Ce film est inspiré du spectacle Elektro Kif (1h10), créé en 2010 par Blanca Li. De prime abord, ça paraît génial de voir ces «élèves» (ici, dans le cadre du lycée Raspail des Métiers) se déchaîner en harmonieux mouvements de popping sur un fond plutôt électro et ce, sans paroles (sinon façon lapins crétins)... Ça délivre une bonne énergie positive. Malgré le punch insufflé, on reste sur sa faim car on a l'impression d'un demi-succès ou d'un demi-ratage. En effet, le film souffre (pour le manque de moyens, passe encore) de décrochages de rythmes patents, avec des scènes assez soporifiques, tranchantes, qui cassent l'entrain préalablement ressenti. Ces passages n'auraient pas dû être ajoutés, tout comme la scène de l'examen, bien piètre et sans grand intérêt. Le film est gâché par ces incohérences ou cette non-fluidité de rythmes, en plus d'une trame plate. C'est dommage car Blanca Li est une merveilleuse chorégraphe. En absence d'histoire, le film se contente d'aligner bout à bout des scènes plus ou moins réussies, sans propos ni tension progressive, tombant dans l'écueil du non-sens. Reste le concept original, bien qu'allongé, d'une journée de classe de garçons pris par le virus de la danse funky. On ne trouvera pas non plus de véritable relation entre les dance-pupils (et ce jusqu'au bout, puisque la scène finale de "contest" invite quelques figures inconnues) ni avec leurs enseignants (sinon un surveillant à la fin), bref pas d'enjeu à cette agitation. Dans une mise en scène inégale, les mouvements collectifs sont pourtant assez bien synchronisés, la rapidité d'exécution est parfois bluffante et la vitalité de ces beaux et excellents danseurs fait plaisir à voir.