Il faut s'attendre, une fois le film terminé, à des applaudissements dans la salle. Car "Et les mistrals gagnants" parle d'enfance, pas de toutes les enfances, l'enfance malade, au destin tragique pour certains de ces petits héros. Anne-Dauphine Julliand a choisi de filmer cinq petits bonhommes dans leur quotidien rempli de couloirs d'hôpital, de classes spécialisées, de traitements qu'on porte sur les épaules ou dans le nez. Mais c'est aussi l'histoire de petits adultes en devenir qui vous apprennent le relativisme, le mystère du bonheur dans les choses ordinaires de la vie, la sagesse de la mort proche, et la bienveillance. Il y a beaucoup d'amour dans ce film, à commencer par la musique très douce, très simple, et surtout la fameuse chanson de Renaud. Le spectateur passe par mille émotions : le rire, la compassion, l'affection, la tristesse, l'admiration etc. Le défaut du film se situe dans un récit un peu confus, une caméra parfois trop distante. Vraisemblablement, la réalisatrice a voulu beaucoup montré, trop sans doute, et elle passe à côté de la vie qui s'écoule chez ces enfants. On ressort de ce film avec une grande leçon de vie, mais aussi un peu frustré de s'être perdu dans ces dédales de vie. "Et les mistrals gagnants" sera un grand succès, c'est certain, et c'est heureux pour tous ces enfants gravement malades qui n'ont pas la chance de croiser un jour le regard d'une caméra.