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this is my movies
702 abonnés
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4,0
Publiée le 7 avril 2018
Tourné dans un Noir et Blanc numérique (c'est à dire converti en post-production lors de l'étalonnage) qui fait la part belle aux grands aplats noirs, avec un contraste particulièrement marqué, mais aussi un format en 2:35 qui lui permet d'exploiter au mieux les paysages désolés et rugueux de son pays, Schwentke signe une également une mise en scène assez virtuose, passant d'un genre à l'autre avec facilité tout en restant cohérent. En effet, le film lorgne tout autant du côté du fantastique, avec des hommages obligatoires au cinéma de Lang et à l'expressionnisme allemand, par exemple dans la scène de l'auberge et celle qui suit dans la rue, mais on retrouve aussi des emprunts au cinéma d'horreur et bien sûr au film de guerre. Il dépeint un contexte qui a été peu exploité au cinéma, c'est à dire la débâcle de l'armée allemande, du point de vue des soldats et au cœur de leur propre pays. C'est ainsi que l'on découvre les pillages commis par les déserteurs, le désarroi de la population mais aussi les camps remplis de ces mêmes déserteurs. Quant au film, il nous propose de suivre le parcours, authentique, de ce simple soldat, dont on ne saura rien de son passé, qui trouve un uniforme d'officier et qui va se transformer en bourreau inhumain de la pire espèce. Sans chercher à l'excuser, Schwentke nous donne quelques détails psychologiques qui l'ont peu à peu poussé aux confins de la folie barbare, le héros s'enfermant dans des mensonges plus gros, tandis qu'il devient obsédé par le souci de restaurer la grandeur de l'Armée. Après s'être constitué une petite troupe, il arrive donc dans ce camp de prisonniers, qu'il va transformer en charnier. Si le film n'exploite pas à fond toutes ses sous-intrigues (que devient le chef du camp ? Le personnage du capitaine Junker qui disparaît trop vite), il demeure parfois fascinant, terrifiant bien sûr aussi, étirant parfois certains moments aux limites de l'insoutenable, ne jouant jamais la carte du voyeurisme quand il dépeint la barbarie, tout en offrant quelques plans ou quelques bruitages assez traumatisants. En voyant le film, j'avais parfois l'impression d'assister à la genèse de la petite troupe du Colonel Kurtz dans «Apocalypse Now», ce ramassis de soldats perdus dans les horreurs de la guerre, qui s'enfonce dans une certaine décadence, porté par un idéal qui leur sert d'excuse pour commettre le pire. Le film fait parfois froid dans le dos, se révèle implacable, sans jamais juger explicitement ses personnages, mais plutôt en nous jetant en pâture leur comportement, qui file presque la gerbe. Il dépeint des hommes qui ont oublié leur humanité, des hommes sans repères moraux si ce n'est celui de maintenir l'ordre, à tout prix. Le film est peut-être mal rythmé dans sa dernière partie, mais il demeure fascinant, tandis qu'il nous offre quelques visions de cauchemars proprement tétanisantes. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
l'orgie des damnés, ou comment un déserteur en volant un uniforme de capitaine peut devenir un des plus grand criminel de la seconde guerre. filmé en noir et blanc pour donner plus d'intensité au propos, une musique grinçante qui vous transperce le sang, une mise en scène et un montage glaciale , une intensité dramatique exceptionnelle jouée par des comédiens de grandes classe. un cas de conscience d'une rare violence a méditer de nos jours.......
Une histoire vraie dépeinte dans sa dimension de farce sinistre, de comédie lugubre où le burlesque est engendré dans la rencontre de l'horreur et de l'absurde, quand la violence la plus atroce, la plus sauvage, s'avère d'autant plus insensée qu'elle a pour toile de fond une supercherie carnavalesque, une imposture aussi ahurissante que bouffonne. N'y a-t-il pas en soi une dimension affreusement grotesque dans le fait qu'un gamin de 19 ans (Willi Herold) ait pu vraiment se faire passer pour un capitaine de la Luftwaffe et orchestrer une série d'exécutions sommaires aussi brouillonnes que criminelles parmi les déserteurs de la Wehrmacht ? L'excellente mise en scène de Robert Schwentke ne fait au fond qu'accentuer la vérité tragi-comique de cette invraisemblable épopée, notamment par le moyen d'un humour noir tarantinesque (on pense à "Inglourious Basterds"), par une emphase assez wagnérienne (parfois évocatrice du "Requiem pour un massacre" de Klimov) qui donne à voir dans sa puissance satanique tout le tohu-bohu dont s'est accompagné l'écrasement final de l'Allemagne nazie et la déroute de son armée, ainsi que par un œil tout fellinien dans la mise en images des scènes de beuverie orgiaque. Le film s’avère extrêmement drôle, mais il secoue du rire nerveux dont on est pris face au spectacle hallucinant d’une pantalonnade meurtrière, d’une grossière tromperie s’accompagnant d’iniquités et d’exactions d’une effroyable absurdité. Un rire sans doute symptomatique du vertige que peut susciter en nous l’ébranlement de la réalité et des attentes normatives qui la structurent en temps normal. L’imposture, dans son énormité stupéfiante, vient en effet nous rappeler avec brutalité les bases arbitraires, dérisoires, fragiles, sur lesquelles reposent l’assignation identitaire et les jugement sociaux en légitimité. Tout se ramène alors à un problème de « gestion des impressions », eût dit le sociologue Erving Goffman. Mais si le film de Schwenkte fonctionne ainsi comme une satire mordante de la logique des apparences, il nous rappelle aussi combien les êtres humains peuvent être aisément lâches, bestiaux, sadiques… Au bout du compte, l’usurpateur (Willi Herold) ne nous paraît même pas être le pire de la troupe ! D’ailleurs, à plusieurs moments, on sent qu’il doute, qu’il hésite, qu’il a du mal à y croire ! Parfois on le sent même ahuri et fasciné, car dépassé par le succès de sa supercherie et par ses conséquences funestes. En définitive, tout se passe comme si, tel l’apprenti-sorcier, il avait initié un processus qu’il ne peut plus stopper ; comme si son tour de passe-passe inaugural avait libéré des forces maléfiques insoupçonnées en lui et dans les autres autour de lui.
Allemagne. Avril 1945. L'imposture d'un jeune soldat ayant revêtu un uniforme trop grand. A mesure qu'il s'enfonce dans son mensonge se révèlent le délire et la schizophrénie d'un régime nazi à l'agonie. La réalisation est intelligente : on glisse sans s'en rendre compte du réalisme à la métaphore, de la peur à la folie, du passé au présent. Un film atypique. A voir... jusqu'au générique de fin !
très bon film autant dans la beauté de l'image que dans sa narration. au bord du précipice chaque homme agit selon sa conscience mais pense surtout a sauver sa peau même en acceptant l'inacceptable. film qui donne a penser et qui se regarde sans déplaisir.
Ce film est une pièce de théâtre ou aurait pu l'être : lors du premier acte, le moins convaincant, Herold endosse son role, presque par hasard ; lors du deuxième acte, il le peaufine ; lors du troisième, il l'investit totalement. Le film va crescendo et vaut pour le huit clos qui s'installe peu à peu au sein de la bande au milieu du chaos. On est pris et on n'en sort pas indemne.
Un film d' une intensité et d' une force incroyable, d' une violence totale, une véritable plongée dans la folie d' un homme qui, investi d'un pouvoir factice et usurpé devient le plus impitoyable des bourreaux. Un noir et blanc et une lumière sublime, des acteurs de haut niveau, une mise en scène magnifique, un pur chef d'œuvre que je met au même niveau que la liste de Schindler même si l'histoire est différente. Réussi du début à la fin, une perfection ! Je ne remercie pas les cinémas Français qui ont très peu diffusé cette pépite, deux ou trois salles de Paris le projetant, une véritable honte pour toutes les salles bien frileuses l'ayant totalement ignoré. Un grand merci à l'Arlequin, cinéma que je ne connaissais pas et qui, sous ses airs de pur jus années 60, offre une très belle image et un très bon son dans une petite salle bien sympathique ! Modéré pour quelle raison ????????? Là, je ne vois vraiment pas, visiblement, la liberté d'expression n'est pas de mise sur ce site ! A bon entendeur, salut !
un film marquant voir choquant, qui va crescendo. En plus du côté historique de la fin de la guerre en Allemagne (dont on parle rarement), il y a une portée universelle (cela aurait pu avoir lieu ailleurs et à d'autres époques). Le sujet très fort est de plus servi par une interprétation parfaite et une mise en scène puissante, on est capturé par le récit, tout en faisant réfléchir. La scène de générique est de plus une superbe idée. Allez vite le voir avant qu'il ne disparaisse de votre ciné (s'il y passe), micro distribution pour un très grand film.
Dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale, un caporal déserteur trouve un uniforme de capitaine et commence ainsi sa descente dans la folie et la guerre.
The Captain est une satire de la guerre où des scènes d'horreur remplacent les blagues. Imaginez le Dr Strangelove sans l'humour mais la violence à la place.
Le film ressemble de très près au «Capitaine» qu'il dépeint: fort, décisif et saisissant. L'histoire est aussi imprévisible que les performances sont frappantes. En plus de du scénario déjanté, ce qui frappe, c'est que le film est à la fois divertissant et cérébral. Un film important.
Ne manquez surtout pas le générique de fin, qui est aussi surréaliste, honnête et vrai que n'importe quel flash d'info que vous verrez sûr la télé ce soir.
Histoire vraie. On dit souvent que les usurpateurs, ceux qui sont illégitimes, poussent leur rôle plus loin pour éviter d être démasqué. Ce film en est une illustration.
Difficile de rendre crédible une histoire hautement improbable mis le film s'en sort vraiment bien. L'image est esthétique sans outrance, le scénario et les acteurs sont bons, le film est bien fait. Pas grand chose à reprocher à ce film. Bien qu'intéressant, ai-je vraiment envie de connaître cette histoire ? Que me restera t-il de cette histoire, ?
Si le but du film est de dénoncer la guerre, le pouvoir qu'elle donne a quelques personnes, le mauvais usage de la force, la question de l'obéissance aux ordres, ... il y a bien des histoires bien plus sidérantes à raconter. Je crains que ce film n amoindrisse toutes ces choses puisque c est un usurpateur et qu'il était illégitime à le faire. Seulement il y a eu bien pire, si tant est qu'il puisse y avoir un classement sur de telles choses.
Les images sur le générique de fin me confortent dans cette gêne. Je peux me tromper, mais il me semble qu'on voit la troupe d'Harold de nos jours, en train d'embêter des gens contemporains (sauf erreur la femme blonde sur la fin à un téléphone portable en main, les t-shirts avec flocage). J'ai plus vu une bande s amuser qu'une dénonciation de la violence encore possible de nos jours. Je crains fort que ce film n'édulcore beaucoup les méfaits ayant eu lieu durant la seconde guerre mondiale.
Film absolument hallucinant tant dans la forme que dans le fond. Le délire monte progressivement dans une mise en scène anxiogène à souhait, sans limite. Du grand art même si on finit épuisé et dégoûté.
Dans les derniers jours de la guerre, alors que l'ordre nazi se fissure inexorablement en Allemagne, le caporal Herold déserte. Pour sauver sa peau, il usurpe l'identité d'un Hauptmann de la Wehrmacht. Pour justifier son uniforme, il s'invente une mystérieuse "mission spéciale" que lui aurait confiée personnellement le Führer.
Il y aurait eu mille et une façons de raconter les aventures d'un déserteur au crépuscule du Troisième Reich. Une possibilité aurait été l'humour loufoque façon Begnini ("La Vie est belle") voire Monthy Python. Une autre, vers laquelle louche par moments "The Captain", aurait été le cinéma de guerre pop - si tant est qu'on puisse ainsi le décrire - de Tarantino façon "Unglorious Basterds".
Mais c'est décidément la veine la plus âpre que choisit Robert Schwentke, un cinéaste allemand, qui est allé perdre son âme - et remplir son compte en banque - à la réalisation de quelques superproductions hollywoodiennes ("Flight Plan", "RED", les suites de "Divergente"...) avant de revenir en Allemagne la regagner. "The Captain" (le titre international, en France comme aux États-Unis, de Der Hauptmann) rappelle ces films soviétiques ou russes d'une dureté d'airain sur la Seconde guerre mondiale et ses atrocités : "Requiem pour un massacre" de Elem Klimov (1985), "Dans la brume" de Sergei Loznitsa (2012) voire "L'Enfance d'Ivan" de Andrei Tarkovski (1962).
Mais c'est surtout à un livre que ce film perturbant m'a fait penser : "Les Bienveillantes", le prix Goncourt 2006 de Jonathan Littell. Car, en mettant en scène un salaud ordinaire, un homme que l'horreur de la guerre et la seule obligation de sauver sa peau ont privé de tout discernement moral, "The Captain" décrypte avec une délectation sadique la même mécanique qui transforme un homme en monstre.
Ne quittez pas la salle avant de voir le générique de fin jusqu'à sa dernière image. Glaçante mise en abyme qui nous fait toucher du doigt l'actualité traumatisante d'une logique de déshumanisation qu'on aurait tort de cantonner aux livres d'histoire.
Film incroyable , une honte qu'il soit boudé par le "capitaine" Télérama... SI vous êtes amateur de bon cinéma , foncez ! ämes sensibles , s'abstenir , sauf si vous trouvez enfin le courage de changer de perspective.
Je dois avouer que j'étais assez perplexe sur ce film (noir et blanc, en allemand... bonjour Haneke) et ce fut un véritable choc émotionnel et visuel.
La photographie est magnifique et le noir et blanc permet vraiment de créer une distance (malin car nous ne sommes absolument pas dans une complaisance...) et l'histoire et le message global (quel est l'origine du mal ? Comment la guerre peut-elle transformer les hommes) est assez subtil.
Je m'attendais aussi à un film violent, et il ne l'est en réalité très peu (encore une fois, la violence est sous-entendu et jamais frontalement montré... ce n'est pas le thème du film...);
En conclusion, un film à voir, qui donne à réflechir et qui est vraiment ancré dans l'actualité. A voir, surtout pour la jeune génération friande d'un bon cinéma qui dénonce et appuie la ou ça fait mal.
Encore un film en langue allemande qui parvient de ce côté du Rhin et encore une réussite ! L'histoire est celle d'une jeune caporal allemand, pris en chasse par des frères d'armes à l'arrière du front, à deux semaines de la capitulation du régime nazi. Dans sa fuite, le jeune Herold trouve l'uniforme d'un capitaine de l'armée de l'air et c'est là que commence son mensonge.
Il se fait passer pour un capitaine envoyé spécialement à l'arrière du front par Hitler. Il est étonnant tout d'abord de constater qu'un régime tel que l'Allemagne nazie répondait encore à des règles, même en plein écroulement. Le malaise vient justement de ce que ces règles existent alors qu'on sait pertinemment à quel point le régime est criminel. En effet, les déserteurs rattrapés ne peuvent pas être exécutés sans somation dans le camp, ils dépendent de la justice.
Avoir un usurpateur pour héros qui au moindre faux pas peut être confondu rend l'ambiance malsaine. Le contexte de la guerre existe et pourtant l'arrière semble calme. Il s'y passe une action qui ne ressemble pas à la guerre. Pillages, vols, viols, exactions alors qu'au loin, des soldats meurent pour défendre ce qui reste à défendre. Ainsi, plusieurs fois, une image est au premier plan et il se passe tout autre chose à l'arrière plan, pour bien souligner cette idée que l'action se passe à l'arrière.
Plus le jeune usurpateur avance, plus il gagne en assurance. Rapidement épaulé par d'autres soldats, ils en viennent à commettre des atrocités innommables qui ont pour effet de déliter rapidement la santé mentale de tous cs protagonistes. En effet, les exécutions sommaires deviennent de plus en plus atroces. Ainsi, la présence d'une scène d'orgie n'est pas étonnante, et rappellera le film La Chute (2005). Il faut bien faire passer le traumatisme. Le noir et blanc renforce la froideur d l'ensemble, avec une photographie sèche. Une sorte de voyage en enfer où l'absurde se confronte à la violence brute. Ainsi, la séquence du générique final est salvatrice. La troupe de choc du capitaine se retrouve des les rues allemandes mais en 2017, et elle continue ses exactions. Le décalage ainsi créé permet de renforcer l'effet glaçant de ce film.