Zone Autonome Dinguo-demeurée. On pourrait dire que le scénario est un scénario de malades. Noé Debré et Blanche Gardin ont vu juste niveau caricatures mais plus façon BD de situation, sans objectif d'issue sensé, ce qui fait que le film se perd dans le néant de l'absurdité. Quel dommage. Le principe de partir du portrait d'une (soi-disant) ZAD, avec tout ce qu'elle comporte de potentiel comique, est une bonne idée. Malheureusement, on peut dire qu'au lieu de prendre son envol, le film part comme un zèbre en fond de brousse (et ce, dès lors qu'on entame la partie post-pandémie). Déjà pour 'Le Crocodile du Botswanga' (collab scénar) c'était pareil, une série de vannes sans fond. Au premier abord, PROBLEMOS paraît plutôt bien démarrer, soutenu par un humour de situation, de décalage,par des échanges extrêmes et un point de vue plutôt grinçant. Dans un défilé de caricatures risibles, on rejoint une micro-communauté néo-hippie radicale, isolée quelque part dans l'Ardèche (tout ce qu'est pas bien de la société extérieure est imputé du leitmotiv "c'est Babylone"). Chaque personnage ressemble ni plus ni moins à un cliché (les plus croquants sont ceux incarnés par Dorothée Pousséo, Blanche Gardin, Claire Chust, Eric Leduc et Eric Judor). On n'échappe pas aux stéréotypes. Le scénario progresse péniblement, dans une direction qui semble sans queue ni tête (de fait, on la perd). Ça commence plutôt bien puis ça devient vite poussif: du léger, on passe à du lourd navrant, traversé d'incohérences, d'attitudes aberrantes ou encore de situations caricaturales mal exploitées. L'ensemble, drôle au départ, s'embourbe peu à peu pour gagner la case du bon gros navet
, qui plus est en queue de poisson
. Sur le fond, l'histoire s'embourbe dans une guéguerre entre un matriarcat marqué par la frustration et un individualisme patriarcal infantilisant, incapable de transcender l'écueil des clichés à tendance régressive. Tout cela échoue par conséquent dans les voies faciles de la grossièreté sauvage. Un gâchis incompréhensible: les scénaristes ont perdu le fil ou plutôt la tête, ce qui s'exprime à plusieurs niveaux. S'ils ont tenté l'humour noir, cela ne fonctionne pas. D'un point de vue superficiel, ça reste une bonne plaisanterie, sauf qu'elle finit par être de mauvais goût, s'essoufflant dans un scénario barré d'allure bâclée, qui fait plouf.