La cuvée Allen 2015 et son café sociéty m’avait laissé comme un goût de ... mouais sympa mais bon ...
Alors c’est avec un peu d’appréhension que je me suis glissé dans la salle obscure pour prendre ma dose annuelle ( vu que nous en avons été privé en 2016 ... Foutue sortie décalée)
Je vais pas tourner autour du pot :
J’ai adoré !!! J’ai pris mon pied et j’ose : chef d’œuvre !
Tenessee Williams et Élia Kazan ont fusionné à leurs mort dans Woody Allen !
Alors je vois déjà les critiques et une partie des fans de la première heure , « mais c’est un best of ! C’est du déjà vu »et patati et patata , et vas y que j’étale ma culture Allenienne : ça on l’a vu dans tel film et puis ça dans celui la , et au final à part se faire mousser d’être un expert , ils n’auront vu que la partie immergée de l’iceberg !
Car oui clairement , c’est vrai beaucoup de choses d’ici et là vont sauter aux yeux des connaisseurs , c’est un fait . Mais de là a ranger le film dans la catégorie « j’me foule pas , je fais un best of » alors clairement NON !
C’est un film bilan , nuance , à aucun moment « ce qu’on a déjà vu » n’est gratuit , toujours au service de l’histoire et de ses personnages et avant tout de l’émotion ! Sur les 1h40 jamais je n’ai eu l’impression d’avoir un coup de coude du new-yorkais à lunettes pour dire « t’as vu c’est Annie Hall là , puis là c’est radio days , et là c’est coup de feu sur Broadway et blue Jasmine etc ... etc... , alors oui c’est visible mais aussitôt vu , aussitôt oublié et pour cause c’est une putain de belle histoire qui nous est contée , elle nous happe et ne lache plus du début à la fin , on esquisse des sourires ici et là , c’est noir et d’une beauté à couper le souffle tant par le scénario , le jeu des comédiens , et la technique !
Je calme les superlatifs , en même temps avec un avis à chaud ... pas évident.
Je reprends , les comédiens tous sont parfait , avec Kate Winslet en tête c’est flagrant , moitié blanche , moitié stella avec une noisette de Gloria Swanson de Sunset Boulevard . Clairement c’est elle qui intéresse le cinéaste,le moteur , un beau portrait de femme à l’image de Cate Blanchett dans Blue Jasmine pour un exemple des plus récents .
Mais que serai une « héroïne » sans l’entourage qui gravite autour , ça passe par le mari bourru attachant campé par un Belushi bluffant qui donne l’impression d’avoir avalé tout cru Tom Hanks ... et son talent .
Une belle fille , un sauveteur dragouilleur , un fiston pyromane sans oublier deux mafieux rescapés des « soprano »,
c’est le petit théâtre de la vie simple qui s’articule autour d’elle dont c’est la vedette au décor étriqué .... allez tant pis j’ose la comparaison pour finir ...
C’est Mia Farrow qui rêve devant la rose pourpre du Caire sauf que cette fois ci la magie à laisser place à la désillusion et à la débrouille de la triste réalité !