« Les hommes du feu » de Pierre Jolivet nous expose en quatre vingt dix minutes le catalogue des interventions des pompiers. Dans l’ordre : l’accident de la route, l’incendie de forêt, le récit d’une fillette de 5 ans décédée (le seul moment très fort du film), le suicide (visuel choc), le sauvetage de la femme battue, l’intervention en zone difficile et son caillassage habituel et l’accouchement dans le camion. Après une introduction sociale sur les compressions de budget et donc fermetures de casernes, le tapis sociétal se déroule systématiquement avec la femme chef pas acceptée par le macho de service (volet féministe), l’homo sexuel (la tolérance), le beur (l’intégration), le gentil maire socialiste (l’honnêteté), les gentils jeunes des cités qui caillassent à peine les gentils pompiers (la misère sociale) le toit avec les bœufs carottes en musique de fond (l’administration light mais coercitive). Ces deux catalogues imbriqués souffrent de dilution d’intensité, conséquence de leur tentative d’exhaustivité, que ce soit dans l’incendie où le caillassage dans la cité, l’impact physique n’est jamais ressenti si bien que la comparaison avec « Backdraft » de Ron Howard (datant de 1991) est accablante pour le film de Jolivet. Enfin, cerise sur le cake, la scène de la partouze est à la fois nulle et insultante pour cette profession. Dommage car les acteurs sont bons dans l’ensemble, avec une mention pour Roschdy Zem et Emilie Dequenne. Enfin, il faut rappeler qu’en 2018, la réalité est malheureusement très différente pour cette profession avec un taux d’engagement en chute libre, alors que celui du suicide est en croissance exponentielle, résultat d’une hypocrisie totale du pouvoir politique, que notre cinéma subventionné et d’exception française, se gardera bien d’attaquer, car c’est connu, il ne faut pas mordre la main qui le nourrit. Le cinéaste est un homme de gauche paraît il, il a voté pour Hollande…