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deckard77680
3 abonnés
46 critiques
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3,5
Publiée le 11 octobre 2017
une comédie déjantée, une bande son très sympatique (Justice, une version d'Avé Maria que l'on a à plusieures reprises). L'art contemporain est très décallé. En gros cela pourrait se traduire par : Les déboires de Christian. En bilan ce film d'auteur se laisse regarder.
Voilà enfin la Palme d'Or controversée de Ruben Östlund, trois ans après le déjà très grinçant "Snow therapy". Elles sont rares les Palmes qui font l'unanimité. Je ne rentrerai donc pas dans cette polémique stérile car le film contient à mon sens suffisamment de qualités et d'intérêt pour figurer au palmarès, quel que soit l'échelon de sa distinction. Christian (très bel homme aux idéaux philanthropiques qui roule en Tesla) est le conservateur d'un prestigieux musée d'art moderne en Suède. Alors qu'il marche dans la rue, les yeux rivés à son smartphone dernière génération, une femme pourchassée se précipite vers lui pour chercher protection. Il s'oppose à l'agresseur pour laisser la victime s'enfuir. Fin de l'histoire. Sauf que quelques minutes plus tard, il s'aperçoit que c'était une parodie d'offensive, destinée à lui faire les poches : son portable et son portefeuille viennent de lui être subtilisés. Il conçoit donc un stratagème (assez douteux) pour récupérer ses effets. À partir de ce moment-là, sa vie (personnelle et professionnelle) va partir en vrille ! Personnellement, j'ai pris un pied monumental à cette farce satirique qui est moins une critique de l'art contemporain (qu'Östlund égratigne bien sûr) qu'une satire sociale acerbe qui fustige l'individualisme de nos sociétés occidentales inégalitaires. La bonne conscience bourgeoise en sort atomisée ! Car Christian (Claes Bang, une révélation) vient d'acquérir pour son musée une œuvre d'art "The Square" : un carré posé au sol qui oblige toute personne passant à ses côtés à porter secours à qui que ce soit qui y trouverait refuge, forcément les plus fragiles (SDF, migrants…). Il réalise au passage à quel point ce n'est pas aisé au quotidien de mettre son discours, qu'il érige en principes moraux, en accord avec ses actes. D'autant qu'il est confronté à des emmerdements en cascades qui vont mettre à mal ses valeurs humanistes. Tout ce qu'il entreprend dysfonctionne dans les grandes largeurs, donnant lieu à des scènes de profonds malaises : le point d'acmé étant cette performance simiesque au sein d'une communauté d'happy few en smokings et robes de soirée, sidérante et extrêmement dérangeante. Tout cela s'enchaîne sans véritable progression dramatique il est vrai, mais la charge est tellement juste, le propos si pertinent et le film si drôle que, Palme d'Or ou pas, le moment est férocement jubilatoire.
Après le terriblement lent, long, inintéressant et pompeux Force Majeure, j'avais très peur de ce que donnerais The Square. C'est simple, j'ai ADORÉ! Ruben Ostlund gère parfaitement son cadre, la photographie est sublime, les acteurs excellentissime, le scénario passionnant, riche, bien construit malgré la longueur (2h30!). The Square a pour lui en plus de tout ça de proposer une véritable réflexion sur l'Art et la Société actuelle, Suédoise évidemment mais dans sa globalité également. Et je dis bien une réflexion, Ostlund ne se contente pas de montrer les dérives sociales, il les remet en question et donne des solutions. Et tout ça avec humour!
Clairement, Plame d'Or totalement mérité en ce qui me concerne, j'ai adoré The Square et j'espère que Ruben Ostlund continuera sur sa lancée.
Ruben Östlund n’avait pas réalisé depuis son excellent Snow Therapy en 2014. Il obtiendra la Palme d'Or 2017 avec son Square, l’œuvre d’un musée d’art contemporain, qui incite les visiteurs à l’altruisme et leur rappelant leur devoir à l’égard de leurs prochains. Pour en arriver là, The Square nous plonge dans l’histoire de Christian, un père divorcé et conservateur reconnu de ce musée. Entre comédie commerciale et véritable satire sociale, The Square dresse le portrait d’une société d’apparence en mal de réalisme, de sincérité et de bonheur. C’est lorsque notre protagoniste se fait voler son téléphone portable qu’il va être confronté à ce qu’il souhaite dénoncer à travers l’œuvre qu’il va mettre en abyme. Pas si simple d’agir quand on a toujours été habitué à parler. The Square nous met face à notre lâcheté au travers de différentes séquences dérangeantes. Heureusement Ruben Östlund allège le ton grâce à des situations cocasses et absurdes. Mais il est étonnant de voir comment le cinéaste nous fait rapidement regretté d’avoir rigolé en allant toujours plus loin dans son procès. Dominic West, Elisabeth Moss et Terry Notary sont formidables d’autodérisions. Nous n’avions jamais rien vu de tel. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44
Un excellent film satirique qui critique à la fois la misanthropie de nos sociétés modernes et la décadence de l'art contemporain dans des concepts qui fuient la profondeur de sens pour une abstraction creuse. Le film a des longueurs mais aussi beaucoup de scènes d'une puissance rare.