Autant les films sur les hommes/femmes atteints d'un cancer sont légions, autant on parle assez peu de la difficile phase de reconstruction qui s'ensuit, au quotidien comme dans le contact aux autres. C'est la démarche entreprise ici par Anne-Gaëlle Daval, fonctionnant d'ailleurs plutôt bien la première moitié. Rien d'extraordinaire, mais le scénario est cohérent, les différentes scènes également (celle dans la maison de retraite en premier lieu), permettant une vision globale quant aux émotions, à la douleur de l'héroïne face à un calvaire (a priori) terminé, devant retrouver ses repères, ou tout simplement réapprendre à vivre. Il y a un certain soin apporté aux personnages, et si certains traits sont trop grossiers, les seconds rôles « familiaux », notamment Jonathan Cohen et Olivia Bonamy, sont impeccables, sans oublier Mathieu Kassovitz dans un rôle de séducteur inhabituel et vraiment pas mal du tout. Dommage que lentement mais sûrement, « De plus belle » devienne plus consensuel, certes plutôt sobre dans son traitement, mais plus convenu, que ce soit dans ces relations familiales ou un discours de résilience éminemment honorable, mais où tout semble avoir été dit. On est moins réceptif, s'éloignant de ce qui faisait la force initiale pour un mélodrame n'ayant pas peur d'en faire niveau pathos, gardant toutefois une distance nécessaire pour que cela reste supportable. Enfin, sans être exceptionnelle, Florence Foresti donne pas mal de sa personne pour apparaître crédible : c'est plutôt réussi. Du coup, malgré une Nicole Garcia de plus en plus agaçante avec ses anglicismes, malgré un personnage de mère pour le coup vraiment caricatural, on essaie de retenir surtout les points positifs et donc ce choix assez fort de raconter « l'après », convenablement et non sans une certaine sensibilité. Honorable.