Un slasher dans un parc d'attractions horrifiques ? Bien sûr qu'on est partant et pas qu'un peu ! D'autant plus que le départ de "Hell Fest" ne déçoit pas : une petite scène d'ouverture pour nous certifier qu'il y a bien un dingo masqué à l'intérieur du parc, une présentation intelligemment expédiée des jeunes victimes/archétypes du genre et hop, nous voilà déjà en train de déambuler au milieux de ces festivités de l'horreur au bout d'à peine un quart d'heure du long-métrage.
"Hell Fest" a donc l'heureuse idée de démarrer sur les chapeaux de roue et de s'orienter vers la simplicité la plus brute et indissociable des slashers de la grande époque. Pas besoin de tourner au pot, le tueur fait une fixette sur les clientes qui font les malignes en proclamant ne pas avoir peur, le bonhomme les prend en filature pour les massacrer dans ce terrain de chasse idéal et basta ! Ce retour aux bases du slasher a vraiment quelque chose de rafraîchissant dans un premier temps, on sent que tout a été fait pour créer une véritable ambiance autour de ce cadre bien spécifique, cousin moderne de celui du "Massacre dans le train fantôme" de Tobe Hooper, et il faut dire que la découverte du parc va toujours crescendo dans l'horreur des attractions (la réussite constante du film), surtout dans la deuxième partie avec la fameuse section du "Territoire des Morts". Il en va de même pour les personnages, stéréotypés au possible certes mais jamais vraiment agaçants, ou le tueur, amusant à voir improviser ses exécutions en fonction de l'attraction en cours (celle du marteau est vraiment très drôle). Et, enfin, le film exploite plutôt bien la frontière entre mise en scène et réalité qu'implique forcément un parc d'attractions basé sur l'horreur et pris pour cible par un véritable tueur en série.
Mais, au-delà du décor qui ne décevra jamais, la simplicité que l'on a salué en premier lieu dans "Hell Fest" va finalement se retourner contre lui. Par son manque d'enjeux d'abord, en revenant aux sources du slasher, il devient assez vite clair que le film ne proposera rien d'autre que les différentes morts du petit groupe jusqu'à un climax qui ne pourra s'avérer que décevant (et ce sera le cas) vu qu'il n'y a aucune volonté affichée de démystifier l'aura de boogeyman du tueur. Le bonhomme a certes complètement pris la pleine mesure du terrain que lui offre le parc pour pratiquer son "art" (un mini-twist plutôt bien vu viendra d'ailleurs le confirmer en cours de route) et il ne s'en prive pas mais le film ne va hélas prendre aucun risque concernant le déroulement de ses actions (toujours le même schéma répétitif, victime isolée suivie du passage à l'acte) ou même sa véritable nature (l'épilogue a déjà été maintes fois utilisée comme solution de facilité). En fait, le plaisir que "Hell Fest" nous a fait ressentir en revenant aux sources du slasher est bien trop éphémère et la simplicité propre à cette époque, si elle n'empêche pas une certaine efficacité, le fait assez vite apparaître comme englué dans les poncifs du genre et, pire, ne cherchant même pas une seconde à s'en extirper. Incapable d'inverser la triste banalité de son déroulement, la virée somme toute jouissive des premiers instants se met rapidement à tourner à vide jusqu'à friser l'ennui par sa répétition.
On ne le niera pas, la découverte de ce "Hell Fest" en lui-même avec ses attractions ne reculant devant rien pour effrayer ses participants nous fait dire qu'on n'a pas passé un si mauvais moment mais, pour le reste, à l'instar de l'apparition complètement inutile de Tony Todd, tout est déjà oublié à peine sorti du train fantôme...