Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
3,0
Publiée le 18 octobre 2012
Il est fort agréable de se rendre compte que le cinéma laisse intact la beauté des personnages. Tous les acteurs et actrices du film ont rencontrés l'ankou. Le film note une certaine affection pour la force de la foi et même si parfois l'histoire est un peu ennuyeuse, elle n'en demeure pas moins traitée avec élégance.
Tiré d'un récit de Selma Lagerlöf déjà adapté par Söjström en 1921, qui étonne de la part de Duvivier, peu habitué aux récits fantastiques. D'où un certain déséquilibre dans le récit : les scènes réalistes sont réussies, mais le réalisateur est moins à l'aise pour traiter les parties purement fantastiques. Sinon, je trouve l'interprétation très bonne, et le récit moins empreint de religiosité et surtout moins moralisateur que celui du film suédois. Par contre , pas particulièrement de propagande en faveur de l'Armée du Salut : c'est dû au récit originel, cette organisation étant certainement plus présente en Suède qu'en France (du moins à cette époque). Pour un côté "propagande" en faveur de cet organisme, voir plutôt les Musiciens du ciel.(Lacombe) , réalisé à la même époque. On peut éventuellement voir ce film comme un précurseur d'un courant très en vogue dans la période 40/45 dans le cinéma français : le fantastique , peu présent avant et après cette période. PS Le thème principal n'est pas très éloigné de la légende bretonne de l'Ankou. Ce terme désigne le serviteur de la mort, chargé de récupérer les âmes dans sa charrette. Celui qui entend le bruit de la charrette mourra prochainement...
Bien que l'intrigue soit peu convaincante, les personnages manichéens et d'un moralisme trop appuyé, l'emphase des comédiens de la charrette fantôme reste savoureuse et son esthétique fantastique (qui oscille entre réalisme noir et surimpressions expérimentales) est profondément poétique, et peut évoquer certains films de Carné.