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Steed
5 abonnés
155 critiques
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2,5
Publiée le 28 mai 2017
Le film durant deux heures, j'ai cru par moments que moi non plus, je ne verrais pas le bout de ce Tunnel. Quelques longueurs, et les ingrédients classiques du film catastrophe, mais saupoudré - et c'est ce qui le sauve - de piques à l'endroit des politiques qui font de la com' partout et tout le temps, des médias viandards, de l'incompétence, et de l'argent roi, ce qui semblerait attester que les problèmes en Corée du Sud sont les mêmes qu'en France, pas de quoi se consoler.
D'un film coréen, on attend évidemment qu'il soit autre chose qu'un blockbuster qui aurait tout aussi bien pu venir d'Amérique. Pas trop mal parti, Tunnel ne tient pourtant pas la distance et révèle finalement la minceur d'un sujet vu, comme de bien entendu, sous les angles traditionnels du film catastrophe : avec le type malchanceux enfoui sous terre, avec les sauveteurs, avec la femme du héros, avec les médias voyeurs. On voyait déjà cela en 1951 avec le visionnaire Gouffre aux chimères, qui s'en prenait surtout au cynisme rapace d'un certain journalisme. Le même point de vue existe dans Tunnel mais il n'en est qu'un parmi d'autres, le film s'éparpillant quelque peu, pas très confiant, semble t-il, dans son seul aspect "survival." On aurait pourtant pardonné les incohérences de cette partie parce qu'elle est tendue et anxiogène, qualités qu'on ne retrouve pas dès que l'on remonte à la surface. L'humour ? Anecdotique. La charge contre les autorités coréennes ? Déjà vue et bien mieux exploitée auparavant. Tunnel s'avère plutôt laborieux, se révèle chiche en idées et en surprises, sans aucune profondeur psychologique pour son personnage principal. C'est vrai qu'il y a une certain tendance à considérer que tout ce qui vient de Corée est d'or, sentiment excessif, évidemment. Hard Day, le précédent film de Kim Seong-hun, était divertissant mais conventionnel. On pourrait presque en dire autant de Tunnel à part le fait que l'on aimerait trouver la sortie bien plus vite.
Mon avis en quelques mots: Drame et catastrophe s'associent mal à l'humour et à la satire.
Ne sachant pas trop sur quel mode jouer (ou le sachant pertinemment justement) Tunnel oscille entre drame et comédie, tombant souvent dans le grotesque. Le film catastrophe ne se prend pas au sérieux, préférant la dérision pour tirer une satire peu flatteuse de la politique, des médias et du capitalisme ambiants. Malgré des effets efficaces et une critique bien vue, Tunnel traine en longueur, peine à convaincre pleinement et ne satisfait qu'à moitié.
Très déçue de ce film beaucoup trop long et même si l'on sourit un peu durant les 2 h de ce film catastrophe, je n'ai pas adhéré à cette histoire malgré les louanges des critiques. Vraiment, je ne comprends pas que l'on puisse encenser ce film médiocre.
Militant (un peu), pas mal joué, réa et mise en scène pas trop mal. Mais pas de quoi tenir les spectateurs 2h06 en haleine avec un scénario irréaliste et un peu creux. Du fait, on s'y ennuie autant que le personnage principal. Que les réalisateurs arrêtent de croire que la longueur est garante de qualité. Il fait savoir s'arrêter.
L'intérêt principal de Tunnel ne tient finalement pas dans son aspect de film catastrophe.
De ce côté-là on peut dire qu'il assure le strict minimum : les scènes d'écroulement, puis de claustration, sont certes efficaces, mais elle ne sont pas follement imaginatives.
Le scénario du film est plutôt intéressant dans la première partie, mais il s'essouffle dans la seconde, et pour un film coréen dont on attend toujours plus de mauvais goût qu'un film US, il est relativement sage. De ce point de vue, Tunnel est clairement plus mainstream que la production coréenne habituelle, et c'est décevant, d'autant que le film précédent de Kim Seong-hun (Hard day) était un petit bijou d'inventivité.
L'intérêt du film, il faut aller le chercher dans le sous-texte sociétal de la situation : politiques froids et opportunistes, incompétence partout et corruption généralisée. Comme bien d'autres cinéastes coréens (presque tous en réalité), Kim Seong-hun apporte sa contribution au grand tableau critique de la société coréenne contemporaine. Il le fait avec un un sens du burlesque à froid qui est assez efficace, à l'image des dernières paroles prononcées par le héros.
Dernier point, malgré un sujet qui s'y prête à priori, l'émotion ne parvient pas vraiment à s'imposer dans ce curieux film, malgré la présence de la grande actrice Doona Bae, que j'ai par exemple nettement préféré dans l'admirable A girl at my door.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que "Tunnel" entre vite dans le vif du sujet. Au bout de quelques minutes seulement notre pauvre héros se trouve enfermé dans un tunnel qui donnera lieu à un enjeu politique, qui rejoint l'enjeu moral. Au-delà du seul suspense pour savoir s'il parviendra à s'en sortir, on peut voir dans ce film un message fort envoyé par le réalisateur, et pourquoi pas philosophique. Une petite dose d'humour permet de bien faire passer ces deux heures qui ne sont pas (si) longues. Et ce huis clos qui n'en est pas un de se révéler un bon petit film à suspense.
Le scénario de "Tunnel" se résume en deux phrases. Un homme est coincé dans sa voiture dans un tunnel écroulé. Les secours réussiront-ils à le sauver ?
Le survival movie est devenu un genre à part entière. Son principe en est simple. Naufragé sur une île déserte (Tom Hanks dans "Seul au monde"), piégé dans un bateau qui coule lentement (Robert Redford dans "All is Lost"), enterré six pieds sous terre (Ryan Reynolds dans "Buried"), le bras écrasé sous un rocher (James Franco dans "127 heures"), le héros survivra-t-il ? Mais c’est un véritable casse-tête pour un scénariste. Que filmer sinon un homme seul ? Comment raconter sans lasser le lent écoulement du temps ? Comment donner du rythme au récit sans le ponctuer de rebondissements trop artificiels ?
Il faut parfois s’appuyer sur quelques béquilles. Ainsi de l’usage du téléphone portable dans "Tunnel" – comme dans "Buried" – particulièrement surprenant dans un film dont l’affiche annonce : « Ça va couper ». Ainsi de certaines rencontres inattendues qui brisent la solitude du survivant (j’ai toujours considéré un peu « facile » l’arrivée de Vendredi sur l’île de Robinson qui, si elle enrichit le roman de Daniel Defoe et plus encore celui de Michel Tournier d’une dimension fascinante (l’altérité), le distrait de son sujet original (la survie)). Ainsi des flashbacks qui éclairent le comportement du rescapé.
Le cinéma coréen relève la gageure de cacher, sous les traits anodins du film de genre, une critique politique aiguisée. C’était le cas des films de Bong Joon-Ho : "Snowpiercer", "The Host", "Memories of Murder". C’était le cas aussi du précédent film de Kim Seong-Hun "Hard Day". Ici, "Tunnel" est l’occasion de décocher quelques piques bien senties à la corruption d’un système dont la Présidente de la République vient d’être renversée pour concussion.
Mais là n’est pas l’essentiel. Le scénario ne s’éloigne jamais bien longtemps de la voiture où notre héros est reclus. Pendant son interminable rétention, se poseront à lui et à ceux qui le secourent des questions déchirantes : va-t-il partager le peu d’eau qui lui reste pour adoucir les derniers instants d’une autre victime dont on sait la mort certaine ? vont-ils poursuivre des opérations coûteuses de sauvetage alors qu’il n’y a plus d’espérance raisonnable que le disparu soit encore vivant ? va-t-il voter pour Emmanuel Macron ou s’abstenir [Ciel ! je m’égare !] ?
Comment "Tunnel" se termine-t-il ? Généralement les survival movies sacrifient au happy end. "All is Lost" de J.C. Chandor constitue une exception exotique. Je ne dirai bien entendu rien du bout de ce "Tunnel". Les deux options étaient également concevables – je n’en conçois guère de troisième – et celle qui est choisie n’est pas la moins efficace.
Tunnel est sans conteste le plus beau, le plus émouvant, le plus captivant et bouleversant des "survivals" - en fait il est bien plus que cela - que j'aie jamais vu ! Le cinéma sud-coréen gagne à être connu, laissant loin derrière lui la majorité des films américains du genre. Une vraie réussite et pourtant sans violence, sans vulgarité, sans rien de malsain ni de sadique, réunissant suspense, action et émotion . Ne parlons pas des films français, la plupart sont à présent très formatés, ce qui limite grandement la créativité. Un film magnifique, un chef-d’œuvre, à ne pas manquer.
Film catastrophe très réussi, mais mal fignolé pour des absurdités.
Très bons décors, bien filmé, bien mis en scène, mais quelques absurdités incroyables : cela fait déjà longtemps qu il est coincé, il sait qu il en a encore pour très longtemps, qu il doit tout économiser le plus possible - la première fois qu il peut se mettre debout, il explore la cavité avec deux lampes allumées en même temps, la scène en devient consternante de stupidité. Ou lorsqu on voit la seconde voiture illuminée de tous ses feux alors que cela fait déjà des jours qu ils sont coincés, ou ramper plus vite qu un boyau s effondre ou même simplement communiquer au téléphone plutôt qu en SMS qui est bien moins gourmand en consommation et en qualité de réception. [etc.] De telles erreurs semblent tellement inutiles, évitables ! D autant plus que le film fonctionne plutôt pas mal en général.
Un film catastrophe ingénieux qui joue brillamment sur nos peurs de l'enfermement. Il parvient à ménager le suspense et à maintenir la tension non sans dénoncer la corruption avec une belle touche d'humour.
Je suis devenu fan du cinéma Coréen car il apporte un nouveau souffle, un autre regard. Ce film est un thriller - film catastrophe qui monte en intensité dramatique. C'est parfois un peu léger et surjoué par certains acteurs mais cela reste globalement très bien maîtrisé grâce à une écriture minutieuse du scénario. Je suis resté captivé d'un bout à l'autre.
Kim Seong-hun Il réussit à faire passer de nombreux messages au sein d’un mélange des genres propre au cinéma pur style coréen Tunnel se révèle en film catastrophe émouvant et drôle
Balayons déjà les critiques qui ne sont pas de mise : Non le film ne lorgne pas vers Buried, mais alors pas du tout ! Non la critique économique et médiatique n'est pas "simplement esquissée", elle est bien là et elle est suffisante servant de filigrane à l'intrique. Non le film n'est pas trop long, un film n'est trop long que pour ceux qui n'accrochent pas. Non, ça ne tourne pas en rond, la progression dramatique est bien là. Non le film n'est pas "truffé" d'invraisemblances, mais il y en a tout de même deux ou trois, concevons-le sans que cela nuise à la crédibilité du récit. En fait le film est magistralement construit avec sa dose de suspense, de surprise et de retournement de situation, un peu d'humour, du réalisme aussi spoiler: (l'utilisation de l'urine est indiquée dans tous les manuels de survie mais c'est la première fois que j'en entends évoquer au cinéma) et puis il y a de l'émotion : spoiler: l'allocution de Doona Bae est très juste, émouvante mais sans pathos . Evidemment on pourra déplorer que le chef sauveteur spoiler: soit si peu charismatique, et puis cet aspect seul contre tous fait très hollywoodien , mais est-ce si important ?
Mélangeant la comédie et le drame, Tunnel parvient a passionner malgré son sujet de départ étriqué. Doublé d'une réflexion sur la société, sur sa capitalisation et son manque d'humanisme professionnel, Tunnel est un survival intense, suffisamment sobre pour paraître totalement crédible.