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    The Square
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    chrischambers86
    chrischambers86

    13 713 abonnés 12 426 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 mai 2020
    Après "Snow Therapy", voici de nouveau un film dètonnant de Ruben Östlund! Une forme de divertissement grinçant sans vèritable dènouement! Et le moins que l'on puisse dire, c'est que "The Square" fonctionne plein pot car c'est une oeuvre qui prend son temps! il est question ici de grande remise en question pour ce cadre d'un musèe d'art contemporain (Claes Bang ètend encore, après de nombreux passages sur les planches, la gamme de son talent) qui va connaître un bien ètrange voyage initiatique! La simplicitè de l'histoire cache quelque chose de très inattendue! On va de surprise en surprise dans ce film brillant, vachard, saupoudrè d'humour noir, qui a extrêmement conscience du message qu'il veut vèhiculer au public! On se demande même en voyant cet homme singe dans un restaurant comment tout ceci va se terminer ? Palme d'or 2017! Carrèment! Les ricains qui ont fait le voyage doivent encore se pincer pour y croire! Certains, avouons-le, ne l'ont d'ailleurs pas du tout supportè! Et pourtant "The Square" ne manque ni d'ambition ni d'ampleur avec un cadrage très recherchè, se situant dans la continuitè des hantises de Östlund...
    velocio
    velocio

    1 303 abonnés 3 135 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 octobre 2017
    C'est petit à petit, film après film, que le réalisateur suédois Ruben Östlund a réussi à imposer sa patte dans le cinéma mondial. Une ascension à laquelle le Festival de Cannes a beaucoup contribué, les 4 derniers longs métrages de Östlund ayant tous fait partie d'une des sélections les plus prestigieuses du Festival de Cannes : Un Certain Regard, Quinzaine des Réalisateurs, Compétition Officielle. Après avoir obtenu le Prix du Jury de la sélection Un Certain Regard en 2014 avec "Snow Therapy", le réalisateur s'est vu remettre en mai dernier la récompense la plus prestigieuse, la Palme d'Or, pour son film "The square". Une récompense qui est restée au travers de la gorge de nombreux critiques !

    Ruben Östlund a manifestement une marotte : aller creuser au sein des familles et de la société suédoises afin de rechercher les travers qui viennent assombrir l'image d'un pays souvent donné en exemple et en faire un film dans lequel le drame voisine avec un humour très cynique. Dans "The square", le personnage principal s'appelle Christian. Il est le conservateur d'un musée d'art contemporain de Stockolm. Ses moyens financiers le placent parmi les nantis du pays et lui permettent de satisfaire sa bonne conscience en roulant en Tesla, la voiture écolo par excellence. Cette bonne conscience, il va également la cajoler dans le cadre de son travail, s'attaquant à l'organisation dans son musée d'une exposition intitulée « The Square », une exposition prônant l’altruisme et rappelant aux visiteurs leurs devoirs à l’égard de leurs prochains.

    Cette bonne conscience a toutefois des failles et un événement somme toute anodin, le vol de son portable, va amener Christian à dévoiler ce qui est peut-être sa vraie nature. C'est ainsi que suite à cet événement, Christian n'arrive pas à comprendre que la fierté existe également dans les classes populaires et que, lorsqu'on en fait partie, on n'apprécie pas de se voir traité à tort de voleur. D'où la révolte légitime d'un gamin, habitant d'une cité HLM, que certains critiques ont trouvé le moyen de trouver déplaisant !

    Dans "The square", Christian est loin d'être le seul à être raillé par Ruben Östlund :le monde des communicants et sa recherche permanente du buzz sont également dans le collimateur. Quant à la satire pas très méchante d'une certaine forme d'art contemporain, mal accueillie par certains (pamphlet inepte, critique facile, réactionnaire, déjà vue, etc.), on est bien obligé de reconnaître que souvent, très souvent, trop souvent, il y a vraiment de quoi se moquer. A contrario, c'est dans monde de l'enfance, celui des activités de pom-pom girls des filles de Christian, père divorcé, que le film trouve ce qui reste d'altruisme, d'esprit d'équipe, de confiance dans les autres dans un monde gangréné par l'individualisme.

    Beaucoup de bons côtés, donc, dans "The square", mais également 2 défauts importants : le film est trop long (142 minutes !) et une scène de "happening" qui s'étire au delà du supportable au cours d'un repas mondain. Une scène qui a toutefois le mérite de vilipender la lâcheté des foules qui sont capables de ne pas lever le petit doigt face à une agression contre une jeune fille mais qui se déchainent lorsque l'agresseur a été mis hors d'état de nuire. En résumé, bien que faisant partie des 4 ou 5 meilleurs films d'une compétition officielle globalement faiblarde, "The square" ne méritait peut-être pas la Palme d'Or qu'on aurait bien vue attribuer à "Vers la lumière" de Naomi Kawase. Par contre, en absence de Palme d'Or, Claes Bang, l'interprète de Christian, pouvait légitimement prétendre obtenir le Prix d'interprétation masculine. Dernier point : on tombe des nues en constatant que le Figaro décerne à ce film le qualificatif de film de droite. On tombe encore plus des nues lorsqu'on voit Politis, hebdo vraiment de gauche, considérer que, en effet, "The square" est un film de droite. Que voulez vous : Ruben Östlund a osé se moquer de certaines formes d'art contemporain, son film est donc de droite.
    Redzing
    Redzing

    1 115 abonnés 4 469 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 mai 2020
    Christian est conservateur d'un musée d'art contemporain en Suède. Propre sur lui, bobo roulant en voiture électrique, il s'apprête à inaugurer une nouvelle exposition mettant en avant l'altruisme et l'égalité. Mais entre ses problèmes personnels qui vont prendre le pas, et une campagne de communication qui ne se déroulera pas comme prévue, il révèlera son vrai jour... "The Square" est une satyre de l'univers de l'art contemporain, où tout le monde en prend pour son grade : idéalistes hypocrites n'adhérant pas aux idées qu'ils vendent, artistes se prenant trop au sérieux et parfois proches de la supercherie, milieu davantage tourné vers les "performances" que les œuvres travaillées, communication racoleuse, collectionneurs et amateurs complètement déconnectés du milieu modeste, etc. Mais loin d'être une charge grossière, Ruben Östlund évoque son propos en se basant sur de vrais œuvres/artistes, déformant ainsi à peine la vérité pour s'en moquer. Avec un certain cynisme, des situations absurdes, une mise en scène très posée et carrée, et des acteurs en forme (Claes Bang, très à l'aise dans le rôle du protagoniste), il livre un film amusant et intelligent.
    Acidus
    Acidus

    720 abonnés 3 709 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 octobre 2017
    J'ai découvert Ruben Östlund avec son précédent long métrage "Snow Therapy", un drame atypique dont on décelait tout le potentiel du cinéaste suédois. Je m'étais promis de suivre de près la sortie de son prochain film et voilà que celui-ci, "The Square" décroche la palme d'or au Festival de Cannes de 2017. Que dire sur "The Square" ? Qu'il présente à peu près les mêmes défauts et qualités que "Snow Therapy". Cette comédie dramatique a le mérite d'être originale et de ne pas donner cette impression de déjà-vu qu'ont certains films. La mise en scène de Ruben Östlund est une nouvelle fois excellente et le réalisateur propose, à travers son scénario, une réflexion large sur notre société actuelle. En effet, "The Square" est une satire sur notre société capitaliste, médiatique, technologique,... Cette caricature de l'Homme-moderne fait ressortir les défauts et les mauvais côtés de notre monde notamment notre individuallisme, poussé ici à l'extrême. L'intrigue se divise en deux, l'une nous montre la vie personnelle de Christian et cette fracture entre deux clases sociales (riches et pauvres) alors que l'autre se penche sur sa vie professionnelle (conservateur d'un musée d'art contemporain) et sur les frontière de l'Art et de la liberté d'expression aujourd'hui. Aussi intelligents soient-ils, ces propos sont parfois brouillés dans cet entrelacement d'intrigues. Du coup, on ne voit pas toujours très bien où le cinéaste souhaite nous amener ni ce qu'il veut dire. De plus, quelques rares longueurs viennent entacher ce long métrage qui reste, heureusement, fort divertissant et intéressant.
    ferdinand75
    ferdinand75

    549 abonnés 3 869 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 juin 2022
    Un film très fort , très original, qui retrouve parfois la veine des films caustiques et critiques des années 70. On retrouve des accents de Marco Ferrreri , de Bunuel , et du cinéma provoc. La société contemporaine est tournée en dérision mais de manière subtile. Le monde de l'art , de la culture , la "bien-pensance", le politiquement correct sont moqués de manière exceptionnelle. La scène du mime simiesque est très forte et dérangeante , et la scène de relation sexuelle avec la journaliste est la plus drôle , mais on rit jaune , jusqu'au ira le mouvement "me too" ? Une savoureuse critique de l'art moderne . Mais aussi de l'humanité , après s'être moqué des faux clochards -migrants intégrés, le héros est bien content de trouver un migrant "humanisé" pour faire le gardiennage de ses biens . Une vraie fable cynique , triste , désabusée , et une réalisation superbe , et des plans somptueux.
    Laurent C.
    Laurent C.

    255 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 octobre 2017
    The Square, c'est une œuvre d'art, aux vertus humanistes et bien-pensantes que le conservateur de musée, Christian, s'apprête à exposer dans le Musée d'Art Contemporain qu'il dirige. Tout devrait se passer comme d'habitude : la campagne de publicité, les donations, les soirées mondaines, les interviews sinon que notre héros se fait voler son téléphone et son portefeuille, alors qu'il tentait de secourir une passante. "The Square" est un film de bobo qui n'aime pas les bobos. Le réalisateur dont le fabuleux "Snow Therapy" empruntait déjà un ton résolument cynique, entame une sorte de critique contre la société dont lui-même fait partie. Le film brasse une multitude de thèmes, guidés essentiellement par le spectre de la décadence : l'indifférence, la bonne-pensée de la société intellectuelle, la fracture sociale, l'orgueil, l'hypocrisie, etc. Surtout, "The Square" constitue un formidable réquisitoire contre une couche aisée de la population, qui, au nom d'une sorte d'élitisme intellectuel et bourgeois, verse dans les mêmes tourments que tous les autres être humains, mais cette fois, à coup d'attitudes policées et raisonnées. Cette fable de l'autodérision plonge le spectateur dans un sentiment de malaise et de colère. Pendant toute la durée du film, laquelle d'ailleurs aurait mérité d'être raccourcie, le spectateur s'enfonce dans un sentiment complexe pétri de culpabilité, de rejet, et de souffrance. "The Square" ne fait pas du bien. Au contraire, le film exclut la complaisance; jusque cette scène totalement troublante où un artiste se fond dans la peau d'un animal. On ne peut pas rester indifférent devant un tel film. En même temps, la question est posée si le propos volontairement démonstratif, n'est pas exagéré ou réducteur.
    Dik ap Prale
    Dik ap Prale

    207 abonnés 2 855 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 janvier 2022
    Un regard cinglant et un film dérangeant avant tout dans les réactions ou les non-actions de chacun. The Square nous révèle le monde et les hommes tels qu'ils sont, montrant ce qu'on ne veut pas voir. Souvent bête dans ce qu'il cherche à provoquer pour démontrer. On a bien du mal à admettre certaines interactions, tandis que d'autres spectateurs se diront: c'est exactement ce que j'aurais fait. Un film qui va au bout du discours et ne perd jamais le fil. Christian sera jugé sous le regard de ses filles. Une conclusion ultime.
    DarioFulci
    DarioFulci

    102 abonnés 1 412 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 23 décembre 2018
    Avec le douteux "Snow Therapy", le réalisateur ne brillait déjà pas par son entrain, noyant le spectateur dans sa vision exagérément sombre.
    "The Square" prend tout le monde de haut avec un flegme et une condescendance assez insupportable. Plus de deux très longues heures où une série de tableaux sont alignés pour faire la morale à tout un tas de choses plus ou moins obscures mais dont on se fout royalement. Au-delà de l'ennui, cette façon de troller la société avec une forme de jubilation est exaspérante. S'il n'aime personne, ni la société, les arts, ni rien, et bien le message est reçu.
    Roub E.
    Roub E.

    952 abonnés 4 994 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 6 mars 2019
    Je pense avoir vu ou voulait en venir le réalisateur: avoir une réflexion sur l’art moderne, dénoncer l’hysterisation des médias qui font du buzz en continu alors qu’on perd de vue le fond des choses; l’égocentrisme érigé en vertu dans nos sociétés... Mais je me suis franchement ennuyé et quand j’ai vu dans ses notes d’intentions que le réalisateur voulait faire un film « divertissant » de ce point de vu c’est vraiment raté. J’ai trouvé la satire des milieux artistiques vraiment surfaite et légère. Selon moi une palme d’or vraiment quelconque et un film trop prétentieux par rapport à ses qualités.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    268 abonnés 1 639 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 septembre 2022
    Quelques scènes bien corrosives et jubilatoires ici et là, mais, globalement : film long et laborieux, qui s'empêtre et se répète dans une critique sociale très large, trop large. Östlund flingue tout ce qui bouge : l'art contemporain, les bourgeois, les experts de la com' et du marketing, les bonne et mauvaise consciences collectives, les préjugés sociaux, les limites de la liberté d'expression et surtout nos égoïsmes, hypocrisies et lâchetés de tous les jours. Soit. Mais comme dit le proverbe, qui trop embrasse mal étreint. Au final, tous ces sujets passés à la moulinette sarcastique et cynique, de façon systématique, produisent davantage une bouillie misanthropique qu'une analyse fine et aboutie. Et derrière ce sentiment de malaise que le réalisateur se plaît à cultiver et à étirer en longueur, il y a une intention démonstrative, moralisatrice et culpabilisante, qui est bien peu aimable.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 18 octobre 2017
    The Square est une œuvre d’art contemporain installée dans la cour du Royal muséum de Stockholm. Une plaque précise que ce carré de terre est « un sanctuaire de confiance et d’altruisme, ou nous avons tous les mêmes droits et les mêmes devoirs ». Le préambule du film renvoie à une histoire suédoise pas si lointaine. Il y a dix ans, le premier « quartier fermé » voyait le jour. Une sorte de lotissement sécurisé ou quelques privilégiés pouvaient s’isoler du monde. Loin du vivre ensemble, cet entre soi allait favoriser l’individualisme…
    Christian, fringant conservateur du musée, partage l’idéal de l’œuvre qu’il accueille. Même si sa propre pratique n’est pas toujours raccord avec le message conceptuel. Comment faire sauter les tabous en se réfugiant dans un confort bourgeois et peut-on disserter de générosité, quand soi-même on n’est guère attentif aux autres. Vieux débat. Ruben Ostlund en fait l’un des ressorts de son film. Une comédie sociale au regard acéré et au sourire grinçant. Cela donne lieu à quelques jolies scènes, notamment un happening lors d’un repas mondain. La performance féroce, limite malaise, est digne de Denis Lavant.

    Si le scénario manque parfois de tension, la mise en scène est particulièrement réussie, avec des plans très « architecture d’intérieur ». Mais la répétition des plans-séquences étire les scènes, parfois jusqu’à l’ennui. Si bien que les 2h30 de film auraient pu être raccourcis d’une demi-heure sans souci. Claig Bang est un parfait Conservateur, progressiste et imparfait ! En représentante des médias obsédés par le buzz, Elisabeth Moss n’est pas mal non plus. Elle est en outre la superbe complice d’une scène de débriefing sexuel…
    Stéphane R
    Stéphane R

    24 abonnés 348 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 mai 2020
    Que de cinéma, que d'idées, de sensations en un film. Moraliste sans doute, mais en introspection sur nos contradictions. Des scènes d'anthologie, par leur durée, leur dialogue, leur silence. J'ai adoré par exemple la scène de confrontation post-coïtale dans le musée. Elisabeth Moss y rayonne comme jamais. Et puis un peu de psychologie et sociologie expérimentale avec une telle mise en scène, ça ne se boude pas.
    etoile_du_jaguar
    etoile_du_jaguar

    3 abonnés 106 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 20 octobre 2017
    Comme d’habitude, invariablement, le festival de Cannes attribue sa palme à un navet ennuyeux, sans rythme, au scénario au fil de l’eau (et encore).
    Le seul moment qui attire un peu l’attention est la découverte des tas de cailloux. C’est tout dire.
    A fuir
    GéDéon
    GéDéon

    85 abonnés 513 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 12 décembre 2022
    En 2017, Ruben Östlund signe l’archétype du film qui remporte la Palme d’or du festival de Cannes. C’est pleinement cérébral, souvent ennuyeux et parfois prétentieux. Au-delà de la critique des apparences et de la dualité des comportements (altruisme et égoïsme), il est difficile de cerner le message recherché par le réalisateur suédois. Bref, certaines scènes sont dérangeantes, voire malsaines (celle du gorille au cours du repas par exemple), mais l’ensemble ne suffit pas à donner une consistance à cette histoire absolument pas divertissante.
    Barry.L
    Barry.L

    28 abonnés 136 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 novembre 2017
    ''The Square'' est un film réalisé par Ruben Ostlund (''Snow Therapy'', 2014). Il reçut la Palme d'or au Festival de Cannes en 2017 et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il divise énormément la critique (qui aurait préféré voir couronner ''120 battements par minute'' de Robin Campillo) et le public. Il faut reconnaître que ''The Square'' n'est pas un film qui laisse indifférent, loin de là.

    Mais The Square, qu'est-ce que c'est ? C'est une installation d'art contemporain que Christian est fier de présenter dans son musée. Un carré installé au sol, défini comme étant ''un sanctuaire où règnent confiance et altruisme. Dedans, nous sommes tous égaux en droits et en devoirs'' ''Confiance'', ''altruisme'' et égalité... que de mots et de préceptes que défend Christian et toute cette bourgeoisie suédoise ! Mais le jour où Christian se fait voler son portable et son portefeuille, Christian va bien vite renoncer à cette règle.

    ''The Square'' : un film pour cynique, pour mysanthrope... mais aussi un film qui dresse un bilan terrible mais hélas réel de notre société. A travers le regard de Christian, Ruben Ostlund arpente ce monde suédois peuplé d'immeubles glauques, de SDF. Et à côté de cela, qu'en est-il de ceux qui ont tout ? Comme un Chabrol suédois, Ostlund s'engouffre dans le monde des aisés et dresse une féroce critique de notre monde bien élevé, bien éduqué, bien instruit... Et surtout, surtout, le plus important, montrer l'hypocrisie ignoble de tous ces bobos, passionnés d'art. Ils paraissent et peut-être sont humanistes, ouvert d'esprit et bienveillants. Mais, au fond, c'est tout le mépris dissimulé que filme Ruben Ostlund. En remettant la Palme à ''The Square'', Almodovar, alors président du Jury parlait d'un film qui dénonçait la ''dictature du politiquement correct''. Christian achète des sandwichs à des SDF, leur donne de l'argent... et meurt de trouille à l'idée de devoir retrouver son voleur dans une banlieue moins chic que la sienne. Le plus terrible, semble nous dire Ostlund, ce n'est pas le mépris dont fait preuve la bourgeoisie envers les classes plus populaires, mais le fait que ce dernier soit dissimulé sous un flot de bonnes intentions. C'est la raison pour laquelle ''The Square'' est un film dérangeant, qui tape là où ça fait mal. Un film qui n'est pas sans rappeller ''Toni Erdmann'' de Maren Ade, qui se trouvait justement à Cannes, en 2016.

    Cependant, si la satire d'Ostlund est féroce et ludique (le film a aussi beaucoup d'humour), elle manque de nuance. En effet, ''The Square'' n'est pas vraiment un film d'une grande finesse, la faute surtout à un scénario qui charge, tout le temps, les personnages. A la rigueur, on aurait pu excuser ce manque de subtilité dans un film d'1h 20 : la concision peut empêcher d'entrer dans la nuance. Mais dans un film de 2h 20, on est en droit de réclamer plus de développement et plus de subtilité. Et ce n'est pas ce qu'on a avec ''The Square'', dans lequel le ''background'' des personnages est assez pauvre (voire inexistant) et dans lequel s'installe une certaine monotonie cynique. Sans parler d'effets trop facile, comme cette succession de plans qui montre des SDF... spoiler: Quant à la moindre lueur d'espoir, elle est très vite balayée dans la scène finale.


    Film bourrée d'humour et de noirceur, ''The Square'' n'est cependant pas dénué de défauts. Ostlund a en effet la main trop lourde pour nous convaincre tout-à-fait. Pour nous dire que le monde est égoiste et foutu, fallait-il vraiment 2h 20 ? Pas sûr. Chose néanmoins intéressante : voir comment la Palme d'or de 2017 est le double inversé de celle de 2016 : ''Moi, Daniel Blake'', de Ken Loach. Si les deux films dénoncent les inégalités sociales, il est fort de voir que la vision de Loach et d'Ostlund sur le sort de l'humanité ont pour point commun d'être empreintes de noirceur. La différence ? Là où Ken Loach surligne à gros trait son amour pour les personnages, Ruben Ostlund surligne lui aussi à gros trait... son dégoût pour l'homme. Dans un cas ou dans l'autre, on aurait aimé voir d'avantage de finesse dans l'écriture.
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