Gauguin est à l'honneur en ce moment : une exposition qui fait courir les foules au Grand Palais et le film d’Édouard Deluc qui sort sur les écrans. Dans le même temps, on ranime le vieux débat : "Gauguin était-il un pervers" ? C'est ce qu'affirme entre autres Le Clézio lorsqu'il parle du peintre comme "d'un homme pervers qui profita de la conquête pour assouvir ses désirs et laisser à jamais l'image d'une femme polynésienne réduite à un simple objet très lisse, très doux et très docile". Le film d'Édouard Deluc ne présente Gauguin ni comme un saint ni comme un martyr de la société, mais plutôt comme un aventurier qui, par son physique comme par son équipement, ressemble à un de ces cowboys fatigués comme les westerns en ont produit de fameux exemples. Il adopte une distance très louable vis-à-vis de son sujet, ne commentant jamais ce qu'il donne à voir. Toutefois, la vahiné dont s'éprend Gauguin est incarnée par une jeune actrice de 17 ans, différant en cela de "cette enfant d'environ treize années" dont parle le peintre dans "Noa-Noa", le livre du "séjour à Tahiti" dont s'est inspiré Édouard Deluc : c'est dire le scandale qu'a pressenti le cinéaste s'il était resté conforme à la lettre de Gauguin. Car c'est bien ce petit livre splendidement écrit par l'artiste qui constitue ici la base du scénario. Celui-ci n'en retient pas le lyrisme ni tout le potentiel imaginaire et mythique qui a tant séduit Gauguin. Deluc nous donne à voir un artiste qui a fui le monde européen, celui que l'on dit civilisé, pour épouser un mode de vie sauvage et ancré dans les éléments de la nature et accomplir une œuvre conforme à ce nouvel environnement mais aussi à des pulsions intérieures jusque-là inexplorées. Et l'on ne peut que saluer la performance de Vincent Cassel qui s'applique à "devenir" Gauguin. Certes la ressemblance physique y est pour beaucoup, mais les attitudes ainsi que tout l'investissement corporel et psychique de l'acteur invitent à voir en celui-ci un double du peintre. De même, Tuheï Adams, incarnant la Tehura tant aimée, impose une présence tant charnelle que spirituelle qui donne une vérité cinématographique à cette idylle des Tropiques. Et pourtant, par le plus grand des paradoxes le film ne parvient que médiocrement à nous intéresser. Faiblesse de scénario ? Inaptitude à cerner l'essentiel dans l'aventure du peintre emporté par un désir d'ailleurs ? Ou tout simplement trop de distance par rapport au sujet retenu ? Par ailleurs, même si la bande son fait l'objet d'un soin évident, il n'en demeure pas moins que la musique - souvent d'une grande beauté - se fait parfois envahissante comme si les insuffisances du scénario devaient être compensées par les sons artistement travaillés de Warren Ellis et de Nick Cave ou par les chants polynésiens qui ne peuvent qu'emporter l'adhésion. Cela dit, l'image est toujours fort soignée et la vision de Tahiti s'écarte des clichés traditionnels en retenant des paysages où la nature est certes exubérante, mais d'où le soleil est quasiment absent, un peu comme dans le film "Last days" de Gus Van Sant qui évoquait un autre artiste hanté par "le soleil noir de la mélancolie".
De belles images mais un film qui devient totalement insipide à force d atténuer pour ne pas dire totalement masquer la réalité du voyage à tahiti du Gauguin syphilitique antipathique égoïste venu chercher l inspiration pour pas cher et profiter des tres jeunes filles qui font l amour la cuisine et le modèle pour un vieux barbon fatigué qui aimait les filles quand elles sont vicieuses et bien grasses (dixit ses propos) Il est dommage de travestir ainsi une réalité toujours difficile à accepter
En 1891, Vincent Gauguin étouffe à Paris. Faute de pouvoir vendre ses toiles à un public qui n'en a pas encore compris le génie, il vit misérablement. Les paysages, les gens, la lumière ne l'inspirent plus. Il rêve d’ailleurs et veut y partir, même s'il doit y sacrifier sa vie de famille. Le voici à Tahiti, loin de sa femme et de ses cinq enfants. Il retrouve l'inspiration auprès d'une belle vahiné, peint avec frénésie, mais ne parvient pas à échapper à la misère.
Le biopic est décidément à la mode. Et les artistes du tournant du siècle tiennent la côte. Après Rodin et Cézanne, sans parler outre-Rhin de Schiele ou de Paula Becker, c'est au tour du maître de l'école de Pont-Aven.
Gauguin a le défaut de venir s'ajouter à cette liste déjà bien longue. Comme si les ressorts de l'imagination ne suffisaient plus aux scénaristes qui doivent trouver dans la vie de nos hommes célèbres, des béquilles pour construire des personnages. Il en a les qualités et les défauts. Il offre notamment à Vincent Cassel l'occasion d'une impressionnante interprétation. Comme Vincent Lindon dans "Rodin" ou comme Jacques Dutronc dans "Van Gogh", Vincent Cassel habite son personnage. Il en a la maigreur morbide et le regard enfiévré.
"Gauguin" a une originalité qui le distingue du lot : l'essentiel de son action se déroule à Tahiti. Édouard Deluc réussit à filmer cette île exotique sans verser dans l'imagerie de carte postale : pas de coucher de soleil sur le lagon, ni de vahinés dansant lascivement le tamuré. La caméra garde toujours la mesure, qui filme des paysages paradisiaques sans souci d'estéhétisation et qui restitue la dureté d'une terre résolument étrangère au Blanc.
Ce film ne dénonce pas les travers de Paul Gauguin et en fait donc un mauvais biopic, à l'histoire volontairement déformée.
Juste 2 points pour l'exemple :
En arrivant à Tahiti : Gauguin, en bon prince colon qui croit avoir tous les droits, se sert dans le "panel des enfants Tahitiens", comme on se sert dans un paquet de cacahuètes, pour choisir une petite fille de 13 ans et la garder pour lui et l'engrosser.
Peu de temps après, en arrivant aux Marquises : alors qu'il a déjà accompli maintes actes pédophiles auparavant, Gauguin retire de force une jeune fille de 13 ans de son école et la contraint de de devenir sa "Vahiné" (terme politiquement correct) . ...alors qu'il est mourant et sait qu'il a contracté une MST...Syphilis.
Le biopic est un genre terriblement casse-gueule. Devenu terriblement conventionnel, il faut désormais une bonne dose d'originalité ("Steve Jobs", "Barbara") pour livrer une œuvre qui vaut le détour. Préférant parfois éviter la biographie qui s'étale sur toute une vie, de nombreux biopics décident de s'attarder sur une période clé de la vie du personnage principal. Pour Paul Gauguin, au cœur du film d'Edouard Deluc, il s'agit de son voyage en Polynésie française. Las de la misère et de la vie en France, le peintre part s'installer en Polynésie en espérant y retrouver une vie plus saine, proche de la nature. Là-bas, il tombe également amoureux de Tehura (13 ans dans la réalité, beaucoup plus dans le film) mais la misère et la maladie le rattrapent également dans ce Paradis... Intéressant dans les faits et dans sa façon de filmer la nature (la photo est magnifique), "Gauguin - voyage de Tahiti" a une certaine poésie, soulignée par la superbe musique de Warren Ellis. Le problème vient du scénario, mettant en scène un Gauguin foncièrement antipathique, incapable de rendre sa femme heureuse car trop égoïste pour ça. Si Vincent Cassel est excellent dans le rôle, apportant son charisme animal et sa gueule burinée à Paul Gauguin, le fait est que le film est parfois trop hermétique, trop concentré sur Gauguin quand on aurait voulu en voir plus de la Polynésie française à l'époque. Reste un film aux paysages sublimes, nous faisant découvrir le quotidien d'un peintre miséreux mais pétri de talent.
C'est un film très " prenant"... même si le rythme est parfois un peu lent ( parti-pris du réalisateur sans doute) on se laisse complètement "prendre" par le personnage de GAUGUIN, son histoire, sa quête d'absolu, de liberté...les paysages somptueux..et un accompagnement Musical de toute beauté ...le tout servi par un Vincent CASSEL on ne peut plus sensible et authentique .. mes amis et moi on a beaucoup aimé ce film,et on a hâte de le prolonger par l'Expo GAUGUIN qui arrive, car elle en sera d'autant plus" vivante "à nos yeux !
si globalement il y avait matière à faire mieux c'est un film qui a des qualités de réalisation le rythme est un peu lent et l'immersion à tahiti ne rend pas compte de certains aspects typiques (fleurs, oiseaux danse etc) mais quelle interprétation de cassel...
Nous avons vu Gauguin, mon épouse et moi, et nous sommes unanimes : c'est un excellent film! Il s'agit d'une oeuvre, ni d'un divertissement, ni d'un film alimentaire, une vraie oeuvre cinématographique. Certes il s'agit de la vie d'un peintre...mais rien à voir avec l'insipide Cezanne avec Canet. Vincent CASSEL est à son meilleur et sa partenaire est magnifique, tout comme les paysages. Je conseille d'aller voir ce film à tous les vrais artistes...Gauguin mourut dans la misère... seul et méprisé. Deux répliques m'ont marqués "il y a la souffrance, sinon jà mes yeux je me considérerai ciomme un brigand" et "heureusement que j'ai confiance, sinon je me ferai sauté le caisson"... Selon moi, c'est son refus de Dieu, son refus d'admettre un plus grand que lui qui perd Gauguin... à un moment il est sur le seuil de l'Eglise...si il est entré et s'était assis à côté de sa compagne, qui peut dire ce qu'aurait été sa vie? Un très beau film dense, méditatif, avec des silences...pleins.
Un beau film, une interprétation magistrale de Vincent Cassel transformé et habité. Il incarne physiquement cet artiste finalement plus ambigu qu'il n'y paraît. Dans de magnifiques paysages loin de la caricature du lagon bleu, le film est plutôt contemplatif dans sa 1ère moitié, avant de basculer dans une 2eme partie émouvante. Le film est émaillé de belles scènes, comme celle où Gauguin peint sur la fenêtre du dispensaire ou celle, magnifique d'émotion contenue, où Gauguin peint Tehura pour la dernière fois. L'actrice qui joue Tehura est magnifique, et on découvre, en regardant les tableaux de Gauguin, aprés avoir vu le film, à quel point cette actrice ressemble à la vraie Tehura : c'est saisissant. Au final un beau film très touchant sur la vie de l'un de ces peintres maudits qui ont révolutionné l'histoire de la peinture.
Dommage ce film manque de lumière, les tons lumineux des toiles de Gauguin n'y sont pas. Trop de scènes de docker où l'on voit Vincent Cassel suant et grimaçant pour gagner 4 sous, On aurait préféré voir l'artiste peindre des scènes extérieures dans le soleil tahitien. Triste film Gauguin dans la forêt à cheval que c'est long ce passage... Rien n'est évoqué sur Van Gogh, pas assez de couleurs cela manque d'éclat bref c'est surtout une histoire de jalousie évoquée à plusieurs moments du film . Un peu déçu.........
pas mauvais mais alors pas du tout un chef d'oeuvre, sur les 3 biopics français parlant de la peinture sorti sur 1an c'est celui que je note au milieu, donc en second car il y a quand une belle réalisation,de beaux paysages et une belle prestation de " Vincent cassel" qui rattrape un peu le film car sinon il ya pas mal de longueurs et c'est filmée avec aussi beaucoup trop lenteurs ce qui procure assez d'ennui, heureusement " Vincent cassel" sauve la mise. pour ma part, pas besoin de le visionné au ciné si pas de carte illimité ça ne vaut pas le coup, il y a bien mieux à voir comme film en ce moment car j'en ai vu une bonne dizaine ce mois-ci que je classe bien mieux haut la main, comme jai la carte illimité et que je suis en vacances donc je confirme. je finis le classement, pour le dernier c'est bel et bien celui avec "vincent lindon", je ne sais même plus le titre du film tellement ce fût interminable et mauvais. et bien entendu le meilleur des 3 c'était celui avec les 2 guillaumes( canet et gallien) intitulé " cezanne et moi". gaugin ne restera pas dans ma memoire longtemps.