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Un visiteur
4,0
Publiée le 3 juin 2018
Un documentaire sur le thème de la vieillesse, du corps naufragé et des limites de la communication à travers la danse. Un danseur célèbre intervient dans une unité de personnes âgées dépendantes durant une semaine. Chaque jour, il avance vers des gens et par le contact instaure une forme de dialogue. Les gens se souviennent et font remonter des bribes de leur histoire personnelle. Une pensionnaire va tomber amoureuse du danseur. Une forme d'empathie qu'il a du mal à gérer et à prévoir. Documentaire très intéressant lorsque 'lon se questionne sur le devenir, le grand âge, la dépendance, et l'haptonomie.
Le film débute en cadrant une vieille dame au moment du déjeuner. Elle s’endort devant son assiette. Voici une première séquence qui annonce un film dur et touchant. Au service de gériatrie de l’hôpital Charles Foix d’Ivry, des patients malades, souvent de l’Alzheimer occupent leur quotidien au mieux en attendant la fin. Thierry Thieû Niang anime un atelier de danse. Valeria Bruni Tedeschi et Yann Coridian l’ont suivi une semaine avec leur caméra. Plus que la gestuelle du corps, le chorégraphe apporte réellement un nouveau souffle aux personnes âgées. Une jeune fille de 90 ans est le portrait bouleversant de ces aînés qui se souviennent d’un passé douloureux, qui ont oublié qu’ils sont âgés et restés à leurs vingt ans, qui ont une colère profonde en eux ou encore, qui regardent la vie défiler avec mélancolie ou découvrent qu’ils peuvent encore aimer. Voici un documentaire très douloureux, mais aussi souvent drôle et où l’on garde espoir grâce à l’attention qu’accorde le danseur pour ses ancêtres. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Le FIFF de Namur, c’est aussi l’occasion de découvrir des documentaires venus des quatre coins de la francophonie. Parmi eux, « Une jeune fille de 90 ans », proposé par la réalisatrice renommée Valeria Bruni Tedeschi et son acolyte Yann Coridian.
Les quelques lignes présentant ce documentaire laissaient présager une belle histoire entre Thierry, chorégraphe, et les pensionnaires de l’hôpital d’Ivry. Mais on était loin de s’imaginer combien toutes les personnes que nous croiserions durant presqu’une heure trente, apportaient une telle touche de tendresse et d’humanité dans cette soirée festivalière.
Dès les premières minutes, nous sommes conquis pas l’angle choisit par les deux réalisateurs : loin d’être intrusifs, ils filment l’échange naturel qui se met en place entre Thierry et ses spectateurs. Les uns ont l’esprit qui se perd, d’autres sont incapables d’exercer le moindre mouvement, celles-ci sont affectées par un passé un peu trop présent alors que celles-là voient dans ces danses, une occasion de revivre une jeunesse perdue. Thierry Thieû Niang est incroyable ! Sa façon de faire, son écoute, sa délicatesse, son attention vis-à-vis de ces personnes âgées montrent combien, si elles sont d’apparence fragiles, elles ont encore le souhait de vibrer dans les limites autorisées par leur corps. L’évolution de certaines personnages âgées est tout simplement surprenante et n’est due qu’à leur motivation et au soutien du jeune danseur.
Mais le travail de Thierry n’est finalement qu’un prétexte au documentaire. Le microcosme dans lequel il évolue dépeint la vieillesse sous bien des angles : malicieuses, amoureuses, revêches, fermées… toutes les personnalités se côtoient dans un espace clos qui ne semblent s’ouvrir qu’en présence des infirmières ou du chorégraphe dynamique. Et puis, subitement, la magie d’une histoire d’amour (à sens unique) entre Blanche et Thierry naît sous nos yeux. Elle est atteinte d’Alzheimer et pourtant, son visage s’illumine à chacune de ses visites. Celle qui n’a jamais eu d’enfant et qui semble n’avoir connu que des amourettes, s’éprend de son danseur. Blanche est attendrissante et surprenante : on comprend d’ailleurs aisément le choix de Valeria Bruni Tedeschi et Yann Coridian de mettre en exergue ses sentiments naissants, la beauté du visage de la vieille dame lorsqu’elle échange avec « son » Thierry. C’est tendre, poétique, touchant sans être indécent !
« Une jeune fille de 90 ans », c’est un documentaire émouvant rempli d’humour et d’affection pour les personnes qu’ils met en scène. Mais peut-on vraiment parler de mise en scène puisqu’il livre une vérité non truquée ? Récompensé par le Prix du public et par le Prix spécial du jury, l’incroyable documentaire devrait être diffusé prochainement sur Arte. En effet, les deux réalisateurs ont fait le choix de le présenter à la télé plutôt que dans les salles ciné car, comme le dit Valeria Bruni Tedeschi, « ca permet de toucher plus de monde, de faire entrer le sujet directement chez vous ». Il y a fort à parier que ce petit bijou fera encore parler de lui et touchera en plein cœur les spectateurs qui auront fait le choix de rencontrer cette jeune fille de 90 ans et tout ceux qui gravitent autour d’elle.
Les réalisateurs filment, sans commentaires, Thierry Tjieû Niang, danseur et chorégraphe, qui anime un atelier de danse dans un hôpital pour personnes âgées à Ivry-sur-Seine (94). Parmi eux, Blanche Moreau, 92 ans, sans enfants, atteinte de la maladie d’Alzheimer, prend plaisir à danser avec lui sous la musique des chansons de Michel Delpech ou de Franz Schubert. Le film, sur le fil du rasoir, est bouleversant ; il décrit, sans pathos, le monde du 4e âge, avec ses (petites) joies, ses peines, sa lucidité (sur son état) mais aussi ses pensées irréelles (une des pensionnaires trimballe une peluche qu’elle prend pour son fils et accuse une vieille dame de l’avoir tué). La musique est omniprésente tout au long du documentaire et aide à mieux supporter la tristesse des situations. .