Cinq ans après le terrifiant "Cas Enfield", les époux Warren sont de retour dans les salles obscurs pour une toute nouvelle enquête. Entres possessions, occultisme et meurtres, les deux démonologues vont devoir s'armer de courage pour affronter un ennemi comme il n'en ont jamais connu auparavant.
Si je m'étais lassé des aventures de la poupée Annabelle, je suis un très grand fan des deux premiers "Conjuring", qui sont parmis mes films d'horreurs préférés. Que ce soit le tandem Vera Farmiga-Patrick Wilson (absolument impeccables et sans doute l'un des duos du cinéma d'horreur les plus marquants de ces dernières années), la musique mémorable de Joseph Bishara, la photographie ou la réalisation excellente de James Wan, les deux premiers opus étaient des films marquants, émouvants et effrayants.
Ainsi, à l'annonce de ce troisième volet, on s'attendait à retrouver le talent du cinéaste australien à la caméra, mais ce fut Michael Chaves, réalisateur du décevant "La Malédiction de la Dame Blanche" qui fut nommé, James Wan étant trop occupé avec "Aquaman" et "Malignant". Tout les fans de la franchise, dont je fais partie, avait peur du résultat, craignant que "Conjuring" ne suive la même trace qu'"Insidious".
Heureusement, mes doutes ont vite étés balayés dès la scène d'ouverture du film, une séquence glaçante qui rend hommage à "L'Exorciste" de William Friedkin. Un exorcisme qui prendra une tournure dramatique : Ed frôlera la mort, Lorraine découvrira un ennemi qu'elle ne soupçonnait pas, et Arne, le beau-frère de David, l'enfant possédé, héritera du démon, qui le poussera au meurtre.
Pour prouver l'innocence du jeune homme, les Warren devront sillonner le Connecticut à la recherche de preuves que Arne était bel et bien sous possession démoniaque. Cette nouvelle enquête va ainsi les emmener à rencontrer l'ennemi le plus dangereux qu'ils aient jamais affrontés. Cet antagoniste mystérieux est d'ailleurs l'un des points forts du film, offre un jeu de miroir intéressant avec le personnage de Lorraine et donne un nouveau souffle au film.
Michael Chaves semble s'être enfin réveillée puisque sa mise en scène est ici impeccable. Le cinéaste fait ici preuve de beaucoup d'inventivité, multipliant les effets de caméras. La photographie de Michael Burgess, qui avait déjà officié sur d'autres films du "Conjuring Universe" signe ici une lumière soignée, s'éloignant des tons désaturés des précédents volets pour se rapprocher d'une ambiance plus automnale.
Les acteurs sont tous très bons. Le talent du duo principal n'est plus à prouver, mais les nouveaux-venus sont tous très convaincants. John Noble, notamment, qui en dépit de son petit rôle, livre une excellente prestation. Le jeune Julian Hilliard, fort de son expérience sur "The Haunting Of Hill House" ou encore "WandaVision", dévoile une nouvelle facette de son talent en jouant la possession démoniaque avec brio pour son jeune âge.
La bande originale de Joseph Bishara suit ce changement de direction opéré par le scénario et le réalisateur, en essayant de donner un souffle nouveau à ses précédentes compositions pour les "Conjuring".
Parmi les points négatifs, on soulignera la faible importance de l'intrigue entourant Arne et Debbie, qui n'est pas très captivante, en dépit d'un final impressionnant, plein de symbolique et d'effets spéciaux très réussis. Le film pourrait souffrir de la comparaison avec les précédents volets, mais il s'assume comme il est et tente de renouveler la franchise.
Un excellent film prenant, qui se rapproche plus du thriller horrifique que du pur film d'horreur, servi par des acteurs de talents et une réalisation impeccable. A voir.