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soniadidierkmurgia
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3,0
Publiée le 16 juillet 2017
Steve Sekely de son vrai nom István Székely fait partie de la longue liste des réalisateurs de l'Est de l'Europe venus tenter leur chance à Hollywood au début de la Seconde Guerre Mondiale. Il mènera sa carrière au sein de petites compagnies et n'aura jamais l'aura des Billy Wilder, Fritz Lang, Otto Preminger, Douglas Sirk ou Michael Curtiz hongrois comme lui. Ce film noir méconnu est initié par Paul Henrheid qui suite à son rôle dans "Casablanca" (Michael Curtiz en 1942) jouit encore d'une certaine notoriété. Très prisé par Bertrand Tavernier, " The Scar" (le balafré) bénéficie de la présence d'Henrheid et de Joan Bennett très grosse vedette ayant travaillé avec les plus grands réalisateurs dont Fritz Lang pour "La chasse à l'homme" (1941) et "Le secret derrière la porte" (1948) mais aussi de John Alton à la photographie et de Daniel Fuchs pour l'adaptation du roman de Murray Forbes. Si le film ne manque pas de qualités notamment son interprétation plutôt réaliste et l'idée astucieuse qui conclut l'usurpation d'identité qui constitue le nœud gordien du film, il faut tout de même déplorer quelques défauts d'articulation qui nuisent à la crédibilité de l'intrigue. Défauts d'autant plus gênants qu'ils paraissaient relativement faciles à éviter. On reste donc sur notre faim malgré une atmosphère et une esthétique très convaincantes. A voir comme une curiosité.
Steve Sekely est un réalisateur américain d'origine austro-hongroise, qui a tourné une cinquantaine de films dont "Le balafré" qui est l'une des rares œuvres qui soit à peu près connue avec "La révolte des Triffides". Sur un scénario original, "Hollow Triumph" raconte l'histoire d'un gangster, John Muller (Paul Henreid). Sorti de prison, il retrouve ses anciens complices et organise le cambriolage d'un casino appartenant au dénommé Stansyck. L'opération tourne mal et il est contraint de fuir. Pour échapper à Stansyck, il décide de prendre la place d'un sosie qui n'est autre qu'un médecin psychiatre, le docteur Barok, qui porte une balafre … Joan Bennett incarne la secrétaire de Bartok (le sosie) et son charme ne laisse pas Muller indifférent. La confrontation entre les deux personnages est saisissante jusque dans la justesse des dialogues. Ce petit polar méconnu ne manque pas d'intérêt. L'intrigue est bien huilée et limpide, maintenant le suspense. Un film rare, une vraie découverte, un excellent divertissement à consommer sans modération.
Clairement, le scénario souffre de quelques incohérences légèrement regrettables. C'est toutefois le défaut majeur de cette étonnante série B souvent passionnante et d'une nervosité exemplaire. Rare de voir en effet un héros à la fois aussi antipathique et fascinant, peu scrupuleux mais d'une intelligence souvent diabolique. Ce constat est d'autant plus saisissant que Steve Sekely filme particulièrement bien l'étrange relation qui unit John et Evelyn, tous deux incarnés avec talent par Paul Henreid et Joan Bennett. La réussite est d'autant plus flagrante qu'il n'y a rien de plus frustrant qu'une bonne idée mal exploitée : ici, le réalisateur parvient à tenir le choc jusqu'au bout, la qualité des dialogues, de la photographie et des situations prenantes faisant toute la différence. Bref, ce genre de petites perles que personne ne connaît et qu'il serait urgent de redécouvrir, à l'image d'une fin exemplaire d'ironie et de cynisme : un vrai coup de cœur.