Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
vidalger
328 abonnés
1 255 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 30 décembre 2018
On sort assez partagé de la projection de ce film. Beaucoup de belles choses telles une réalisation archi-classique (ça repose de temps en temps), des images superbes, une reconstitution scrupuleuse des années 50-60 avec les belles Studebakers et les chignons meringués...à la limite too much d’un aspect musée ethnographique et sans l’émotion d’un tableau d’ Edward Hopper. L’expression des sentiments d’un jeune adolescent impuissant devant l’implosion du mariage de ses parents, l’ambivalence des émotions d’une femme, sa mère - superbe Carey Mulligan - naviguant entre le devoir et son amour pour son mari, d’un côté et l’irrésistible attrait d’une vie rêvée plus libre et plus riche de l’autre, contribuent aussi à la réussite de ce film d’un Paul Dano, bien inspiré dans sa première réalisation. Les faiblesses de cette œuvre sont à rechercher dans un rythme trop lent et frisant l’ennui parfois ou dans le jeu assez rustique de Jake Gyllenhaal (mal dirigé?) en père et mari toujours à côté de la plaque. L’absence de voix off ou de flash-back est à mettre à l’actif du réalisateur qui sait compter sur l’intelligence du spectateur pour relier les scènes entre elles ou deviner les sentiments des protagonistes en lisant leurs émotions dans leurs yeux. Tous les incendies finissent par s’éteindre, c’est la conclusion très pessimiste (?) de ce film.
Le récit est limpide sur la forme et délicat sur le fond. Mais certains paramètres, certains passages sont sans doute un peu trop survolés comme par exemple les boulots des parents et, surtout, le job chez le photographe pour l'ado. Le plus gênant est que le traitement du couple occulte un peu trop l'époux, absent d'une grande partie de l'histoire. Par contre on apprécie que l'ado soit hors du cliché habituel de l'ado rebelle et/ou réfractaire, il est ici un enfant touchant et d'un respect pour ses parents qui est une chose maintenant hors norme. Le film doit aussi beaucoup à des acteurs parfaitement raccord avec leur personnage respectif. Paul Dano signe une chronique familiale amère et intimiste mais non dénué de tendresse. Site : Selenie
"Wildlife" est un film indépendant américain fait par un acteur, écrits par des acteurs, pour des acteurs. Premier film de Paul Dano qu'on a pu voir dans "Little Miss Sunshine" ou "Prisoners", il vient nous surprendre par son histoire à la fois forte et piquante, malgré la banalité de son sujet. Peut-être peu convaincant pour tous par son manque d'action, "Wildlife" est à prendre dans sa brutalité. L'histoire est simple. On suit la dislocation d'un couple du point de vue interne de leur fils unique de 14 ans. Cette brisure, à la laquelle il assiste impuissant, marquera la fin de son enfance. Adapté d'un roman, première réalisation d'un acteur, film indépendant, drame conjugal et intimiste, "Wildlife" a de quoi être en marge de la norme des productions américaines habituelles. A premier abord, on pourrait avoir l'impression qu'il ne raconte pas grand chose, que les plans s'éternisent et que l'ensemble manque de réponses concrètes. En y réfléchissant, ce sont ces singularités qui font de "Wildlife" un film qui ne passe pas inaperçu et qui nous trotte dans la tête quelques jours après son visionnage. Souvent, ça se déroule en silence, en hors-champs. Le rythme est lent mais habité et tendu. Les scènes de vie quotidienne sont progressivement bousculées vers un point de non-retour, de fracture. C'est un cocon qui s'effondre aux yeux d'un adolescent en perte de repère, voire d'amour. A la fois récit initiatique et drame conjugal, "Wildlife" surprend par sa souffrance muette, ses non-dits et ses comportements incompréhensibles. De cette simplicité minimaliste né un profond chaos, irréparable. Le fait qu'il soit réalisé par l'acteur Paul Dano n'est pas anodin car le fil rouge est tenu par la qualité de jeu millimétrée des acteurs. Le tandem de Carey Mulligan et de Jake Gyllenhaal est au coeur de ce sentiment d'étouffement. L'une est insupportable, l'autre agit sans comprendre et la passivité du gamin sidère par moment. On les sent habité par leur rôle bien avant que la scène nous soit offerte. Ils ont les réponses que nous recherchons mais ne les exprimeront jamais explicitement et c'est là tout le charme envoutant que le réalisateur parvient à invoquer. La tension théâtrale, magistrale entre les deux acteurs préserve une sobriété quotidienne déconcertante. L'émotion se veut douce sans être pathos, et la banalité du thème contourne tous les clichés avec une grande justesse. L'emprise du film se fait sur la durée, entre silence et tumultes cachés. C'est là qu'on a hâte de revoir Paul Dano derrière la caméra suite à cette première oeuvre réussie et très prometteuse. Surprise agréable, assez déconcertante et universelle.
Un portrait familial très réaliste et dont le dénouement n'est pas édulcoré. Paul Dano dresse ici le portrait d'une femme/mère loin de se contenter de sa vie et qui bouleverse la vie de son fils et du père. Un bon choix d'acteurs.
A part un coup de mou en milieu de film, poussant Carey Mulligan à surjouer temporairement son personnage, ce premier film de Paul Dano est globalement très abouti à travers une narration et des personnages subtils.
Un film intéressant qui évoque l'éloignement et la séparation d'un couple sous le regard de l'enfant du foyer. Chaque acteur assure une bonne partition ce qui permet d'assurer un film de qualité. La mise en scène est efficace mais si elle n'est pas des plus originale.
" Assez touchant ! le film "Wildlife, une saison ardente" raconte l'histoire d'un couple en pleine crise, qui s'éloigne l'un de l'autre sous le regard impuissant de leur fils adolescent de 14 ans, Joé dans les années 60. Une belle et sobre photographie de la famille qui se brise avec l'adolescent déboussolé entre le père sombré dans la dépression pour avoir perdu son emploi et la mère excédée à l'idée de devoir supporter pour gérer toute cette situation. Par moments, ce film m'a fait penser au film "Les Noces rebelles" mais, là, il n'y a pas de disputes du couple, c'est plutôt la flamme de l'amour qui s'éteint ... il se concentre surtout sur le regard et les émotions du jeune garçon Joe qui essaie de comprendre pourquoi leurs parents ne se comprennent plus. Malgré la bonne présentation des personnages et du contexte de l'intrigue, le début du film est un peu long ... Son rythme est trop lent et trop calme que l'adolescent Joe est un personnage central mais peu expressif et trop discret pour partager ses émotions aux spectateurs ... Qu'est ce qu'il ressent, qu'est ce qu'il en pense ? On comprendra finalement ce qu'aurait voulu nous montrer le réalisateur Paul Dano. Selon lui, le regard perdu et impuissant du jeune adolescent symboliserait l'innocence, la pureté voire la naiveté qui vont aussi se briser pour passer à l'âge adulte. De même, on se rend compte qu'il est bien aussi malheureux comme leurs parents et que ces personnages malheureux selon diverses situations, n'arrivent pas à s'exprimer, de se partager et de se communiquer ... Touchant, ce film ! Dommage, c'est qu'il est trop lent, calme ... il se laisse regarder, mmmhh !"
A l'immensité des paysages du Montana s'oppose une vie provinciale des années 60 étriquée dans une bourgade traversée par d'interminables convois de marchandises. Paul Dano réussit son passage derrière la caméra, avec cette tranche de vie d'ado, filmé avec justesse et retenue. Bien sur qu'aujourd'hui un garçon de 14 ans ne réagirait pas ainsi dans une société où les familles monoparentales sont fréquentes. Mais Wildlife n'est pas vieux jeu pour autant et les états d'âme des protagonistes sont d'une finesse poignante . Les trois acteurs sont convaincants, à incarner des personnages dépassés par ce qu'il leur arrive. A l'époque on ne touchait pas à la famille modèle sans se brûler les ailes. Et combattre les grands feux de forêt de la fin de l'été ne donne pas la clé pour spoiler: ramener la paix dans les ménages .Aux antipodes de la flamboyance et la créativité d'un Dolan, Dano rentre de façon bien plus sage au sein de l'intimité familiale parmi les exclus de l'american way of life. On lui pardonnera aisément quelques longueurs dans le montage et le scénario bien propre sur soi. Cinéma vo1 - décembre 2018
Un adolescent de 14 ans assiste à la rupture entre ses parents. Un scénario on ne peut simple et qui pourtant fait mouche. Le rythme lent et assumé appuie la déliquescence inexorable de cet éloignement. Les non-dits et les regards au travers de cet ado dont toute l'évolution dramaturgique déroule la lassitude sans retour possible d'un couple au bord du précipice, la lumière et le cadrage à rendre vivant un tableau du peinte Edward Hopper, en font un film intimiste et touchant.
Paul Dano n'a pas mal réalisé son premier film, et il est compréhensible qu'il plaise particulièrement à un certain public, mais j'ai été un peu déçue parce que j'en attendais peut-être trop de la part de cet acteur toujours vu dans des rôles de personnages marginaux.
"Wildlife" est un peu trop "normal" pour moi, en fait. C'est un film pastel, comme une carte postale qu'on lirait seul au grenier, découverte des dizaines d'années trop tard. Un voyage dans le passé, le regret de n'y avoir jamais répondu, et l'imaginaire qui compose des images teintées de nostalgie. C'est à peu près comme ça que je peux décrire ce que Wildlife procure comme effet avec sa bonne mise en scène (travail magnifique sur la photographie, les décors, les costumes, la musique). Mais la nostalgie qu'on oublie trop vite et qui ne nous touche pas assez, parce que trop distante, presque un peu trop lointaine, vaporeuse, malgré l'intensité de jeu des trois acteurs principaux.
Mais pour les amateurs de cinéma, il est malgré tout agréable à regarder, et si ça semble un peu long, on ne s'ennuie pas, et même si les émotions restent loin, elles sont malgré tout parfois bien présentes.
Dommage pour moi que tout cela me soit semblé un peu trop poussiéreux.
Wildlife propose une plongée intéressante dans l’Amérique d’après-guerre au travers du regard d’un jeune déboussolé par les difficultés de ses parents. Superbement interprété et servi par une belle réalisation de Paul Dans, le film s’écoule avec un plaisir sans cesse renouvelé. Sensible et réaliste à la fois.
Un premier film auquel on pourra reprocher l'académisme appliqué de sa belle mise en scène. Le projet lui-même ressemble à un programme trop familier: étude de la décomposition d'un couple à travers le regard impuissant d'un adolescent, reconstitution de l'atmosphère policée des années 60, goût de la métaphore (le père est attiré par le feu, la mère apprend aux gens à se maintenir à flot, le fils tire le portrait figé d'une Amérique idéale), etc. Pour dérouler ce programme, Dano peut compter sur deux acteurs au sommet de leur art, mais s'il parvient à émouvoir, c'est surtout grâce à un scénario solide, qui repose sur un personnage d'adolescent plein d'empathie et de timidité, sorte de page blanche et support idéal pour l'identification du spectateur. J'ai aussi apprécié la temporalité resserrée, qui ne dilue pas la tension dans une ambition trop ample et universelle. Au contraire, cette tension atteint parfois des sommets et c'est dans ce registre que le film excelle, en particulier dans sa partie centrale, où Dano raconte avec beaucoup de finesse l'histoire d'un autre couple, celui que forment une mère délaissée et son fils déboussolé. Ce couple d'amour-haine émeut par sa justesse et sa cruauté, et c'est surtout pour lui qu'il faut aller voir Wildlife.
Bon premier film sur la désagrégation d'un couple sous les yeux d'un enfant en passe de perdre son innocence. C'est techniquement impeccable et les acteurs sont excellents! La caméra de Paul Dano s'attarde longuement sur le regard de cet enfant en passe de perdre définitivement son insouciance et capte bien ce désarroi et sa perte de repères face à deux parents incapables de lui offrir un modèle susceptible d'être suivi. On assiste à un égarement progressif, certes subtil et pertinent, mais vécu par des personnages n'inspirant aucune sympathie et à-travers le regard d'un personnage particulièrement passif! Honorable mais nettement moins ardent que la saison du titre!
La première réalisation de P.Dano est une bonne surprise, comme si le très bon et inspiré acteur qu’il a été jusqu’à présent avait tiré le meilleur de sa filmographie indépendante pour la retranscrire ici. Réalisation posée, rythme calme, l’histoire se pose et saura appuyer là où ça dérange et ça fait mal. On voit les choses arriver, et elles viennent posément mais implacablement. En filmant la déconfiture d’un couple et l’impuissance d’un adolescent qu’on pousse à devenir trop rapidement un homme, c’est surtout la solitude des 3 personnages principaux que le film met en exergue et leur absence total de communication. Les silences de ce film peuvent parfois donner une impression de léthargie, mais ils sont essentiels dans l’émotion transmise par l’histoire. Le beau trio C.Mulligan-J.Gyllenhaal-E.Oxenbould dose subtilement leur jeu, à l’image de ce film à la modestie de style et son émotion sensible et difficilement retenue.