Lucky, qui est le premier long-métrage de John Carroll Lynch, a été écrit spécialement pour Harry Dean Stanton en s'inspirant de sa vie et de sa personnalité. Il s'agit à la fois d'un film quasi biographique et d'"une sorte de lettre d’amour pour l’acteur et pour l’homme" selon le réalisateur. Cela a été possible grâce au co-scénariste Logan Sparks, qui est un vieil ami du comédien.
Si son nom ne vous évoque rien, vous avez certainement croisé le visage de John Carroll Lynch dans de nombreuses productions. Il est en effet un acteur prolifique apparu dans plus de 100 films et séries, dont Fargo, Zodiac, Gran Torino et American Horror Story.
Lynch nourrissait depuis longtemps le désir de passer à la réalisation : "J’ai toujours été attiré par la narration et la construction d’un récit, c’est d’ailleurs ce que j’ai étudié à l’université. Parce que c’est une chose de comprendre une histoire quand on la lit, mais quand on passe du côté de la réalisation, il faut réussir à l’orchestrer. C’est comme un pont. Pour assembler un pont, il faut créer tous les dispositifs qui vont permettre sa construction. C’est ce que font les réalisateurs et les producteurs pour un film."
Ami et collaborateur régulier d'Harry Dean Stanton, David Lynch a lâché un temps sa caméra pour faire l'acteur dans Lucky. Aux dires du réalisateur John Carroll Lynch (avec lequel il ne partage aucune parenté), il "était bienveillant et prêt à tout. Il est venu pour jouer, point barre. Je pense que, lorsqu’il est sur un tournage comme celui-là, il se comporte un peu comme l’acteur qu’il aurait aimé diriger. J’ai beaucoup appris sur le métier d’acteur en travaillant avec lui en tout cas."
Lucky marque les retrouvailles entre Harry Dean Stanton et Tom Skerritt, 38 ans après Alien, le huitième passager.
C'est aussi l'occasion de voir Stanton donner la réplique à David Lynch qui l'a dirigé à 5 reprises dans Une histoire vraie, Sailor et Lula, Inland Empire, Twin Peaks : Fire Walk With Me et Twin Peaks saison 3.