Joli film sur la pré-adolescence, Stand by me est un film dont je n’ai finalement que très peu entendu parlé malgré sa réputation, et, ayant décidé de le visionner enfin, je me suis lancé. Sans être à mon sens un très très grand film, c’est en effet un métrage de qualité.
Déjà on découvre un paquet de jeunes acteurs qui pour la plupart ont mené ensuite une bonne carrière. Bon, sauf River Phoenix décédé prématurément. Franchement les jeunes comédiens sont très à l’aise, et le film se concentre largement sur eux, c’est logique, ils sont à la hauteur. River Phoenix est un peu le leader, et il livre une bonne interprétation, tout comme ses collègues dont l’entente apparait évidente. Si on appréciera bien sur le naturel du jeu, on appréciera aussi que les personnages ait été solidement bâtis, et que chacun ait sa singularité, ses spécificités, sa tonalité. Cela leur évite de se marcher sur les pattes. A noter aussi des seconds rôles de prestige, avec Kiefer Sutherland en loubard et John Cusack.
Le scénario se concentre sur les relations entre les gamins dans le cadre d’une marche à travers la nature, et son hostilité, de laquelle celle des hommes n’est d’ailleurs jamais bien loin. Finalement l’objectif des enfants apparait secondaire dans le film, n’étant un enjeu que dans le dénouement. Malgré tout le film n’est pas parfait en la matière. Il est parfois un peu trop répétitif dans sa construction et dans les évènements qui surviennent (globalement le film alterne toujours pause discussion et moment d’aventure…). Il y a une certaine forme de lassitude qui peut s’installer, et, étonnement peut-être, mais hormis dans sa conclusion le film apparait comme un peu trop léger et contemplatif dans son étude des relations humaines.
Sinon comme on peut s’en douter le film a de jolis décors, sans être non plus aussi réussi que cela. En fait Reiner ne met peut-être pas assez en valeur les paysages, se concentrant bien sur beaucoup sur ses personnages, mais en en oubliant un peu du coup l’environnement qui les entoure, et peut-être que cela n’aurait pas été mal en quelques occasions de prendre un peu de hauteur et de nous faire profiter du décor. En revanche belle photographie, et Reiner, en dehors de ce petit enfermement dont il a été victime, nous sert un travail tout à fait propre. Là-dessus une belle musique, très typée années 60, avec quelques thèmes mémorables. Après je ne sais pas si elle a toujours été bien choisi, car la musique doit être un exhausteur des émotions, des tensions, et là elle joue un peu trop le rôle d’une musique d’ambiance, pour nous ramener dans les années 50-60, alors que dans un film psychologique comme celui-là on ne peut pas tout à fait se contenter de cela.
Enfin, ne boudons pas notre plaisir, Stand by me reste un beau film sur les amitiés pré-adolescentes et le résultat distille aujourd’hui une forme de douce mélancolie que la fin ne manque pas d’accentuer. Il mérite le visionnage. 4.