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Un visiteur
1,0
Publiée le 18 avril 2020
L’idée est bonne mais reste mal exploitée, c’est d’autant plus dommage que les acteurs jouent à la perfection. L’histoire n’avance pas, et on attend plus de détail de ce qui se passe derrière le miroir, et ça se ressent par un jeu d’acteurs qui s’éternise. Le spectateur attend autre chose du scénario et bien sur, une autre fin !!!
Figurez-vous qu’un homme dispose du don d’invisibilité qu’il n’utilise pas ou peu car il est déjà peu visible dans la vraie vie ou alors ne veut pas qu’on le remarque tout en vivant son train-train quotidien un peu terne et monotone mais qui lui convient vraisemblablement ! Puis au fur et à mesure de ses rencontres, il mesurera l’importance d’un tel pouvoir et subira ou s’infligera, c’est selon, alors un véritable examen de conscience. Alors certes, l'interprétation pourrait être meilleure, le rythme un peu plus soutenu et le traitement amélioré, toutefois ce film mérite tout de même notre attention un minimum car c’est un métrage fantastique français au scénario original même si on en attendait plus !
L’Angle mort a l’originalité d’investir la thématique fantastique de l’homme invisible dans un contexte socio-économique qui est celui de la France urbaine d’aujourd’hui, un Paris fantomatique dans lequel errent des âmes solitaires et satisfaites de leur invisibilité puisqu’elle leur permet d’assouvir leurs désirs profonds. En ce sens, la métaphore filée par le long métrage renvoie au spectateur l’image de sa propre invisibilité, lui qui se cache derrière la fenêtre de son écran pour regarder le monde, pour collecter des informations, pour vivre par procuration, à distance. Cette manière qu’ont les corps de se dévêtir pour pouvoir se transformer peut d’ailleurs évoquer la tentation contemporaine qu’exerce le divertissement pornographique sur les individus, une curiosité interdite qui isole à mesure qu’elle enferme le spectateur dans une passivité active, lui conférant un statut de voyeur. « Tordu », c’est l’adjectif qui revient sans cesse, qui colle à la peau de Dominick comme l’émanation concrète d’une identité enfouie. Nous aurions aimé, néanmoins, que le film le soit davantage, tordu. Car une fois le dispositif mis en place, occasionnant un malaise diffus du fait de l’imprévisibilité et de l’incompréhension des actions que nous avons sous les yeux, les scènes tendent à se répéter et avancent péniblement ; que ce rythme en dents de scie participe à l’élaboration d’une ambiance anxiogène et désincarnée, d’accord, mais la mollesse de l’ensemble finit par prendre le pas sur le pouvoir de fascination des images, si bien que le mystère est évacué au profit d’un drame psychologique assez prévisible. La mise en scène se repose trop sur les bases posées au cours des premières minutes, elle n’évolue pas avec ses personnages. En résulte une œuvre intrigante mais qui finit par se complaire dans la désincarnation au point d’en faire sa finalité esthétique. Dommage.
Voila une idée originale que cette possibilité pour Dominick (Jean-Chistophe Folly) de se rendre invisible en suivant une technique de respiration. Mais le revers de la médaille va vite se faire sentir dans ce drame fantastique où notre héros a pour partenaires féminines, Isabelle Carré et Golshifteh Farahani. Vite lassé par les questionnements existentiels de Dominick, je n'ai quasiment jamais trouvé l'émotion voulue par cette fable sans prétention mais sans réelle saveur.spoiler: Le dénouement laisse en suspens une multitude de questions et c'est frustrant pour le spectateur.
Pour se rendre invisible, le personnage se met à poil et doit respirer intensément devant son miroir, jusqu'à ce qu'il ne voit plus son reflet. Ça ressemble au genre d'hyperventilation qui se produit quand on a une crise d'angoisse, une attaque de panique. Sauf que, là, le but est de la déclencher sciemment. Ce concept m'a épaté. C'est une jolie trouvaille. La mise en scène est remarquable, très maîtrisée, d'une grande esthétique. Il y a une recherche visuelle originale. D'abord, le film a été tourné en format carré, en 4/3. Ça apporte davantage de force. Le scénario est bien mené. Par contre, il faut un petit temps d'adaptation, pour ce qui est des dialogues. Ils sont mal écrit, manquent de naturel et de spontanéité. Au bout d'un moment, on finit quand même par s'accoutumer.
L'invisibilité a été maintes fois traité au cinéma, notamment dans des série B efficaces et critiques. Avec "L'angle mort", Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic ne renouent pas avec la dimension ludique de ce pouvoir mais avec toute l'angoisse qu'il peut contenir. Car pour Dominick, se rendre invisible n'a rien de confortable – il a pu abuser de ses capacités au moment de l'adolescence pour espionner les filles nues – et finit même par ne plus utiliser ce pouvoir, jusqu'à ce que ce dernier se détraque. Alors que Dominick devient progressivement invisible dans sa vie professionnelle, contraint de travailler dans un sous-sol de magasin de disques, et dont la vie sentimentale est compliquée puisqu'il refuse de s'engager clairement avec Viveka, il finit par perdre le contrôle sur son pouvoir et risque de devenir à jamais physiquement invisible. Cette peur d'un corps qui disparaît est mise en scène avec un sens de l'espace original : alors que le corps invisible devrait être libéré du regard des autres, le personnage semble au contraire davantage entravé. Il veut être rassuré, croire qu'il existe bel et bien en cherchant même à se convaincre que sa voisine aveugle pourrait le voir; mais celle-ci ne fera que le toucher dans une scène superbe et inattendue. Sur cette idée d'une disparition à tous les niveaux (corporel, social, affectif), le film sait déployer de belles idées de mise en scène, dont l'abstraction et la sensorialité s'harmonisent avec une interprétation décalée qui refuse tout esprit de sérieux, mais donne l'impression dans sa partie centrale qu'il a déjà tout dit et que sa capacité de développement n'est pas si large que ce que l'on était en droit d'espérer. Ce qui empêche "L'angle mort" d'être un film plus important, c'est donc sa difficulté à créer un trajet qui soit vraiment inédit – le final se replie d'ailleurs sur une touche sentimentale convenue – malgré une inspiration formelle indéniablement originale.
Une pépite! Dans un 19e arrondissement qui se révèle parfaitement cinématographique jean Christophe Folly crève l'écran. Un film étrange et plein d'humour, un vrai univers, À voir !
Troisième film du duo Pierre Trividic et Patrick-Mario Bernard, L’Angle Mort fait partie de ces propositions inattendues dont le cinéma français a toujours besoin. Avec peu de moyens et beaucoup d’originalité, il relit le mythe de l’homme invisible à travers le parcours de Dominick, un employé d’une boutique de guitares qui possède ce don depuis l’enfance. Un pouvoir d’invisibilité que beaucoup chériraient, mais dont il se sert peu, à part pour épier les autres. Avec l’âge, il le fait d’ailleurs de moins en moins. À quoi bon être invisible si notre présence passe déjà inaperçue aux yeux de tous ? (lire la suite : https://cultureauxtrousses.com/2019/10/19/langle-mort/)
Quel dommage! Une idée de scénario superbe. Les scènes sont plaquées les unes après les autres, montage patchwork ou le fil disparait dans tous les sens,une voix off lourdingue et la direction d'acteur n'est pas sauvée par les acteurs, quelques belles scènes réveillent de l'ennui .
Dix ans après le déjà très étrange L'autre, revoilà Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic. Avec encore un film qui sort des sentiers battus et qui mérite que l'on s'y attarde. A peu près les mêmes sentiments que pour le film avec Dominique Blanc. Une mise en scène superbe, un scénario parfaitement écrit, mêlant multitude de thèmes, pour des personnages bien définis et un récit captivant devenant même fascinant au fur et à mesure du déroulé de l'histoire. L'ambiance est sombre, inquiétante, mais toute autant mélancolique. C'est aussi souvent très drôle. Ce super (anti-)héros qui perd son don (finalement assez encombrant), et a bien du mal à gérer la chose, est superbement interprété par l'inconnu Jean-Christope Folly, parfait. Il est très bien entouré par les toujours excellentes Isabelle Carré et Golshifteh Farahani qui livrent de jolies prestations. Mais la surprise vient surtout de Sami Ameziane (Le comte de Bouderbala), il est aussi étonnant que convaincant. Au final, L'angle mort est un film aussi atypique qu'intriguant, peut être pas très facile d'accès, mais qui ne laisse pas indifférent,. Sorti dans un total anonymat, il risque malheureusement d'être très peu vu. En total opposition aux films de super héros hollywoodiens, voilà une curiosité des plus intéressantes. Une vraie belle surprise. Envoutant et fascinant.
L’angle mort de Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic a été présenté au festival de Cannes cette année dans la sélection ACID. Ce film fragile au budget contraint est un vrai film de genre qui surprend dans le paysage cinématographique français actuel. Outre la belle direction d’acteurs, L’angle mort bénéficie d’un scénario porté par une belle originalité. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/2019/10/23/langle-mort/
pas tout public, mais assez réussi, j'ai aimé, une certaine angoisse monte au début - je ne dévoile pas la fin les personnages sont très prenants au delà d'un scénario totalement fantaisiste c'est un peu l'exploit de ce film on oublie complètement que le personnage principal est noir ce n'est pas le sujet, mais on partage ses état d'âme pour affronter des situations compliquées avec ce "don" d'invisibilité qui apparait en fait comme une malédiction.
Dominick Brassan (Jean-Christophe Folly) mène une vie ordinaire en apparence. Il habite un modeste appartement dans une barre d’immeubles déshumanisée de la Place des Fêtes. Il travaille dans un magasin de musique où il refuse avec obstination les promotions que son patron lui propose. Il a une relation avec une marchande d’art Viveka (Isabelle Carré) mais n’accepte pas de lui donner un tour plus sérieux. Dominick Brassan cache depuis sa plus tendre enfance un don extraordinaire : celui de se rendre invisible. D’autres l’utilisent à des fins criminelles ou lucratives. Mais lui ne sait que faire de ce don embarrassant qui semble l’abandonner.
Le cinéma français se frotte au réalisme fantastique. Dans la série "Les Revenants" (qui, comme "L’Angle mort" fut écrit sur la base d’une idée de Emmanuel Carrère) la population d’une ville des Alpes voyait revenir à la vie ses morts. Récemment, dans "Vif-Argent", un jeune Parisien jouait le rôle de passeur entre la vie et la mort. Ozon dans "Ricky" imaginait l’émoi provoqué par un bébé qui vole. Et Bertrand Bonello tisait l'histoire d'un zombi haïtien et d'une sororité de lycéennes dans "Zombi child".
Ces tentatives sont séduisantes. Mais elles ne sont pas toujours convaincantes. Le réalisme fantastique est un genre délicat qui doit trouver un fragile équilibre sauf à tomber dans le gore ou dans l’insignifiance.
C’est l’écueil contre lequel s’échoue "L’Angle mort". Son héros ne sait que faire de son don. Manifestement, son réalisateur aussi. On pourrait imaginer que confier le rôle de cet homme invisible à un acteur noir porte un message politique sur l’impossible invisibilité du Noir dans la société française contemporaine. Il n’en est rien. Le rôle aurait pu être tenu par n’importe qui – ce qui, m’objectera-t-on à raison, est déjà, en soi un message politique sur l’indifférenciation des rôles dans un cinéma français qui a longtemps cantonné les Noirs (et les Arabes) dans des rôles d’immigrés ou de dealers.
La seule idée du scénario est de faire croiser au héros une guitariste aveugle (Golshifteh Farahani) incapable de le voir, qu’il soit visible ou invisible. Mais cette rencontre et les rebondissements qu’elle permet ne suffit pas à donner à elle seule à "L’Angle mort" le nerf qui lui manque désespérément.