Je voulais mettre deux étoiles, mais voyant que ce film est plus que surestimé je n'en mets qu'une. Une chambre en ville est une grosse déception, on en parle souvent, en effet, comme le plus beau film de Demy avec les Parapluies, et comme un film maudit, qui subit "l'injustice" d'un échec commercial. Ce film fut même l'objet d'une grosse polémique, lancée par les membres des cahiers qui le vénéraient , car le Belmondo sortit en même temps connu un gros succès et ne laissa pas de place au film de Demy.
Une chambre en ville est un film triste, triste parce que Demy n'a jamais pu se relever de ces chefs d'oeuvres des années 60, et en ce sens, celui qui apparaissait comme le plus chanceux des réalisateurs francais des années 60, invité a faire des films aux Etats Unis par la Columbia a eu le destin le plus tragique des realisateurs NV. C'est le sentiment qui prone a la vision du film, la magie n'y est plus tout simplement. A qui la faute ? Jacques Demy, usé après l'échec de ces derniers films, et après l'abandon de plusieurs projets( des gros, Cendrillon pour N.Kinski, Folies passagères pour Adjani...) Les acteurs, peu crédibles et peu convaincants ( Dieu sait que j'adore Dominique Sanda dans L'héritage, Navire Night et Valse d'amour, mais qu'est ce qu'elle est froide et inexpressive ici. Richard Berry est ridicule). L'histoire, délestée de pureté, de beauté, d'émotion ? Ou ne peut s'empêcher de penser à la belle et gracieuse Deneuve, qui devait jouer le rôle, a Nino Castelnuovo. La magie n'agit plus sur ce film, et on assiste tristement a ce spectacle cruel et facile, ridicule par ses nombreux clichés, que Michel Legrand a délaissé, pensant que ce film n'était pas fait pour Demy.
Jacques Demy ne retrouva plus jamais le succès, et poursuivit avec deux films ratés, Parking et Trois places pour le 26. Il mourut un peu après, sans avoir pu boucler son oeuvre, et offrir enfin un film a la hauteur de ces premiers, magique et bouleversant.