Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
momo M.
40 abonnés
282 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 1 mai 2017
Allez vite voir ce formidable petit film bulgare avant qu'il ne disparaisse des salles ! Film qui traite de la difficulté d'être honnête dans un monde corrompu, c'est caustique, drôle et grave à la fois
Tsanko Petrov, cheminot scrupuleux et bègue trouve un tas de billets de banque le long de la voie ferrée. Bien que démuni, il décide de remettre la totalité de la somme à la police. Fêté par le ministère des transports qui lui remet une décoration, on lui offre une montre qui ne marche pas et on oublie de lui rendre la montre "glory" que lui avait offerte son père. La montre va être égarée. Tsankov ne va pas se laisser faire...
"Glory" est une parabole tragi-comique assez cruelle sur les tribulations d'un cheminot qui veut récupérer une montre que lui a donné son père disparu. Moqué, humilié et battu, Tsankov va en "voir de toutes les couleurs" avant de la récupérer. Le film s'appuie sur une histoire ubuesque et des personnages avec de fortes personnalités. Il donne une vision de l'administration bulgare des transports assez abominable. Le portait de Julia Stoykiva, la chef de service, alcoolique mondaine, candidate aux fécondations in vitro, accrochée à son téléphone en permanence, qui tyrannise son compagnon et son service (...) est des plus réussis.
L'univers de Glory revisite Kafka et dénonce les maux de l'administration bulgare (corruption...).
Au fur et à mesure de l'histoire, on se demande vraiment quand va s'achever le calvaire de Tsankov, "personnage pur" qui "s'embourbe" face à la machine bureaucratique cynique uniquement soucieuse des apparences.
spoiler:
La scène finale dans laquelle Julia Stoykiva, piteuse, rapporte la montre Glory égarée à Tsankov (qui a été battu et tondu par ses collègues de travail pour avoir dénoncé un trafic de vol de diesel) est des plus réussies.
Le cheminot, physiquement méconnaissable, est transfiguré tant sur le plan physique que moral et le long plan final laisse augurer du pire...
Le casting est très bon et criant de vérité pour cette histoire, filmée et relatée avec beaucoup de réalisme.
Ce film est mal distribué mais il vaut le déplacement.
pourquoi donc avoir traduit le titre original (nom de la marque de la montre, Slava, montre soviétique) par sa signification en anglais ? Glory n'est pas une marque de montre. alors, pourquoi et pourquoi pas en français ?
Comédie amère très savoureuse où le couple de cinéastes retrouve un peu le ton du cinéma italien des années 70. Admirablement interprétée, "Glory" est aussi un constat inquiétant sur un État dont l'administration a conservé un mode de fonctionnement oligarchique, malgré son entrée dans l'union européenne...
Une bonne surprise! Le côté comédie humaniste et chaleureuse, vire progressivement de la comédie à une critique féroce d'une administration corrompue et méprisante à l'égard de ce héros "naïf" (?), empêcheur de "tourner en rond". Du coup, même les cyniques finissent par avoir des problèmes de conscience.... Jolie fable
Tsanko est cantonnier aux Chemins de fer bulgare. Il vit seul, dans une masure misérable. Sa seule passion : ses lapins. Il est bègue, pas très intelligent, mais il est intègre dans un pays où le système D prévaut. Aussi, quand il trouve sur les rails des liasses de billets de banque, il les apporte sans hésitation aux autorités. Julia Staykova, l’ambitieuse conseillère de presse du ministère des transports, voit dans ce fait divers inhabituel l’occasion de détourner l’opinion publique d’une fâcheuse affaire de corruption dans laquelle son ministre est impliquée. Elle organise une réception pour honorer le héros et lui remettre une montre.
Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre. Le cinéma bulgare ressemble au cinéma roumain qui l’a longtemps éclipsé. Comme lui, il décrit au scalpel une société qui nous est à la fois proche et lointaine. Proche par son appartenance à l’Union européenne (l’héroïne se drape dans le drapeau bleu et or pour cacher sa nudité). Lointaine par la dureté des rapports sociaux qui y prévaut aujourd’hui, métissage douloureux de l’héritage communiste et d’un libéralisme sans âme.
Dans leur précédent film, Kristina Grozeva et Petar Valchanov s’étaient attachés aux pas d’un personnage ordinaire confronté à une situation extraordinaire l’obligeant à des choix éthiques : une institutrice condamnée à renier ses principes pour rembourser une dette ("The Lesson", 2014). Ici leur drame cornélien louche du côté de la comédie italienne. Tsanko, le cantonnier bègue, rappelle les héros de Scola, Risi ou Comencini. D’ailleurs, on regrette que le titre du film (« Glory » – « Slava » en russe – est la marque de la montre offerte à Tsanko) n’ait pas plus de truculence. On aurait volontiers proposé : "La fabuleuse histoire d’un cantonnier chanceux qui ne devint pas millionnaire" ou bien "Le cantonnier bègue, l’attachée de presse ambitieuse et la montre perdue".
Mais "Glory" le mal-titré ne se réduit pas à une simple pochade. Les réalisateurs ne se bornent pas à rire de l’honnêteté d’un cantonnier bègue. Leur ambition est plus haute. Ils entendent dénoncer avec un humour grinçant la société bulgare et ses travers. Le principal personnage du film est Julia, l’attachée de presse. Elle incarne à elle seule les paradoxes de certaines élites bulgares : leur modernité (Julia est toujours tirée à quatre épingles), leur ambition (intégrer les standards européens) et leurs défauts (l’usage généralisé de la corruption et le mépris de l’humain).
Le film nous tient en haleine jusqu’à une conclusion qu’on ne révèlera pas. Elle est plus complexe qu’on ne l’imaginait. Plus grave aussi. Bref plus intelligente.
En Bulgarie, le cantonnier bègue Tsanko appelle la police après avoir trouvé un sac rempli de billets sur la voie ferrée. Le Ministère des Transports subissant un scandale relatif à un détournement d'argent, une responsable organise avec le ministre une cérémonie en public pour le remercier. Au cours de la cérémonie, elle prend la montre de Tsanko qu'elle oublie de lui rendre. Ce film est plutôt original, se montrant plus ou moins drôle avec des scènes très ironiques. Les personnages sont travaillés, la vie privée de la cadre du Ministère des Transports étant dévoilée à travers les démarches qu'elle entreprend avec son conjoint pour reporter une éventuelle grossesse, mais toujours avec beaucoup de sarcasme. Au-delà de l'histoire de Tsanko qui est complètement dépassé par les événements, ce long-métrage aborde avec beaucoup de cynisme la manière dont peuvent fonctionner les grandes institutions en Bulgarie et esquisse la thématique de la corruption. Bien qu'elle soit dans le ton du récit, la fin m'a tout de même laissé un peu perplexe lorsque spoiler: la cadre du Ministère des Transports revient rendre sa montre à Tsanko, après que les événements lui aient attiré de graves ennuis et qu'elle l'ait cru mort, ce dernier laissant finalement parler sa colère après être resté calme jusque là .
Satire piquante, parfois désopilante, d'un Monde qui bascule dans la boue, le nombrilisme et la folie. Mise en scène au couteau pour un film qui n'a rien de mineur, servi par des acteur au poil ! A voir absolument et surtout à méditer en ces temps d'élections . . .
Voilà un film jubilatoire et acide à la fois, un conte cruel solidement ancré dans la réalité contemporaine de son pays : la Bulgarie (profitons-en, les films bulgares sont rarissimes sur nos écrans), et qui a en même temps le goût délicieusement doux-amer du meilleur de la comédie italienne des années 60, celle qui observait la société transalpine sans angélisme, avec une lucidité d’autant plus efficace qu’elle était drôle. Glory met en lumière, avec un sens aigu de l’observation et de la trouvaille tragi-comique, l’opposition radicale de deux mondes qui se côtoient dans la Bulgarie actuelle (et sans doute dans pas mal d’autres pays de l’ex bloc soviétique). Tsanko est l’incarnation d’une tradition immuable de fierté prolétaire, un homme qui vit depuis toujours et pour toujours selon des valeurs affirmées, balisées. Julia incarne de manière effarante cette nouvelle Bulgarie livrée au libéralisme déferlant, elle se laisse embarquer dans le tourbillon de la course à la réussite au point de passer à côté de sa vie. Ces deux personnages remarquablement écrits et incarnés forment un duo fabuleux. Et tellement emblématique !
Ou comment démontrer que l'honnêteté ne paie pas. On compatit aux déboires de l'honnête Tsanko . Les acteurs interprètent leurs rôles avec un réalisme rare que ce soit Margita Gosheva qui incarne la chargée de communication du ministère des transports ou Stefan Denolyubov qui incarne le cheminot Tsanko. Un film à ne pas rater en cette période électorale.
Un film intéressant avec un très joli casting et des histoires qui s'entrecroisent en formant un beau panorama de la société bulgare. Un peu long parfois mais une critique universelle des temps modernes des public relations et du journalisme...
Glory est un énième film qui, en mode fable douce-amère, se veut critique d’une société corrompue. L’unique originalité du film tient dans sa provenance : la Bulgarie. Dans l’objectif de la caméra de Kristina Grozeva et Petar Valchanov, la Bulgarie filmée ressemble beaucoup à la Roumanie. Nul doute que les deux cinéastes bulgares apprécient les réalisations de leurs voisins du nord que sont Cristi Puiu et Cristian Mungiu. Mais dans Glory, ils n’apportent pas de regard nouveau. Le film souffre d’une réalisation que nous qualifierons pudiquement de naturaliste peu avare en cadrages incertains et images tremblantes. Faisant fi de la psychologie de personnages grossièrement taillés, Kristina Grozeva et Petar Valchanov alignent paisiblement des faits rivalisant de démonstration appuyée. Le récit linéaire et bégayant d’un engrenage forcément fatal fonctionne exclusivement sur les deux personnages principaux que tout oppose (l’un est aussi désintéressé que l’autre est carriériste). Soulignons cependant la belle interprétation de Stefan Denolyubov contraint d’endosser le costume d’un personnage taillé à la serpe.
Kristina Grozeva et Petar Valchanov ont tout pour devenir de nouveaux Dardenne, non qu'ils partagent des liens familiaux mais pour leur forme de cinéma, leur conviction à défendre les plus humbles, étant précisé que le contexte politique et social de la Bulgarie n'a rien à voir avec celui de la Belgique. Comme The Lesson, Slava (Glory en "français"), leur nouveau film, montre leur acharnement à "ne pas lâcher le morceau" dans une narration qui part d'un fait plus ou moins anodin pour déboucher sur un engrenage aussi fatal qu'inéluctable. Sans jamais céder à un quelconque manichéisme, le film oppose le monde du pouvoir à ceux qui n'ont rien, à part leur honnêteté et leur innocence. La ténacité et la sincérité des auteurs mais aussi leur savoir-faire voire roublardise participent à la réussite du film.
Un cheminot bègue trouve de l'argent et le rend à l’État. S'ensuit une série de péripéties médiatico-policières qui virent à la farce politique. C'est fin, c'est très fin, ça se regarde sans fin : on dirait un film de la nouvelle vague roumaine. C'est fait avec peu de moyen et c'est très efficace. Je préfère ce genre de film, humain, aux films de super-héros à 200 millions de dollars pièces. Je crois que tout est dit.