nord, à nous mettre en horreur des comportements discriminants et racistes des Suédois, là où, nous-mêmes sommes certainement les premiers à opposer ce type de comportements à des personnes stigmatisées en France.
La réalisatrice parle de l’intérieur. Elle a vécu ces outrages et derrière l’enfance d’Elle, se noue son propre parcours de vie. Elle appuie son regard sur une comédienne absolument merveilleuse qui incarne le courage de la revendication identitaire et du droit en même temps à l’indifférence culturelle. Certes, la mise en scène est très classique, alternant essentiellement des champs contre-champs. Mais le fond interroge, remue, bouleverse. On rajoute les paysages du Nord magnifiques qui forment une sorte d’écrin à ce récit d’acculturation d’une jeune-fille dans la société bourgeoise de Suède.
« Sami, une jeunesse en Laponie » engage une réflexion profonde sur nos valeurs d’inclusion, à ces heures où les questions d’insertion, de vivre-ensemble sont si discutées. Le cinéma a pour fonction de transcender par le Beau des problématiques universelles dont on voit les conséquences graves à travers de nombreux conflits dans le monde. Il le fait d’autant plus que le propos du film est incarné, pudique, jamais démonstratif et d’une grande poésie. La réalisatrice ne condamne pas. Au contraire, elle met à l’honneur le droit de vivre comme les autres, et surtout la puissance de l’école et de l’éducation afin de favoriser le vivre-ensemble.
Une vieille femme revêche prénommée Christina vient en Laponie assister à des funérailles. On comprend que la défunte est sa sœur et que Christina, qui répond au prénom lapon de Elle-Marja, a jadis grandi sur ces terres avant de les fuir. La mort de sa sœur est l'occasion pour la vieille femme de se remémorer son enfance dans la Suède des années trente.
On connaît mal l'histoire des Samis, qu'on désigne à tort sous le nom de Lapons, un terme péjoratif d'origine suédoise signifiant "porteurs de haillons". Ces nomades peuplent le nord de la Scandinavie à cheval sur la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie. Ils ne représentent guère que quelques dizaines de milliers d'individus qui ont longtemps vécu de la cueillette, de la pêche et de l'élevage transhumant des rennes.
"Sami" voudrait porter témoignage du sort réservé à cette minorité dans la Suède de l'entre-deux-guerres pénétrée par les théories racialistes. Son action se déroule dans un pensionnat retiré où quelques Samis pouilleux sont alphabétisés par une maîtresse d'école. S'il s'agit de leur enseigner les rudiments de l'écriture, de l'arithmétique et de la religion luthérienne, leur intelligence soi-disant limitée que des phrénologues viennent mesurer avec des instruments inspirés de Gobineau leur interdit l'accès à l'enseignement supérieur.
C'est contre cette infériorisation que la jeune Elle-Marja se rebelle. Elle rêve de devenir institutrice. Mais cette perspective lui est interdite par ses origines. Son combat pourrait passer par l'émancipation de son peuple ; mais il emprunte la voie paradoxale de la haine de soi et du désir d'assimilation à la majorité suédoise. Elle déteste le chant joik et refuse de porter le costume national bleu franc lui préférant l'anonymat d'une robe suédoise sans couleur.
La description de ce rapport de domination n'est pas la partie la plus intéressante de "Sami" qui frise parfois le film à thèse. Il n'est jamais aussi intéressant que lorsqu'il se resserre sur le personnage de la jeune Elle-Marja, sur sa colère, sur sa froide détermination à sortir, quoi qu'il lui en coûte, de sa condition. Paradoxalement, Sami, qu'on est allé voir en quête de dépaysement exotique, vaut plutôt par le portrait de cette jeune femme butée que par celui, trop folklorique d'une culture longtemps humiliée.
Le parcours de Elle Marja, est autant celui d'une jeune fille qui veut vivre sa vie que celle d'une jeune Lapone (Sami) qui essaie de trouver une place qui ne soit ni en proie au racisme Suédois ni bloquée dans l'identité de son peuple. Un peu lent parfois mais aussi beau qu'émouvant. À voir.
Très beau film qui nous donne à voir, à travers le parcours de vie d'une jeune Sami, les moments d'attirance et de répulsion, que peut avoir le monde moderne pour les habitants tribus traditionnelles (l'action aurait tout aussi bien pu prendre place au sein d'une tribu Miao du Yunnan, confrontée à la Chine contemporaine, ou au sein d'une tribu d'Amazonie, face à l'arrivée d'exploitants du Brésil des villes), avec cette spécificité qui est que la jeunesse de l’héroïne se passe à un moment ou les thèses de la supériorité de la race blanche et blonde n'avait pas court qu'en Allemagne, ce qu'il est toujours bon de rappeler!
spoiler: Depuis quand on peut s'extraire de sa condition grâce à un mec ? On l'espérait à cette époque mais aujourd'hui tout le monde sait que ça ne fonctionne pas comme ça. Mais ce film montre l'état d'esprit de l'époque qui est heureusement complètement aboli aujourd'hui en Suède. Il fait maintenant bon vivre en Suède !
Même vieille dame ridée aux cheveux blancs et même pour l’enterrement de sa sœur, Elle-Marja refuse de céder aux coutumes du son peuple Sami. Ces éleveurs de rennes de Laponie, tout au nord de la Suède. Par contre, la cérémonie funèbre la renvoie à son douloureux combat identitaire, mené dans les années trente, quand elle avait 14 ans. Par un long flash-back, c’est ce douloureux récit d’affranchissement que raconte la cinéaste Amanda Kernell. Pour un premier film, c’est fort. Au pensionnat, Elle-Marja doit supporter moqueries et brimades de ses camarades qui trouvent que « les petites lapones puent ». Elle sera même châtiée par les garçons et marquée à l’oreille comme les rennes. Même ses profs ne croient pas à une émancipation possible par les études : « votre cerveau n’est pas adapté pour vivre en ville » ! Pareil au bal ou dans la famille aisée d’un flirt : elle peut bien se faire appeler Christina, son accent trahira toujours « l’étrangère ». Négation de l’identité, culpabilité de la différence… l’émancipation est un combat avec les autres et aussi un renoncement à un peu de soi-même. Entre adolescence et vieillesse, le flash-back ne dit pas ce qu’Elle-Marja a fait de sa vie d’adulte. Qu’importe, la réalisatrice nous en dit tellement sur une page d’histoire suédoise qui a à voir avec la colonisation et peut-être pire. Car ces grands blonds au regard bleu, alignés au cours de gym dans leur uniforme immaculé, renvoient à un concept racial qui fait froid. Par son côté prémonitoire, le film dépasse largement le folklore ethnographique pour atteindre une dimension universelle. Et la réalisatrice, comme la jeune actrice, nous rappellent avec une infinie délicatesse que le pire n’est jamais sûr…
Un film particulièrement touchant qui oppose deux mondes : celui de la modernité qui se revendique d'épouser la normalité et le peuple lapon, éleveur de rennes, stigmatisé par ses différences... C'est parfaitement matérialisé par l'austérité scandinave et grâce à cette jeune fille qui porte le film de bout en bout en s'astreignant au paradoxe du déni identitaire... 🎬🎬🎬🎬
C est ce qui me plait le plus au cinéma. Histoire, culture, empathie, sociologie, ... je n en changerais pas une seconde pour ma part.
D accord, j ai bien remarqué au tout début que lorsque elle-marja courre avec sa sœur. Le premier plan elle a sa corde enroulée autour d elle en bandoulière et que le plan suivant elle ne l a pas.. Je crois aussi ses mains lorsque sur la fin elle dort en plein air et qu elle voit arriver sa sœur et sa mère ou d autres détails. Mais cela ne se remarque qu à peine et n a pas d importance.
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J ai beaucoup apprécié cette histoire de deux sœurs extrêmement liées mais qui ressentent toutes les deux une évidence impérieuse opposée. L aînée veut l assimilation invisible, sa cadette la refuse et veux préserver ses origines et traditions (a l école elle semble parler Sami malgré les punitions, tous les ans elle marque le renne de sa sœur, elle crée un jojk sur sa sœur et elle en chante facilement, ...).
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J ai trouvé très beau -et inhabituel- de la voir refuser de parler lorsque cela l arrange. Il y a tellement de personnages mutiques au cinéma, et tellement parmi eux ou ça ne fonctionne pas bien, elle-marja s arrange pour ne pas répondre voir refuse de parler. Ce qui lui évite de mentir la plupart du temps et en fait une femme fière et droite. Un très beau portrait de femme.
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La visite de l anthropologue qui se termine par l humiliation de la photo. Le groupe des jeunes garçons près de l école. Ou les réponses de l institutrice lorsque elle-marja demande une lettre de recommandation. Il y a une très belle illustration de comment naissent, existent des préjugés et leurs conséquences.
Sami, une jeunesse en Laponie, débute avec une vieille femme et son fils en route pour l'enterrement de la soeur de la première, au nord de la Suède. Le film est ensuite un immense flashback qui raconte comment une adolescente samie, appartenant au peuple aborigène du grand nord qui se répartit entre Norvège, Suède, Finlande et Russie, a fui sa communauté, honteuse de ses origines, au sein d'un peuple considéré par les suédois comme des "bêtes de cirque." Le premier film d'Amanda Kernell s'attache moins à décrire les coutumes des autochtones qu'à montrer le désir d'émancipation aveugle d'une jeune fille qui renie ses racines et essaie de s'intégrer à une société qui l'ostracise, la rabaisse et l'humilie en ces années 30 où le concept de race pure ne se limite pas qu'à l'Allemagne. Un peu trop sage dans sa mise en forme, le film n'en est pas moins d'une violence extrême dans ce que la réalisatrice appelle le 'colonialisme intérieur.", assez proche de ce que les indiens ont vécu (vivent) en Amérique. Malgré de grandes qualités, d'interprétation notamment, Sami, une jeunesse en Laponie, frustre par son absence d'explications concernant la vie qu'a mené cette femme après son adolescence. Quelle existence a t-elle eu en s'éloignant des siens et en la construisant au milieu du peuple oppresseur ? Cela, le long-métrage n''en dit rien et nous laisse le soin de l'imaginer.