"On l'appelait Ruby" est une déception télévisuelle qui aurait plus eu sa place sur France 3 aux côtés d'autres fictions vieilles et sans grand intérêt plutôt que sur France 2 où la qualité est bien meilleure d'habitude (10%, Les témoins, etc...). Déjà, le pitch n'est pas franchement original, mais c'est surtout son exploitation qui m'a gêné, avec notamment une mise en route terriblement longue, certains éléments qui finissent en eau de boudin
(la mort du condamné, les réactions débiles de Fed face à Pauline)
et une conclusion peu satisfaisante, tant au niveau du dénouement (faible) que de l'impact de ce dernier sur les familles (expédié en 2 minutes). Si le contenu est donc médiocre, à quelques exceptions près
(l'évocation de la pornographie, du harcèlement entre ados et de la difficulté de vivre après avoir témoigné contre un violeur)
, l’habillage, très prometteur à la base, ne suit pas non plus. En effet, la réalisation de Laurent Tuel, cinéaste pourtant averti, n'est pas à la hauteur et s'avère digne d'un téléfilm de l'après-midi. Quant au casting, sans être catastrophique, il a ses gros ratés au niveau des rôles secondaires (Olivier Loustau est mauvais, Claire Laffut est pathétique, Michel Vuillermoz est à côté de la plaque) et des rôles principaux trop en retenue à mon goût (Melanie Doutey et Karole Rocher en particulier), ne suscitant ainsi pas assez d'émotions par rapport au sujet traité. À l'arrivée, mes attentes, légitimement hautes compte-tenu des noms attachés à ce téléfilm, n'ont pas trouvé d'écho, l'ensemble manquant de force et alternant entre lenteurs et passages bâclés.