Le voilà, le film à voir en famille en ce moment ! Le chef d’œuvre de Jack London, adapté pour la première fois en cinéma d’animation, n’a aucune peine à fasciner les grands et les petits, tant il est réalisé avec soin et dans un graphisme superbe. Les paysages du grand nord, les aurores boréales, les animaux de la forêt… On se délecte de chaque image de ce premier long-métrage de Alexandre Espigares.
Quant à l’histoire concoctée par Jack London, elle reste belle et touchante ; elle a beau se dérouler dans les dernières années du XIXème siècle, dans un contexte qui nous est étranger, elle n’en a pas moins, comme toutes les grandes fictions, de quoi nous bouleverser encore. Les animaux, ici, se comportent comme des animaux et non pas comme des humains déguisés, comme c’est trop souvent le cas dans les films pour enfants.
Dès le début du film, un prologue nous en avertit, Croc-Blanc est convoité et il est exploité par des hommes sans scrupules. Ses qualités de chien de combat n’ont pas échappé à un sinistre individu nomme Beauty Smith, homme prêt à tout pour posséder l’animal et gagner beaucoup d’argent en le faisant participer à des combats canins.
Le superbe Croc-Blanc, qui avait été domestiqué par des Amérindiens, est donc vendu par un de ceux-ci à qui on a tout volé et qui se voit contraint, pour garder ses terres, de céder l’animal à la pire engeance qui soit. Beauty Smith profite de la ruée vers l’or qui a amené au Klondike une foule d’individus sans foi ni loi, prêts à parier leurs gains en misant sur des combats de chiens.
Mais la descente aux enfers du noble chien n’est pas irrémédiable. Même dans ces contrées-là, il existe des êtres dignes qui ne s’effraient pas de l’apparente férocité de Croc-Blanc et qui savent trouver les audaces nécessaires pour s’en faire un ami (quitte, par exemple, à laisser le chien dans le poulailler !).
On peut peut-être regretter que le réalisateur ait fait le choix systématique de la concordance des traits physiques et des caractères des personnages. Pour dire les choses plus simplement, les bons ont des visages avenants et les méchants des visages difformes. C’est la limite de ce film qui, par ailleurs, emporte sans peine l’adhésion.