Devant cette première réalisation de Tarek Boudali, j'ai eu un peu le même effet que devant celles de son compère Philippe Lacheau, preuve que les deux hommes ont les mêmes qualités et défauts, même si je serais sans doute un peu plus indulgent avec l'ami Tarek (désolé Philou, les « Babysitting » passe encore, mais « Alibi.com »)... Cela démarre même sobrement, presque joliment, et même si je savais qu'on se dirigerait forcément vers un terrain plus glissant, j'avais bon espoir. D'ailleurs, « Épouse-moi mon pote » a de vrais arguments à faire valoir : bien rythmé, nettement plus drôle que la moyenne, pas mal de répliques faisant mouche, le tout sur un bon sujet de comédie au fond pas si mal traité lorsque l'acteur-réalisateur se focalise uniquement sur celui-ci ou parle d'amitié avec une belle sincérité
(la scène de danse, vraiment très chouette)
: je suis loin d'avoir passé un mauvais moment... À ce titre, ayant eu vent de la polémique où certains y voyaient un propos homophobe, je ne suis pas d'accord : si une poignée de scènes font effectivement tiquer, c'est avant tout le regard de deux hétérosexuels n'ayant aucune idée de ce dans quoi ils s'engagent et véhiculant à ce titre des clichés assez grossiers sur la communauté : point. Pourquoi, POURQUOI a t-il alors fallu que Boudali s'embourbe dans des sous-intrigues et des personnages aussi lourdingues qu'inutiles : une fois, OK, mais lorsque tu insistes pendant TOUTE la durée du film...
L'aveugle, l'inspecteur contrôlant les mariages blancs
(à la limite de l'insupportable) prennent ainsi une importance délirante totalement injustifiée (le premier, on sent que c'est vraiment uniquement pour donner un rôle au copain Julien Arruti, d'autant que ses apparitions ne sont jamais drôles), polluant allègrement ce qui aurait vraiment pu être une bonne comédie. Au moins cela garde un petit côté sympa, cédant à la facilité mais pas trop (le dénouement), non sans quelques caricatures
(le patron et ancien camarade de promo de Yassine)
mais aussi avec quelques chouettes personnages, bien interprétés (je pense notamment au trio Boudali - Lacheau - Charlotte Gabris). Du potentiel et de gros regrets, donc, pour ce qui reste un honnête divertissement se tirant presque seul une balle dans le pied.