Il est rare que je regarde un film français, et qui plus est un drame, mais le synopsis et la bande annonce de Jusqu'à La Garde m'ont interpellée. C'est le genre "d'histoire de familles" qui finissent parfois en fait divers, après que l'ex-mari ou compagnon "pète les plombs" et tue femme et enfants. Les vraies victimes, à savoir les enfants et le parent sain, n'ont souvent aucune écoute des services juridiques, assistants sociaux, comme ici dans Jusqu'à La Garde (et défendus mollement par un(e) avocat) ; le parent sain passe pour parent "affabulateur", "menteur", "fou", "psychotique", "divisant" au sujet de la relation parent malsain-enfants (le parent malsain accusant à torts le parent sain de "laver le cerveau" des enfants). Pour alléguer ses nombreux mensonges et inepties, le parent malsain manipule à tours de bras avec une facilité déconcertante juge, avocats, gendarmes (procédurier) ; inversant les rôles, situations, soufflant le chaud et le froid, pleurnichant, criant, intimidant, ne respectant pas la vie privée du parent qui est partit. Ce mauvais parent insulte, manipule, change d'avis, se pose en "adulte" face aux enfants qui s'insurgent (et ne sont plus dupes), et en victime face à l'autre parent ; insinue que ce dernier ne dit que des "bêtises" et ment.. Le parent sain aura beau apaiser les tensions, courber l'échine face au monstre (car c'est ce qu'Est le parent malsain), se soumettre, RIEN n'y fera ; tout ceci ajouté à tout le reste énuméré auparavant, et aux tribunaux qui font la sourde oreille tout en expédiant les affaires familiales en 11 ou 15 minutes chrono avec une froideur à vous glacer le sang, cela donne des fichues "gardes partagées" avec un parent sain montré du doigt recevant injonctions moralisatrices, enjoignant à "se calmer", "arrêter le conflit", à "ne pas dire du mal de l'autre parent" et devoir "exercer ensemble des droits parentaux", car le parent monstrueux a tout autant les mêmes droits... La conclusion aux sorties des tribunaux et gendarmeries reste trop souvent la même : Une véritable catastrophe pour ce parent incompris, en détresse, "incapable" de protéger son/ ses enfants, ne recevant aucune aide, bienveillance et main tendue...
Et que dire des enfants qui doivent supporter cette situation (qu'il ont pourtant refusé) ? et continué à voir "l’autre" parent ? Le résultat est encore une fois malheureux et bien triste, parfois très dramatique en aboutissant au pire des scénarios...
Jusqu'à la garde rend hommage, si je peux dire, aux parents vivant ce genre de situation. Quand on pense à "monstre", on pense immédiatement à de la violence physique, mais il faut arrêter de sous estimer et prendre à la légère la violence psychologique (celle que les autorités minimisent trop souvent en ne prenant pas au sérieux les plaintes pour harcèlement moral tant qu'il n'y a pas de menaces de mort ou 200 appels ou textos par jour... ! si si...). Cette violence morale qui fait de réels et sérieux dégâts autour d'elle...
Ce film met en lumière TOUT ce qui ne fonctionne pas dans le système, avec un scénario et une justesse d'interprétation GRANDIOSES. Le jeune Thomas Gioria est époustouflant. La réalisation et la photographie soignées. Bravo. J'ai frissonné, pleuré (oui). Il faisait bien longtemps qu'un film ne m'avait pas autant émue et touché.