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Criticman17
5 abonnés
230 critiques
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4,5
Publiée le 27 septembre 2020
Du grand cinéma, de grandes actrices, une grande mise en scène. Des jeux de couleurs avec ce vert annonciateur de la mort et d'une vie invisible pour chacune des sœurs qui vivent dans un mensonge. Cette société brésilienne décrite met une position masculine fière brutale machiste et égoïste. Les deux sœurs se retrouvent confrontées à leurs propres vies sans pourvoir en avoir la maîtrise à cause de l'homme. Le point de non retour est créé par un mensonge lourd de conséquence et habilement mené. Il y a plusieurs ellipses dans cette œuvre qui sont associées avec des miroirs pour interpréter la pensée de chacune des sœurs qui est différente à celle de la réalité. Cette déformation de la réalité est représenté par deux aquariums dans un restaurant qui symbolise le piège où sont les deux sœurs sans savoir qu'elles sont très proches l'une de l'autre par leurs pensées et physiquement. Tout est fait pour qu'elles aient leurs regards sur deux endroits différents sans jamais se retrouver malgré leur proximité physique. Pourquoi ce mensonge ? Pourquoi ce déni ? L'amour est omniprésent dans ce film avec cette relation épistolaire où la voix off de ces femmes sur certains images qui font le contraire de ce qu'elles disent renforce le mal être que l'on a en tant que spectateur de voir cette séparation provoquée par un mensonge. Très belle œuvre cinématographique, à voir, émotions garanties. Merci Karim Aïnouz
Le festival du Film de Muret (jury jeune dont je faisais parti) a remit le PRIX DU SCÉNARIO Film au scénario plus que remarquable, sur ces 2 sœurs brésiliennes qui doivent se séparer à cause de principes (mariage et hommes qui choisissent...) Une véritable claque les 2 actrices sont magiques, interprétant Gilda et Eurydice, dans cette société où les femmes sont inexistantes, violées souvent et ne sont que des objets sans droits. Triste sort pour leur famille, morcelée à cause des hommes (père, mari dominants). Montage peu doux à certains moments où l'on aimerait se poser (après scènes choquantes et violentes) mais tout de même réussi par son côté très réaliste (la réalité telle quelle est). Le festival du Film de Muret (jury jeune dont je faisais parti) a remit le PRIX DU SCÉNARIO pour La Vie Eurydice Gusmao. Bravo
J'ai beaucoup aimé ce film, je n'ai pas vu le temps passé malgré sa longueur. L'histoire de deux soeurs qui ne cessent de se chercher dans la même ville et qui au final se manquent... Sur fond de scène un peu trop crues à mon goût, et aussi de piano.
Fichtre, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu une oeuvre contemporaine d'une telle qualité ! Tout est excellent, qu'il s'agisse du scénario, des actrices, de la mise en scène, lumière, musique... Je n'ai pas peu d'utiliser le terme de chef d'oeuvre. On se demande comment, à une époque si médiocre où la demande pour des oeuvres exigeantes est en chute libre, un tel film peut encore être réalisé ! Bravo donc à ceux qui continuent de croire à l'art et à sacrifier le profit (combien d'entrées ?) pour proposer des oeuvres d'une telle complexité et à l'avenir si incertain.
Je m'inscris spécialement pour ce film magnifique. Pour moi un des plus beaux films de l'année. Vive le cinéma Brésilien. Un vrai petit chef d' œuvre Courrez le voir car malheureusement il ne va pas rester longtemps en salle. Obrigado
Des portraits de femmes, une mère, des soeurs aux parcours à la fois séparés et opposés, une ancienne prostituée sans enfant qui trouve un sens à sa vie en étant la nounou de ceux des autres ... et avec à chaque fois cet amer constat que la libération de la femme ne viendra que des générations suivantes qui redonneront à ces destins perdus et sacrifiés un peu de la place qu'ils auraient dû avoir. Comme dans La couleur pourpre, une histoire de soeurs dont la vie et l'amour ont été volés par la décision des hommes, comme dans la couleur pourpre, les lettres sont au centre de la narration. Cependant si le parallèle me paraît évident maintenant ; à aucun moment, pendant le film la comparaison ne m'est venue tant le film crée son univers particulier. Peut-être plus un film de femme mais justement, il serait bon que nos fils voient le destin de nos mères et leurs grands-mères, de voir à quel point elles ont pu être sacrifiées, pas obligatoirement malheureuses mais sans le droit de vraiment décider.
Si l'on aime les histoires d'amours impossibles : La Vie Invisible d'Eurídice Gusmão s'inscrit dans ce genre d'histoire où deux sœurs cherchent inlassablement à se retrouver après une déchirante séparation. Nous voilà plongés dans le Rio de Janeiro des années 1950. Euridice et Guida sont jeunes, belles et passionnées. L'une aspire à une carrière de pianiste, l'autre rêve de vivre de romance et de promesses. Fatalement, leurs aspirations respectives sont parsemées d'embûches. Entre un père résolut à voir ses filles devenir épouses et mères et désillusions, rien ne se passera comme prévu. Des scènes crues, nous montrent une réalité difficile. Une réalité où l'homme est maître : il impose ses désirs, la femme ne peut avoir d'autres ambitions que celle d'être une bonne cuisinière, ménagère et maîtresse. Après tout, quel autre mode de vie plus sain que celui-ci ? Cruelle ironie. Sous forme épistolaire, Aïnouz nous incite à voir successivement au travers du regard des deux héroïnes. Elles n'ont alors de cesse de se manquer, à la croisée des chemins. Le parallélisme est bluffant de dramatisme sous un soleil étouffant. Pourtant toujours liées d'un amour immortel, le seul à survivre dans cette avalanche de rigidités et de fausses bonnes moralités, nous verrons nos jeunes protagonistes grandir et vieillir. Pour nous, elles deviennent presque un membre familial à part entière, tant nous les accompagnons dans leur plus grande intimité. Entre larmes et courage ; deux âmes-soeurs abîmées qui attisent en nous une profonde compassion.
On aime ce film car il filme des gens ordinaires et modestes, sans filtre. Les envies de la jeune femme la poussent à chercher l'homme. L'ignorance de tout avant le mariage, le modèle paternaliste, l'asservissement de la femme à l'homme sont de grands risques pouvant aboutir à l'enfant non désiré et au rejet par sa famille. La vie rêvée devient alors la dure vie. Le film aborde la relation fraternelle entre 2 sœurs. On peut vivre à quelques rues d'un ami sans jamais le croiser. Mais dans la misère, on rencontre des gens charitables qui nous aident. Bref, c'est pas filmé à la perfection. Mais on y aborde beaucoup de thèmes prêtant à réfléchir au sens de la vie. C'est pour cela qu'on aime ce petit film.
Heureusement qu'il reste de tels films qui ne cèdent pas à la facilité d'un fin heureuse, du manichéisme... Très belle illustration de l'amour que peuvent se porter deux soeurs que la vie incontrôlable sépare. Nous ne sommes qu'un épisode éphémère dans l'histoire du monde mais l'amour unit pour toujours. Bravo, merci
Un film magnifique et bouleversant sur la condition des femmes au Brésil dans les années 50. On peut voir dans ce film à quel point les hommes (et les parents) gâchent la vie de ces 2 soeurs. Guida et Euridice essaient de s'en sortir à leur façon et de garder l'espoir de se retrouver un jour. La photographie est sublime, les actrices sont parfaites (mention à l'interprète de Guida qui a des airs de Pénélope Cruz), l'utilisation de la musique est excellente. La manière d'insérer la relation épistolaire qui lie les deux soeurs en filigrane est très intelligente. J'ai été happé de la 1ère à la dernière minute du film, un de mes coups de coeur de l'année !
Deux sœurs, deux femmes, deux vies meurtries par le patriarcat et son système de domination sociale dans le Rio des années 50. Sous la caméra pleine de finesse de Karim Aïnouz, c'est tout un monde invisible qui resurgit, celui des corps bafoués. Portée par deux superbes actrices aériennes, cette ode féministe a reçu les grands honneurs du prix Un certain regard à Cannes. On aurait aimé que les César de la honte, à défaut de célébrer ces femmes, en aient au moins le respect.
L'atmosphère est lourde, humide, les corps eux aussi sont pesants, présents à l'écran d'une manière écrasante. Cette ambiance dit bien la torpeur dans laquelle s'ébattent deux jeunes sœurs brésiliennes qui cherchent, en vain, a s'échapper d'un modèle patriarcal étouffant. La photographie de ce film est sublime, sa musique, tragique et soulignant a merveille la beauté, souvent crue, de ces femmes qui se dressent face au destin, l'est aussi. On ressort marqué par le courage des sœurs séparées qui continuent de se tenir droites et fières, dans le rôle imposé de "bonne mère", comme, pour l'autre, dans la misère.
Je n'ai pas supporté ce film , machiste , avec des situations année 1950 , peut être hélas encore d'actualité , la femme est un sexe juste bonne à obéir et être abusée de son corps ... Je ne le recommande pas malgré les jolies vues sur Rio . C'est un film pesant , on ne sort pas détendu .... Nous sommes en 2020 bientot , pourquoi nous faire vivre de telles situations ( abus sexuel dans le couple ) . Quel vilain regard sur la femme alors que les 2 artistes sont principales sont douceur et beauté. Merci de bien vouloir publier mon avis .
Quel plaisir de voir ce film en langue originale. Les acteurs sont superbes et c'est une belle histoire qui nous permet de traverser quelques décennies de l'histoire du Brésil. C'est quand même fait pour toucher la "corde sensible" mais ça marche et l'émotion est toujours très présente.