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Fabien S.
544 abonnés
4 150 critiques
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4,0
Publiée le 2 août 2019
Un bon film d'auteur . Le sujet abordé est l'immigration en France. Emmanuelle Devos incarne une femme amoureuse d'un immigré Amin qui se sent seul dans un pays étranger au sein.
Amin est un film touchant : une tranche de vie, avec une atmosphère poétique. Malheureusement je considère qu’il s’essouffle et que le réalisateur a des difficultés à terminer son film.
Philippe Faucon se penche ici sur les travailleurs africains résidant en France et notamment sur le cas d'un sénégalais, Amin. C'est traité avec délicatesse et pudeur et l'on peut sentir le déracinement de ces personnes comme le personnage principal lorsqu'il rentre dans son pays retrouver femme et enfants pour les couvrir de cadeaux. La relation amoureuse d'Amin avec une "blanche" (Emmanuelle Devos) permet au film de ne pas verser dans l'angélisme et de montrer avec finesse la complexité d'une vie loin des siens.
Le tour de force de ce beau film est de parvenir, en moins d'une heure trente, à dépeindre avec une certaine profondeur le double univers d'un travailleur sénégalais immigré en France, et écartelé entre les deux pays. Le jeu tout en force retenue de Moustapha Mbengue illustre à merveille l'aliénation à laquelle sont soumis de tels hommes, qui ne peuvent se révéler et être eux-mêmes qu'en de rares occasions - surtout à l'occasion de dons à la communauté. Les camarades travailleurs immigrés d'Amin, sa famille et ses amis au Sénégal, forment aussi une belle galerie de personnages, aux questions existentielles élégamment traduite par la caméra. Je n'ai pas trouvé la même finesse pour décrire les personnages français - entre une Emmanuelle Devos "trop" admirable, altruiste, pudique, et les autres, tous des demi-salauds... A la vision peut-être édulcorée de la situation de ces travailleurs en France au début du film, succèdent des événements brutaux qui empêchent le récit d'aboutir... C'est peut-être la leçon du scénario, mais c'est aussi une frustration pour le spectateur.
Un film simple qui ne peut qu’interpeller... un homme simple, immigré sénégalais dont la seule raison de vivre est de travailler dur pour faire vivre sa famille au pays ... Une histoire simple et touchante avec deux êtres seuls en mal de tendresse et d’écoute et une Emmanuelle Devos toujours aussi vraie.
Deux parties opposées dans ce film : les scènes réalistes et dramatiques en Afrique ou au foyer de travailleurs qui mettent en lumière la misère sociale des ouvriers africains isolés et puis d'un autre côté la misère cinématographique incarnée par les scènes avec Emmanuelle Devos, très peu réalistes et très mal jouées. Dommage, car la trame de fond était intéressante mais ça ne suffit pas à faire un film.
J'ai découvert ce film après avoir regardé Fatima du même réalisateur. Les deux films m'ont plu. La simplicité des histoires, le fait qu'elles évoquent la vie de personnages à priori pas faits pour le cinéma, sans métier épanouissant ni appartement luxueux, comme c'est si souvent le cas (tous ces films où les personnages sont éditeurs, architectes, tiennent une galerie d'art contemporain et vivent dans des appartements superbes). Là où le film est le plus intéressant selon moi c'est lorsque le personnage d'Amin rentre chez lui au Sénégal et qu'on le découvre à l'aise, proche de sa famille, père aimant et soucieux de préserver un cadre familial fort malgré ses absences longues et répétées. Tout comme dans Fatima, le plus intéressant provenait des scènes où le personnage écrivait son journal intime et révélait toute la richesse de son monde intérieur, de son parcours et des acquis de sa culture. Le contraste entre ce monde intime, enfoui, et la morosité du travail (l'une est femme de ménage, l'autre travaille sur des chantiers) et du quotidien (plusieurs scènes de transport en commun dans une atmosphère de grisaille) est original et intéressant.