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Cinéphiles 44
Pour son sixième long-métrage, Carlos Reygadas interprète lui-même le rôle principal et offre à sa famille l’occasion d’aborder les autres personnages. Dans des paysages contemplatifs, une famille élève des taureaux de combat et des chevaux. Si on comprend assez vite que le couple qui gère le ranch a établi un accord sur leur relation, le film prend son temps à en dépeindre tout le tourment. Certains plans brillamment filmés par leur esthétisme et leur lumière posent néanmoins question de leur utilité. L’enjeu de l’intrigue était suffisamment complexe pour y ajouter autant de séquences méditations par le biais d’un moteur de voiture ou d’un concert. A l’image du taureau face à la mule « Nuetro Tiempo » est l’un des films les plus violents sur la relation amoureuse. En effet, vous ne verrez pas de coups mais des mots d’une dureté absolue et pourtant pleins de vérités. Juan et Esther s’étaient mis d’accord sur la liberté de leur couple. Mais que se passe-t-il lorsque l’un passe à l’acte ? La jalousie de l’autre est-elle inévitable ? Carlos Reygadas impose au spectateur de s’immiscer dans cette intimité jusqu’à provoquer chez lui un certain malaise, même pour le plus ouvert. C’est compliqué l’amour et le cinéaste tente d’en dénouer certains liens avec ces bouleversants discours.
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Un couple en crise au fin fond de la campagne mexicaine elle en pleine crise existentielle s ennuie et trompe son ennui et son vide avec des machos de passage avec l approbation douteuse de son gringalet de mari ils n'ont ni l un ni l autre le courage de divorcer C est glauque long et lent même si les images de la campagne sont belles mais n apportent rien à ce récit aussi vide que leur histoire
Reygadas fait partie de cette génération, qui regarde son temps droit
dans les yeux (comme Tsvaguinsiev, Terence Mallick Ou NUri Bilge Ceylan) Le titre n'est pas choisi au hasard...On a un film qui se veut traiter de la mort du Taureau (plan séquence final)...Après, penser que c'est la mort de l'homme, du machisme, du caractère masculin, Reygadas n'impose rien, il laisse le spectateur faire ses choix, analyser sa propre vie de couple. C'est très habile et
réalisé avec beaucoup de liberté....C'est un film fort (comme le Bannissement souligné par un internaute, mais fait sans doute plus subtilement)....Reygadas est le cinéaste qui fait parler le mieux, les silences, (il y a quelques plans séquence courts mais d'anthologie, avec les chiens, dans la maison avec les balais, je crois, et quelques autres que j'ai trouvés sublimes)....On retrouve par moments l'esprit de Japon, crudité du discours, mais surtout et même si le film dure trois heures, (il y a des moments forcément, moins artistiques) Reygadas a un sens de la nouveauté visuelle
et du discours de l'âme( je note deux scènes foudroyantes ( au début du film, l'attaque du taureau, âmes sensibles, fermez les yeux, à la fin le plan séquence de l'atterrissage nocturne sur une mégapole ( Mexico ? Los Angeles ?)...J'ai trouvé le film extrêment abouti avec des moments intenses ( le soliloque de Ester, lors de l'atterrisage nocturne est un discours amoureux comme j'en ai lu rarement en littérature (lecteurs pensez aussi à ce genre de cinéma), le film est écrit avec parfois un regard sur la vie sans concession...On peut à tort je pense, penser à de la perversité de la part de Juan, car le film raconte la manipulation à l'intérieur du couple où chacun essaie de prendre le pouvoir....L'homme et la femme se contruisent l'un avec l'autre, mais aussi l'un contre l'autre...C'est la richesse du couple et parfois ce qui le perd... CAR Il y a souvent un gagnant....Perdre c'est gagner, gagner c'est perdre, Reygadas le sait, son film aussi... évidemment mon analyse est incomplète. Reygadas a son vécu, il connait les troubes au sein du couple, la quête du plaisir comme
quête de la vérité, de la liberté....Nul n'y échappe qui veut se connaitre....Le film dit tout cela....
Alors on peut célébrer de tels films, en toute simplicité mais en toute intelligence...Si mon commentaire vous parle, précipitez vous, sinon il reste le plan formel du film, superbe tout simplement, ....
dans les yeux (comme Tsvaguinsiev, Terence Mallick Ou NUri Bilge Ceylan) Le titre n'est pas choisi au hasard...On a un film qui se veut traiter de la mort du Taureau (plan séquence final)...Après, penser que c'est la mort de l'homme, du machisme, du caractère masculin, Reygadas n'impose rien, il laisse le spectateur faire ses choix, analyser sa propre vie de couple. C'est très habile et
réalisé avec beaucoup de liberté....C'est un film fort (comme le Bannissement souligné par un internaute, mais fait sans doute plus subtilement)....Reygadas est le cinéaste qui fait parler le mieux, les silences, (il y a quelques plans séquence courts mais d'anthologie, avec les chiens, dans la maison avec les balais, je crois, et quelques autres que j'ai trouvés sublimes)....On retrouve par moments l'esprit de Japon, crudité du discours, mais surtout et même si le film dure trois heures, (il y a des moments forcément, moins artistiques) Reygadas a un sens de la nouveauté visuelle
et du discours de l'âme( je note deux scènes foudroyantes ( au début du film, l'attaque du taureau, âmes sensibles, fermez les yeux, à la fin le plan séquence de l'atterrissage nocturne sur une mégapole ( Mexico ? Los Angeles ?)...J'ai trouvé le film extrêment abouti avec des moments intenses ( le soliloque de Ester, lors de l'atterrisage nocturne est un discours amoureux comme j'en ai lu rarement en littérature (lecteurs pensez aussi à ce genre de cinéma), le film est écrit avec parfois un regard sur la vie sans concession...On peut à tort je pense, penser à de la perversité de la part de Juan, car le film raconte la manipulation à l'intérieur du couple où chacun essaie de prendre le pouvoir....L'homme et la femme se contruisent l'un avec l'autre, mais aussi l'un contre l'autre...C'est la richesse du couple et parfois ce qui le perd... CAR Il y a souvent un gagnant....Perdre c'est gagner, gagner c'est perdre, Reygadas le sait, son film aussi... évidemment mon analyse est incomplète. Reygadas a son vécu, il connait les troubes au sein du couple, la quête du plaisir comme
quête de la vérité, de la liberté....Nul n'y échappe qui veut se connaitre....Le film dit tout cela....
Alors on peut célébrer de tels films, en toute simplicité mais en toute intelligence...Si mon commentaire vous parle, précipitez vous, sinon il reste le plan formel du film, superbe tout simplement, ....
Immense styliste, Reygadas fait de ce drame bourgeois un geste cinématographique en lévitation, à l'égal du "Bannissement", le chef d'œuvre de Zviagyntsev. Tantôt élégiaque (la sublime scène d'ouverture, digne de celle de "Post Tenebras Lux"), grandiose (le concert de timbales), transcendant ("Carpet Crawl" de Genesis tandis que le cinéaste scrute les entrailles de la voiture d'Ester) ou burlesque (le ménage à trois dans la cabane), "Nuestro Tiempo" est un nouveau sommet dans sa filmographie.
traversay1
Sur les plans formel et sensoriel, Nuestro tiempo est sans nul doute le plus somptueux film de ce début d'année. Certaines scènes (combat de taureaux dans la brume du petit matin ; concert avec timbales ...) sont éblouissantes. On connait le talent plastique du mexicain Carlos Reygadas depuis ses débuts, notamment avec Batalla en el cielo et Lumière silencieuse, mais c'est dans la catégorie minimaliste qu'il émargeait plutôt avec des narrations peu étoffées et insatisfaisantes. Nuestro tiempo est d'une autre trempe, ambitieuse, cosmique et tellurique même si l'intrigue centrale ne méritait peut-être pas un enrobage aussi dense (prétentieux, diront ses contempteurs). Il s'agit assez banalement de la crise d'un couple qui a pourtant signé une sorte de contrat de liberté mutuelle mais qui est gêné aux entournures quand l'infidélité survient. Un sujet qui doit véritablement concerner le réalisateur puisqu'il joue le premier rôle au côté de son épouse et que le tournage a eu lieu dans son propre ranch. Que l'on se rassure, Nuestro tiempo n'a rien à voir avec une autofiction à la Angot, c'est un film assez souvent versé dans le symbolisme (des taureaux et des hommes) et qui se permet une longue ouverture hédoniste et enfantine, superbe, surprenante et hors sujet. Si l'on n'est pas fasciné par le style à la fois élégiaque et cruel de Reygadas, le temps risque cependant de paraître un peu long dans ce métrage de 3 heures qui alterne grands moments contemplatifs et dialogues presque dignes de Scènes de la vie conjugale. La conclusion du film, comme d'ailleurs son affiche mexicaine (elle est magnifique. Pourquoi n'a t-elle pas été conservée en France ?) laisse la vedette aux taureaux du ranch. A chacun d'y trouver la signification qui lui siéra.
Un film contemplatif, qui prend son temps, pour décrire une crise conjugale et -peut être- la fin d’un amour. Avec des choses très fortes : la compréhension par Juan, le mari, de la situation amoureuse de sa femme, par référence à ce qu’il a lui-même vécu douze ans plus tôt ; le constat de la difficulté qu’il ressent à faire correspondre ses convictions de tolérance affichées et ses propres réactions lorsque l’adultère apparaît ; les échanges « moraux » entre le mari et le nouvel amant ; le message d'amour en voix off de Esther à son mari.......
Loin des traitements fréquents ou habituels du trio amoureux, le film pose des vraies questions.
L’environnement dans lequel se déroulent ces événements sentimentaux est aussi original qu’intéressant : c’est celui d’un élevage de taureaux de combat au Mexique ; on sent la connaissance et la fascination qu’il exerce sur le cinéaste.
Les deux scènes qui ouvrent et ferment le film, à la fois étonnantes et symboliques interpellent le spectateur : les jeux des enfants, puis celui des taureaux évoquent, par opposition au cadre culturel et social déterminant (dans quelle mesure ?) les comportements des personnages principaux, les éléments « naturels » de la vie, leur simplicité, leur spontanéité, et aussi leur cruauté.
Loin des traitements fréquents ou habituels du trio amoureux, le film pose des vraies questions.
L’environnement dans lequel se déroulent ces événements sentimentaux est aussi original qu’intéressant : c’est celui d’un élevage de taureaux de combat au Mexique ; on sent la connaissance et la fascination qu’il exerce sur le cinéaste.
Les deux scènes qui ouvrent et ferment le film, à la fois étonnantes et symboliques interpellent le spectateur : les jeux des enfants, puis celui des taureaux évoquent, par opposition au cadre culturel et social déterminant (dans quelle mesure ?) les comportements des personnages principaux, les éléments « naturels » de la vie, leur simplicité, leur spontanéité, et aussi leur cruauté.
ferdinand75
Un film énorme, puissant et très orignal. Le lieu, le cadre d'abord , cet improbable élevage de taureaux de combats , jamais vu au cinéma. Les taureaux filmés avec une adresse et une beauté remarquables, pas seulement déclinaison de l'art espagnol de la corrida , mais plutôt de la force antique du taureau sacré Mynotaure . Il y aussi bien sûr cette crise du couple, propriétaire de l'élevage : ils ont vécus longtemps ensemble, ils aiment leurs enfants , ont passés un pacte de semi-liberté sexuelle, mais il ne va pas résister à l'épreuve de la tentation, . Des scènes charnelles très crues et très fortes. Le couple est interprété par le réalisateur et son épouse , formidables tous les deux. Des dialogues percutants , Des scènes surpuissantes , combats de taureaux, concert live , des plans séquences à couper le souffle , le campo , les couchers de soleil filmés superbement. Une magie nous étreint dès le départ et ne nous lâche plus, comme un voyage initiatique au bout de la nuit ; plan séquence de clôture . Un film très profond sur le sens de la vie , la recherche du bonheur et la liberté individuelle .
Paradoxale est la cohabitation entre la mise en scène de Carlos Reygadas, immense, ésotérique et remplie d’idées sensorielles parfois incongrues, avec l’intimité minuscule et humaine du sujet: celle du couple. Mais ce couple, qui semble si harmonieux au tout début, comme le montre son opulence sociale, matérialise parfaitement les qualités et stigmates de Nuestro Tiempo: l’égo de son cinéaste.
Sebastien Guilherme
Sebastien Guilherme
Habitué du festival de Cannes, Carlos Reygadas y a remporté le prix du Jury en 2007 avec Lumière silencieuse et celui de la Mise en scène en 2012 avec Post tenebras lux. En 2018, son dernier opus, Nuestro tiempo, n’a pas eu les honneurs d’une sélection cannoise mais ceux de la Mostra de Venise. Pourtant, sa filiation avec Lumière silencieuse est particulièrement forte au point, semble-t-il, de freiner l’ambition narrative qui aurait pu (dû ?) animer Nuestro tiempo. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
Son plus long et son plus approfondi dans son exploration des relations de couple, de la famille, de l'amitié...bref des relations humaines. Il s'est permis de passer devant la caméra interprétant le rôle principal en plus d'intégrer à nouveau ses propres enfants et tout le monde s'en sort haut la main. Sinon c'est encore et toujours une immense claque visuelle et sensorielle dans cette magnifique campagne mexicaine à suivre cette famille en harmonie dans un ranch mais que la venue d'un gringo va troubler. Il maintient son style avec une alternance de séquence contemplative de toute beauté et parfois terrible par leur violence ou leur sexualité. Les scènes avec les animaux sont incroyables...Comment ont-ils fait sans les maltraiter? Encore du grand Carlos Reygadas qui n'en finit pas de se perfectionner. Les près de 3h de film passent comme du p'tit lait...
Long et lent, un film faussement intello sur un couple en crise. De la bonne volonté, mais un propos un peu niais et très bavard, avec des plans hors sujet qui n’ajoutent vraiment rien. On peut passer son chemin. Décevant.
Carlos Reygadas et Natalia López sont ahurissants, magnifiques, extraordinaires dans ce couple en perdition. Ils crèvent littéralement l'écran. Le Mexique comme on ne l'a jamais vu. Des séquences d'anthologie, d'une violence absolue et d'une beauté surhumaine qui coupent le souffle. De l'hypnose à l'état pur. Des images choc qui s'incrustent immédiatement dans votre conscience. Il y a peu de films qui donnent à voir et à réfléchir sans jamais ennuyer le spectateur. Un film qu'il est impossible d'oublier et qu'on aurait tort de ne pas voir. Carlos Reygadas est grand.
"Nuestro tiempo" est une introspection à laquelle le cinéaste de "Batalla en el cielo" se livre en tout impudeur, jouant avec son épouse le rôle d'un couple en crise. On a écrit, à juste titre, le rapport du cinéma de Reygadas avec celui de Bergman. C'est particulièrement vrai dans ce très beau film, où les tensions conjugales et l'infidélité de la compagne sont verbalisés par le mari, poète reconnu et heureux père. Le réalisateur dépeint avec beaucoup de sensibilité les rapports de ce couple, dont les premières minutes laissent entendre qu'il est presque trop favorisé. Le dynamitage subtil de cet équilibre survient au fil du récit, dont la perfection formelle (beauté des décors, qualité du cadre) contraste avec le drame qui se noue. Les séquences où apparaissent les taureaux (élevés par les deux protagonistes), magnifiques, enchanteront les aficionados.
Ce film de Carlos Reynagas est un régale visuel, la première partie est magnifique, contemplative, ça me touche probablement tout particulièrement parce que je connais cette terre, par instants j’avais la sensation de sentir l’odeur de la terre, la chaleur du soleil et le vent... c’est un contexte qui me parle. En ce que concerne le scénario je le trouve poignant, riche en émotions et en vérités qu’on admet pas.
Nuestro Tiempo est un film d’amour assez douloureux à un rythme lent, un film long (2h58), mais très intéressant, tout réside dans l’immersion du spectateur dans le film 🎞
Nuestro Tiempo est un film d’amour assez douloureux à un rythme lent, un film long (2h58), mais très intéressant, tout réside dans l’immersion du spectateur dans le film 🎞
C'est un film personnel et original sur l'histoire d'un couple perdu dans un ranch immense.
C'est un prétexte à la contemplation et à l'auto-analyse.
Et ça plait ou ça plait pas: dans mon cas le sentiment est partagé.
C'est un prétexte à la contemplation et à l'auto-analyse.
Et ça plait ou ça plait pas: dans mon cas le sentiment est partagé.
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