Ce film est un hymne à la vie, à l'instant où l'on est vivant, au désir de vivre même lorsque la mort rôde. Etre un enfant malade, c'est devoir se soigner, être soigné, prendre soin de soi avec l'aide des autres. Ces autres, ce sont les parents, ce sont les soignants, ce sont les frères et sœurs, ce sont les enfants entre eux. La magnifique chanson de Renaud, qui donne son titre au film est poignante, nostalgique de l'enfance, elle nous entraine vers notre enfance perdue, mais ici incarnée avec brio par ces enfants plein de désir de goûter l'existence. Leur lucidité inspire le respect, mais pas un respect compassionnel, un respect parce que ce n'est pas la pitié, que nous inspirent ces enfants et leurs parents. Juste du respect. Durant ce très beau film à voir au cinéma pour partager avec les autres et découvrir sur le grand écran ces très belles images, on rit souvent, on pleure parfois, mais on est gagné par l'envie de ne pas s'attarder sur tous ces discours haineux, qui désignent un autre malveillant. Ici, le seul combat, c'est celui contre la maladie, c'est celui de la guérison et quand celle-ci n'est pas de mise, de gagner encore du temps vivant. Jacques Higelin aurait aussi pu prêter sa voix et ses mots, tant dans nombre de ses chansons, il clame l'hymne à la vie. Bravo chère Anne-Dauphine Julliand pour cette belle oeuvre cinématographique si pleine d'espoir. Bravo pour votre courage et celui de celles et ceux que vous avez filmé. La caméra poursuit les enfants dans les couloirs de l'hôpital au début du film. On est bousculé par ce rythme, qui atteste sans doute du bouleversement produit par l'annonce du diagnostic. Ensuite, le rythme devient celui des jours, qui passent avec leurs lots d'événements petits et grands. L'anodin, l'anecdotique sont de toute façon transcendés par l'intensité de ces héros de la vie.