La sortie qui ravira les petits, trop contents de retrouver leurs potes à salopette bleue qui font des bêtises et baragouinent n'importe quoi ("tapioca, hola, banana, caramba..." et le pire, c'est que bien souvent, on comprend... On a peur de notre niveau d'intellect, d'un coup). Pour les grands, le niveau aléatoire des blagues et le scénario écrit avec trois doigts seulement (on est sûr qu'un Minion se cache derrière ce scénar' très distrait), feront que vous regretterez éternellement Moi, Moche et Méchant (les deux premiers, en tout cas), même si cet opus est mieux passé que son prédécesseur. On grappille des références à la popculture (Bruce Lee, les Vicious 6 qui pourraient être une vision sous ecsta des Sinister 6 de Marvel, le somptueux générique à la James Bond, etc...) mais aussi au premier volet des Moi, Moche et Méchant (
"Oh Gru a récupéré les canapés de Will, oh c'est bébé Marcel, oh Professeur Nefario jeune, oh Delamollefesse, oh, oh, oh..."
On n'arrête pas la chasse aux œufs, tandis que les petits rigolent) et l'avènement de Gru tel qu'on le connaît dans sa première aventure adulte est bien expliqué (on sait maintenant d'où vient son projet de voler la Lune). Mais on n'a pas pu s'empêcher de remarquer que le scénario ne suit pas, est bienveillant (il veut nous en mettre plein les yeux, et nous faire rire le plus de fois possible) mais oublie ce qu'il vient de dire au premier papillon passé (un Minion, on vous dit...) :
les Minions savent d'emblée où se trouve Gru (et ont même une carte avec la maison exacte... Trop forts), ont perdu Otto mais ils s'en fichent visiblement, ils préfèrent apprendre le kung-fu plutôt que de tenter de sauver Gru autrement, et dépassent même le quota des 48h sans que cela ne les choque ; Will retourne sa veste sans trop de raison envers Gru et se remet aux petits braquages en oubliant complètement l'histoire du médaillon (ça ne l'intéresse plus, soudainement ?), les pouvoirs du médaillon qui sont totalement hasardeux (les méchants sont immenses, mais pas les Minions, et redeviennent minuscules en version rat... On a du mal à suivre la logique).
Au-delà des grosses incohérences qui nous ont fait tiquer (les enfants, eux, s'en contentent très bien), le film assure un bon doublage (on a bien aimé Gérard Darmon en Will Karnage, forcément Gad Elmaleh qui nous fait un Gru toujours au top), le rythme est soutenu (un peu trop, certaines séquences sont presque hystéro), la BO rétro a réveillé les parents (ah, si vous dégainez du Ramones, Carpenter, Earth Wind and Fire, Nancy Sinatra... forcément qu'on est heureux) et quelques vannes nous ont vraiment fait rire (la Nun-Chaku... On ne s'en est pas remis). Une séance bien agréable, remplie de familles avec des tout-petits, qui ont applaudi en babillant à la fin du film, et ça nous a un peu fait fondre (on avoue). Mention au superbe générique de début, c'était tapioca-caramba-banana.