Laissons Terrence Malick tranquille !
La critique était sévère à l’adresse de Terrence Malick, les dernières années. Le réalisateur texan qui a connu sa légende partiellement à la grande pause de 20 ans entre Les Moissons du ciel et La ligne rouge, n’a jamais été si productif comme les dernières années. Non moins que 6 (!) films en 10 ans ont été distribué. Cette production a évoqué la critique entre les journalistes d’être much ado about nothing. Rien de ces films ont atteint le niveau de ces œuvres des années 70. The Tree of Life gagnait encore le Palme d’or, mais ses autres films ne surpasseraient pas la médiocrité selon les journalistes.
D’après ce logique, il serait mieux que Terrence Malick avait pris sa retraite il y a 10 ans. Ces monuments auraient conservé leur mythe et il aurait toujours nommé dans une liste avec instituts comme Francis Ford Coppola et même Stanley Kubrick peut-être. Peut-être les journalistes auraient été prêt à lui la conseiller avant de regarder Une vie cachée. Ils ont dû ranger ce conseil, parce qu’apparemment ils y ont trouvé un retour au niveau des œuvres des années 70. Cinemateaser l’appelle même la fusion parfaite entre le Malick pré et post The Tree of Life. Des louanges alors, qui aurait prévu cela ?
Désolé que ces louanges se sont adressées à un film « populaire ». Malick raconte l’histoire d’un homme qui renonce à porter allégeance à Hitler, il montre la douleur d’un homme qui s’oppose, qui reste fidèle à sa foi, il montre la vie bucolique qu’il vivait à son petit village… Même sans avoir vu un scène, on sait que ce sont des éléments qui provoquent du succès. Certainement quand ils portent le nom de Malick dessous…
Alors, hourra ? Une vie cachée est un film monumental, confrontant, poétique, rêvassant… Mais déjà-vu. Où est la fraîcheur de Song to Song, un film plus léger, mais une histoire ravissant poétique dans un contexte contemporain. Un film où le vieux maître montre la puissance de sa style, de son signature. Où il remplace Dieu par l’amour.
Non, copains journalistes, laisse l’homme tranquille. Sa productivité des dernières années ne montre rien moins que son amour du cinéma. Il a fait ses œuvres où on parle toujours, qu’on peut revoir et chérir.
Pourquoi il serait obligé de les refaire ? Le vraie artiste, c’est l’artiste qui vit, qui expérimente. Regardez ses films d’aujourd’hui avec le regard d’aujourd’hui. Honorez sa style qui est encore de nos jours si unique. Même seulement à cause de cette style, un film de Malick ne sera jamais much ado about nothing. Ne le louez pas seulement quand il retourne au passé, mais aussi quand il regarde au présent et au futur.