Journée de la Femme ce 8 mars, et sortie du documentaire de la canadienne d’origine kurde, Zayné Akyol, Terre de roses, qui met à l’honneur une poignée de combattantes kurdes du PKK. On ne peut croire en une simple coïncidence. Le documentaire est un témoignage inédit et émouvant de ces combattantes qui sont entrées en guérilla pour sauver le peuple kurde, hier face à Hussein, aujourd’hui face à DAECH. Nous suivons leur entrainement dans une atmosphère joyeuse et pourtant cet entrainement est intensif, nous suivons les séances de formation idéologique, où en permanence est fait référence à Apo, nom familier donné à Abdullah Ocalan, fondateur et dirigeant du PKK, emprisonné en Turquie, car il n’est pas question d’envoyer au front des combattantes non formées…elles sont jeunes, la plupart n’ont pas trente ans, belles dans leur ensemble gris vert, sarouel et gilet, rehaussé d’une touche de couleur, foulard impression cachemire, porté en large ceinture ou en bandana… elles restent femmes avant tout, leur imposante chevelure noire fait l’objet de soins permanents. Modernes amazones elles passent d’une discussion sur l’émancipation de la femme et le piège du mariage, aux mérites comparés des bombes syriennes , ou américaines, de leurs kalachnikovs aux origines diverses et que certaines ont baptisées d’un diminutif affectueux, « bien-aimée » ou « patience »…nous les retrouvons plus tard sur le front, face à de longues plaines désertiques, scrutant l’horizon, dans une guerre de positions et d’attente que nous avons du mal à situer, car le film reste sur une vision romantique et partisane de ces combattantes…nous ne saurons rien des enjeux, des objectifs du PKK, ce n’est qu’en sortant de la séance, que l’on peut se faire une idée à partir des noms de lieux évoqués par les kurdes…le film a été tourné en 2014, nous sommes dans la région de Sinjar, haut lieu du Yezidisme, les Kurdes viennent de reprendre plusieurs villages de la région de Makhmur, dont Bakirté, dont parlent les deux jeunes femmes, vigiles sur la ligne de front…ils s’apprêtent à lancer l’offensive sur Sinjar… le film n’aborde pas ces aspects…restent de magnifiques combattantes, à la chevelure libre et d’une rare indépendance, mais aussi sans casque, ni protection…le PKK est un parti laïque, qui prône l’égalité entre hommes et femmes…insupportable pour les combattants de DAECH !!! Le film est dédié à Rojen Bêritan, 23 ans, qui sera tuée au cours d’une opération dont nous ne verrons que la préparation, il a par ailleurs reçu le Prix du meilleur documentaire au Festival de Locarno en 2016…