Reem Kherici a écrit Jour J après le mariage de trois de ses amies. La réalisatrice a établi deux profils types : "le cas A qui réunit celles qui ont peur de s’engager et qui se retrouvent seules, et le cas B qui regroupe celles qui ont peur de la solitude et qui s’engagent vite". Elle a ainsi décidé de faire se rencontrer ces deux opposés afin de parler des femmes de sa génération et de sa propre peur de la solitude : "Juliette appartient au cas A : comme moi, elle préfère se concentrer sur son travail et mettre sa vie affective de côté car l’amour, elle n’ose pas y croire. Le problème, c’est qu’elle est wedding planer et que les filles que Juliette marie appartiennent au cas B. Alexia est de celles-là. Pour ce personnage, je me suis inspirée de certaines mes amies d’enfance de Neuilly qui me faisaient rêver", confie-t-elle.
Reem Kherici avait à coeur de réaliser une comédie romantique qui détournerait les codes du genre, tout en ne déstabilisant pas les spectateurs. "Il fallait tordre les codes au maximum pour éviter les scènes trop attendues. Mon leitmotiv était de surprendre quoi qu’il arrive. Et j’aime tellement les femmes que je voulais qu’elles soient belles et gagnantes", déclare-t-elle.
Pour Reem Kherici, Jour J a été plus difficile à réaliser que Paris à tout prix. Passé l'insouciance et la fraîcheur du premier film, l'enjeu était en effet pour la réalisatrice d'apprendre de ses erreurs et de grandir dans son métier. Jour J est également un film plus personnel : "Juliette rêve d’être comme ces filles parfaites qui ont des prénoms en « a ». Comme moi, cette envie lui a permis de trouver les clés pour développer une personnalité atypique et de prendre son destin en main", confie-t-elle.
La séquence du mariage désastreux dans Les Nouveaux Sauvages, comédie à sketches argentine sortie en 2015, a inspiré Reem Kherici pour Jour J. Autre inspiration : "Le rapport à l’enfance présent dans Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain et la façon dont il est conté par André Dussollier ont également été des sources d’inspiration lorsque j’ai écrit la voix off que dit Juliette, enfant", raconte la réalisatrice.
C'est sur Pinterest que Reem Kherici a travaillé en amont les principaux éléments visuels de Jour J : "Pour ce film, je faisais des fiches rassemblant les informations que j’avais amassées sur tout : les looks, les décors, le maquillage, les déguisements de la scène d’ouverture, la vaisselle… Mes chefs de postes avaient accès continuellement à ces informations", décrit-elle.
Jour J marque la première incursion de Nicolas Duvauchelle dans le genre de la comédie romantique : "C’est un autre rythme, la comédie. Un rythme plus soutenu qui impose de répondre du tac au tac. Le fait qu’il y ait peu de pauses, aucun silence, qu’il faille être sans cesse dans l’énergie m’a paru assez fatigant", se remémore l'acteur. "Les premiers jours, j’étais assez stressé parce que ce n’était pas ce que j’avais l’habitude de faire mais c’est toujours bien de sortir de sa zone de confort. Et lorsque j’ai vu le film, je dois reconnaître que c’est assez grisant de faire rire les gens". Duvauchelle se définit lui-même comme un "petit comique" : "j’ai aussi un côté ado qui fait que je peux me marrer comme un gosse avec mes copains".
Philippe Lacheau, Shirley Bousquet, Stéphane Rousseau et Lionnel Astier faisaient tous déjà partie de la distribution de Paris à tout prix : "(ils) font partie de ceux qui ont accepté de venir sur mon premier film, qui m’ont soutenue depuis le début et je me devais de les réinviter", déclare la réalisatrice.
Jour J a été tourné dans les Gorges du Verdon, un lieu cher au coeur de Reem Kherici : "J’y ai passé toutes mes vacances, entre 14 et 30 ans, et que j’en garde de merveilleux souvenirs. C’est un coin à la fois sublime, encore peu connu et très français, or je suis fière de montrer la beauté de mon pays", confie-t-elle.
François-Xavier Demaison avait en tête plusieurs comédies américaines pour préparer son rôle, telles que Very Bad Trip et The Big Lebowski. Il a également travaillé son costume, "une sorte d’hommage à ces films. Il y a toujours un gars comme ça, avec une bedaine pleine de bière, un poil un peu relâché, une casquette et des chemises hawaïennes… Ses fringues font écho à la fin des années 70 et le début des années 80 ; il a le style vestimentaire d’un adolescent mais sa grosse barbe en fait un ado attardé", raconte l'acteur.