Long-métrage de science-fiction, coécrit et réalisé par Rupert Wyatt, Captive State est une véritable purge dont il est difficile de faire plus mauvais. L'histoire se déroule en 2027 à Chicago, neuf ans après que la Terre ait été envahie par des extraterrestres qui la contrôlent, et nous fait suivre Gabriel qui, depuis la disparition de son grand frère, tente de survivre malgré les restrictions en vigueur. Tous les humains travaillent désormais pour les colonisateurs, mais dans l'ombre, un réseau de résistants s'est constitué et prépare un attentat. Seulement, ses membres sont traqués par le Chicago Police Department dirigé par William Mulligan. Hélas, ce scénario plutôt attirant sur le papier, est une catastrophe dans les faits. Pourtant, la courte introduction est prometteuse, mais on se rend vite compte que ce n'était qu'un feu de paille car sur sa longueur d'une heure et quarante-cinq minutes, ça ne tient pas du tout la route. Le contexte est intéressant aux premiers abords, mais l'intrigue passe totalement à côté de son sujet et fini par devenir un vrai supplice. Le récit ne raconte absolument rien et l'enjeu se perd complètement au fil des minutes. C'est véritablement une souffrance d'aller jusqu'au bout tant c'est interminable et ennuyant. La faute en grande partie à des personnages inintéressants au possible, interprétés par une distribution sans présence à l'écran et au jeu d'acteur douteux, hormis la tête d'affiche incarnée par John Goodman, et dans une moindre mesure Vera Farmiga. Mais les autres comédiens ne méritent même pas d'être nommés tant leurs performances sont sans consistances. Avec de tels rôles, difficile de procurer de l'émotion malgré la situation propice à cela. Résultat, on se moque totalement du destin de ces protagonistes sans charisme et aux personnalités repoussantes, soutenus par des dialogues creux. Si le fond est si cataclysmique, c'est en immense partie à cause de la forme tout simplement irregardable. La réalisation caméra à l'épaule de Rupert Wyatt est immonde et devient très rapidement pénible tant c'est mal filmé. Les plans sont beaucoup trop hachés et brouillons. De plus, c'est mal monté, rendant l'action illisible. L'esthétique est particulièrement fade et incompréhensible. Seul point positif, les effets spéciaux, dans l'ensemble corrects, et l'aspect des entités appréciable. Hélas, celles-ci sont trop peu visibles à l'écran et complètement sous exploitées. Ces images ternes sont accompagnées par une b.o. aux compositions insipides, très peu impactantes. Ce néant artistique s'achève sur une fin sonnant comme une délivrance, venant mettre un terme à Captive State, qui, en conclusion, est un film à fuir comme une invasion extraterrestre tant il ne possède aucune qualité.