1h26 de délire animalier montre en main, avec en prime un adorable générique de fin, voilà ce que nous propose les studios « Illumination » pour cet été. Visuellement, ce deuxième volet est tout à fait à la hauteur du premier film, New-York est rendu parfaitement à l’image, enfin, le New-York de carte postale évidemment : Central Park et Manhattan, pas des quartiers pauvres bien-sur. Avec une musique omniprésente mais ni trop envahissante, ni trop forte (encore que, par moment, on apprécierait quelques secondes de silence !) et un rythme hyper soutenu, ce film d’animation passe comme une lettre à la Poste auprès des petits mais aussi des grands. Car forcément, certains clin d’œil sont destinés aux parents, et on y retrouve des références à « Austin Powers », « Les Oiseaux » ou bien encore « Superman » qui sont des références qui échappent bien sur aux tous petits. C’est drôle, pas hilarant non plus, mais drôle quand même. Mais « Comme des Bêtes 2 » à aussi du fond. 3 intrigues se déroulent en simultané mais elles ont toutes les 3 un point commun : la maitrise de la peur. D’abord nous avons Max, le Jack Russel, qui surprotège le jeune Liam au point de se rendre malade d’anxiété. Persuadé que le monde est une source de danger permanent, il s’épuise à envisager tous les périls potentiels qui pourraient advenir et, logiquement, finit chez le psy pour chien. C’est lors d’un week-end à la ferme et grâce à Rico le (rugueux) chien de berger, qu’il parviendra à prendre du recul vis- à vis de ses propres angoisses. Ensuite, Gidget le petit chien si délicat doit apprendre à se comporter en chat pour entrer dans un appartement rempli de félins belliqueux et agressifs. Elle, c’est par la ruse qu’elle parviendra à ses fins, en trompant ses adversaires et en se jouant de leur crédulité, c’est donc l’intelligence qui vient à bout de la peur ici. Et puis, il y a Pompon qui s’imagine super héros mais qui flippe dans son costume lorsqu’il s’agit de délivrer un bébé tigre d’un cirque. Dans le cas de cette troisième intrigue, c’est la solidarité qui vient à bout des peurs et qui permet de renverser des montagnes. « Comme des Bêtes 2 » explore donc trois façons de surmonter ses angoisses : le dépassement de soi, l’intelligence et la solidarité. On croit souvent que les enfants n’ont peur de rien. C’est possible à un très jeune âge mais je crois qu’ensuite, ce sont des éponges à angoisses. Si j’en crois mes souvenirs personnels, les enfants sont souvent peur, du noir, des monstres, de l’inconnu puis de tous les dangers dont on leur rabat les oreilles. Les enfants de 2018 grandissent dans un monde hyper anxiogène et je crois qu’un film d’animation qui parle de la Peur et des moyens qui existent pour la surmonter est loin d’être inutile. Comme « Vice Versa » avant lui, qui expliquait brillamment que la Tristesse est un outil qui peut aider à avancer, qui peut même être une sorte de moteur si elle correctement maîtrisée, « Comme des Bêtes 2 » peut aider les enfants à regarder la Peur en face pour la dompter au lieu d’être paralysé face à elle. Dans ce genre de film d’animation, le doublage est hyper important. Philippe Lachau, Elodie Fontan ou Tarek Boudali sont parfaitement dans le ton mais c’est évidemment Willy Rovelli qui emporte le morceau. Son interprétation de Pompon, le lapin nain hyper actif et sur vitaminé lui va comme un gant. Les scènes les plus drôles sont celles qui le mettent en scène et Rovelli y est pour beaucoup. Petit bémol malgré tout, le méchant directeur de cirque à un accent russe à couper au couteau, et on se demande bien pourquoi avoir fait de l’unique méchant du film un homme à l’accent étranger ! Pas certaine qu’associer la méchanceté et même la cruauté, aux étrangers soit très malin, mais bon… C’est un détail qui ne choquera sans doute pas les enfants. « Comme des Bêtes 2 » est un film d’animation réussit, intelligent et même assez malin sur le fond. Même si la magie du premier film est un peu éventée, même si le scénario devient parfois improbable, voire quasiment surréaliste, cela ne gâte toutefois pas la bonne impression d’ensemble.