J’avoue un penchant coupable pour les films de Claude Lelouch. J’en aime l’énergie débordante, le romantisme échevelé, le rythme endiablé, les intrigues polyphoniques, la musique envahissante, les dérapages pas toujours contrôlés. J’ai pour eux une indulgence excessive qui me conduit fidèlement à les voir à leur sortie au cinéma alors que les spectateurs les boudent et la critique les ignore.
J’avais vu l’an passé "Un Une". J’en disais que Lelouch filme toujours sous des titres différents ("Un homme et une femme", "Hommes femmes, mode d’emploi", "Ces amours-là") le même film sur la magie de l’amour. Je suis allé voir Chacun sa vie. Je pourrais en dire que Lelouch filme toujours sous des titres différents ("Vivre pour vivre", "La Vie, l’amour, la mort", "Toute une vie", "Viva la vie") le même film sur la magie de la vie… et de l’amour.
L’affiche est trop petite pour lister tous les acteurs, célèbres ou moins, qui font une apparition, plus ou moins longue : Johnny Halliday, Jean Dujardin, Jean-Marie Bigard (hélas !), Christophe Lambert (plus space que jamais), Béatrice Dalle (dont les dents et le seins sont de plus en plus déconcertants), Nina Farès (qui ressemble trop aux précédentes épouses de Lelouch pour ne pas y voir anguille sous roche), Gérard Darmon, Francis Huster, etc.
Certaines situations sont hilarantes. D’autres tombent à plat. D’autres enfin sont franchement limite. En vieillissant, la philosophie de l’amour chez Claude Lelouch se beaufise : « Tous les hommes sont des cochons ; mais les femmes aiment les cochons ». On l’aimerait plus subtil. Mais comme au vieil oncle Robert, qui boit toujours un coup de trop aux réunions de famille et embarrasse par ses blagues lourdingues, on pardonne beaucoup à ce vieux saltimbanque du cinéma français.